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AH. m : _ A.SIE ÉTAT RELIGIEUX DE L’)

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par essence l’être le plus di t< rminé, le plus réel <[ i soit possible, à qui tout changement, tout progrès, tout développe ni est strictement impossibli.

II. hhistorique du mot. Pour traduire en langage philosophique la perfection fondamentale qui met I divin a l’abri de toute causalité, le moyen ftge nous a légué l’expression aseitat qui gagm en concision qu’elle perd en harmonie. Dès saint Anselme, Monotog., c. vi. /’. /.., i. ci mu, col. 151, elle entreen cours dans 1rs écoles, et. peu à pen, mi la voit se substituer aux locuiiuns des Pères comme équivalent technique de périphrases oratoires telles qui- : àyhvrtot, non engendré, S. [renée, Cont. hier., IV, xxxviii, n. 1-3, /’. G., t. vu. col. 1 165 sq. ; Kvapxoç, sans commencement, Talien, Adv. Urxc, c. iv, P. a., t. vi. col. 813 ; xùroYév))Toc, KÙrofurjc, àuâTwp, àn^Twp, qui existe par lui-même, Lactance, Ih nu. instit., I, vii, P. L., t. vi, col. 152, & ûv, I même, reinvrai, l’être franc, l’être source, opposé à ta Y£vôu.£vï, l’être participé, secondaire, dérivé, atténué, en chemin vers l’existence. S. Hilaire, De Trinilate, 1. I, n. 5-7, P. L., t. x, col. 27 sq. ; Clément d’Alexandrie, Pœd., i, 8, P. G., t. viii, col. 325 ; Origène, De orat., n. 24, P. G., t. xv, col. 492 ; S. Justin, Bialog. eut » Tryph., 3, P. G., t. vi, col. 48I ; S. Athanase, Dea : Nie. syn., 22, P. G., t. xxv, col. 453 ; Eusébe, Denwnst. evang., 1. IV, c. i, P. C, t. xxii, cul. 249. Toute cette riche veine de qualificatils, que nous sommes loin d’avoir épuisée, nous suggère, sur l’apologétique chrétienne d’alors, deux importantes conclusions. La première, c’est la large part qui est faite à l’agennésie, à une époque où il fallait opposer l’unité du Dieu véritable aux puériles et interminables généalogies des divinités païennes. La seconde, une constante vigilance à proscrire de la nature divine jusqu’à l’ombre d’une dépendance originelle. Voir Fils, Génération.

III. Erreurs d’Aétius et d’Eunomius.

Au ive siècle, deux sophistes anciens, Aétius et son disciple Eunomius, essayèrent d’exploiter au profit de leur hérésie, la vogue dont jouissait universellement le terme iyévvi, To ; dans la’théologie chrétienne du temps. Leurs arguties, savamment réfutées par saint Basile et saint Grégoire de Nysse, Jn Eunom., P. G., t. xi.v.col. 259 sq., se résumaient dans le syllogisme suivant : Vous tenez l’agennésie pour un attribut divin, disaient-ils aux orthodoxes. Or la simplicité de Dieu exclut toute multiplicité d’attributs. Donc, l’agennésie est le seul attribut qui convienne à la nature divine, leseuLpar conséquent, qui lui soit essentiel. En d’autres termes, Dieu est essen tiellement incapable d’être engendre. Comment, avec cela, parler d’un Dieu engendré, d’un Fils de Dieu ? Son nom seul lui refuse l’honneur d’une nature ouvertement hostile a l’idée même de génération. Autre conclusion tirée des mêmes principes. Puisque nous avons de l’agennésie un concept adéquat, noire connaissance naturelle de Hieu est très claire et très parfaite ; elle équivaut à une connaissance compt vhensive. C’était tout simplement supprimer l’existence des myslèn ruiner dans sa base l’ordre surnaturel. La racine de ces spécieuses erreurs, on le verra plus loin, plongeait plus dans le terrain de la dialectique que dans celui de la théologie proprement dite. Voir col. 1324-1385, 17.~-i 1785.

IV. Est-elle attribut primaire ?

Nous ne prouverons pas ici que l’aséité est une des principales perfections divines, Cette démonstration trouvera logiquement s.i place dans celle de l’existence de Dieu, lue seule el même preuve, un commun support, l’axiome de caiisalité, lad naturellement rentrer ces deux vérités dans une thèse unique. Il serait évidemment absurde d’admettre une e.nise première et de la taire sortir, en même temps. d’une cause supérieure : ce serait retirer d’une main ce lu " n aurait donné de l’autre. Nul doute, d’ailleurs, ne s est jamais élevé, à ce sujet, dans les théodicées ; ou n v | i que li’d’attribut pri ou d physique ! ’Dieu. Voir ATTRIBUTS DIV1HS. Il’in K’< // Mabire, P « | M I. c. ni ; I /’'lt<l. 1. I. C. VII : Su :. / // M] ism ;. t. w i. |, i, i-i, i ; Heui t. 2e édit., I 370-877 ; Ginoulhiac, Histoire </" . Tournely, I t. i, p. 150 ; v. 1. l. II. C. II. v| de h i 1894, p. 286 ; II’Clarl l’existence de h tratn :, de l’existence de Dteu. c.v ; Kleul^en. Le ipsu Ùeo. i 1881, p. 130-132.

C. ToDSSAnrr.

ASIE.

l’n premier article sera con> ; n i religieux de l’Asie, el un second a l’histoire des mis catholiques de cette partie du monde.

I. ASIE (État religieux de l’).
I. Aspect général et population totale.
II. Asie russe —
III. Asie occidentale.
IV. Indes et dépendances.
V. Asie orientale.

I. Aspect général et population totale.

Berceau de l’humanité, l’Asie est regardée comme le centre de dilfusion des diverses races qui ont. par des migrations successives, transporté dans les autres parties du monde les germes d’une civilisation commune d.ms’un principe, mais différenciée par les circonstances dont. lution constitue l’histoire du genre humain.

De cette longue chaîne, les derniers anneaux seulement sont connus ; le reste forme ce qu’on appelle la préhistoire et c’est par des inductions ingénieuses ou des conjectures hasardeuses que les savants essaient de reconstituer un lointain passé.

Ce qni demeure acquis, c’est que quatre races principales semblent encore se partager le contint ni tique, mais leur développement, influencé par la d site du milieu, a eu des destinées fort différentes, tant au point de vue de la multiplication de l’espèce qu’au point de vue du mouvement social et religieux ; ainsi que nous nous efforcerons d’expliquer la variété des mœurs et des croyances.

L’Asie est le plus grand îles continents ; sa superDcie est quatre f » .is et demie celle de l’Europe qui parait, sur les cartes, n’en être qu’un prolongement péninsulaire. He plus, par sa configuration massive. l’Asie est la gion continentale par excellence ; et si. dans le sud, par les presqu’îles arabique, indienne et indo-chin si, dans l’est, par ses archipels et par se~ grands lli navigables, elle se la lisément pénétrer pai

influences extérieures, au nord au contraire cornu l’ouest, c’est une région fermée, avec ses mont. r inaccessibles, avec ses déserts sans eau. ses nuis intérieures et son océan arctique où les glaces forment une barrière le plus souvent infranchissable.

l.e système montagneux qui occupe le centre d vaste rectangle est composé de chaînes élevées, orienta is généralement de l’ouest a lest et qui se réunisen un point central, la région des Pamirs, que du pides explorateurs ont seuls pu aborder sans tiv une roule pouvant servir utilement les i : nuques et sociaux.

Autour des Pamirs. les quatre chatn ont constitué quatre compartiments qui communiquent difficilement entre eux et ou ont pris naissance qu civilisations distinctes, celles des Kinno-Tartai Mongols, des Aryens et des Sémites.

Difficiles, les commuuications n’étaient cependanl |