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ASCÉTISME

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munes, imposées par l.i condition même de l’homme el par la nature dea sentiments à exprira I il est natuYel à l’homme qui

et aux dispositions de l’ai ette constante unifor mité qu’exige essentiellem des, il doit

i h i tre de même pour ce m 1 " concerne li reli gieux - rhoraas, Sum. theol., II" II » , q. LXXii.a.l.D’où, toutes li i i 1 i ^ i i.1 1 -. cette similitude fondamentale .i les cérémonies du culte vrai ou Eaux, chrétien ou non chrétien. P. de lii Problèmes et conclutiont de l’histoire de$ religions, 2° i dit., Paris, 1886, p. 249 sq. La inème conclusion l ; ms les cas mi la volonté, bien résolue à expier toutes ses fautes et à soumettre entièrement à son empire les sens rebelles, exige qu’ils participent eux-mêmes à l’exécution de ces généreuses déterminations. Cette participation du corps, commandée par la volonté, prendra naturellement la forme de quelque privation ou austérité corporelle, dans la nourriture, le vêtement, l’habitation ou le genre de vie. D’où cette ressemblance générale que l’on observe dans les manifestations extérieures de tout ascétisme, chrétien ou non chrétien. Cette ressemblance peut être poussée encore plus loin. Tuur réaliser plus parfaitement ses projets de mortification corporelle, l’homme, naturellement sociable, peut être facilement incliné à rechercher dans une sorte de vie commune un secours et une force qui aident et soutiennent sa faiblesse. Ainsi peut s’expliquer, en dehors de toute influence chrétienne, la formation de communautés ascétiques non ebétiennes présentant qui lques analogies avec les institutions monastiques de l'Église catholique. P. de Broglie, op. cit., p. 2ôi, 282 ; dom Butler, op. cit., p. 22 sq. ;.1. Mayer, op. cit., p. 15 sq. Ces considérations générales suffisent pour expliquer les ressemblances générales entre les deux ascétismes, chrétien et non chrétien. Quant à la question de fait : y a-t-il eu à une époque déterminée, dans telle région particulière, une influence positive de l’ascétisme chrétien sur l’ascétisme non chrétien, ou réciproquement ? elle ne doit pas être résolue, d’après une thèse préconçue, ni dans un sens ni dans l’autre, mais uniquement d’après des documents certains. Dans l'état actuel de la science historique, ce travail critique, pour tout l’ensemble de la question, ne paraît guère possible. J. Mayer, op. cit., p. 39-1-6.

111. DIFFÉRENCES ENTRE L’ASCÉTISME CHRÉTIEN ET

l’ascétisme non chrétien. — 1. Différences entre l’ascétisme chrétien et l’ascétisme juif '. — Dans les desseins de Dieu, la religion juive, plus encore que la religion primitive, devait servir de préparation à la religion chrétienne. Aussi ses observances religieuses étaient-elles comme une ébauche encore lointaine de i qui devait être réalisé, d’une manière beaucoup plus parfaite, dans la société chrétienne. S. Thomas. Sum. theol., I a II", q. CI, a. 2, i. Pour _ la même raison, les pratiques ascétiques, communes à tout le peuple juif ou spéciales à quelques ascètes, doivent être considérées comme une préparation à l’ascétisme chrétien. Mai n’est qu’une préparation encore bien imparfaite.

Celte imperfection ressort évidemment : 1° du petit nombre d’ascètes proprement dits parmi les Juifs véritablement fidèles ; car on ne peut réellement donner i nom qu’aux nazir et, en un certain sens, aux membres des communautés de prophètes ; 2° du genre de vie (lices ascètes, qui ne connaissaient ni la vie érémitique proprement dite, ni la vie monastique avec tout ce qui la constitue véritablement, l’obligation du célibat, la règle, les vœux et l’autorité monastique : sous ce rapport, les communautés esséniennes elles-mêmes restent encore loin de la vie monastique véritable ; 3° du peu d’influence exercée par l’ascétisme juif, qui ne paraît point avoir rendu de services importants au peuple juif dans l’ensemble de son histoire, el dont on ne voit aucune

trac- évid tout l’Ancien Testament

un role important d loin i et politique d temps du ju dalsme et a foi m< le rabbinisme, peu nombreux et trop i

h <jut pas indue beaucoup, sinon par l’exemple, sur ! iris.

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non chrétien, consid<

cipales, l’ascétisme philosophique et bouddhique. —

Dans cette étude comparée, nous devons considérer 1 ascétisme chrétien danl’ensemble de son hist abstraction faite de défaillances individuelles ou d’abus partiels dont l’ascétisme chrétien ne peut être tem ; ponsable. Quant à l’ascétisme non chrétien, d minerons que ses deux manifestations principal' l’ascétisme philosophique, pythagoricien, stoïcien >t toïcien ou néo-platonicien, et l’ascétisme bouddhique. Pour mieux (aire ressortir les différer !

- deux ascétismes, chrétien et non chrétien, nous les jugerons, l’un et l’autre, d’après leurs c-lfets les plus manifestes, leurs elfets sociaux, c’est-à-dire li matériels, intellectuelet moraux que l’un et l’auti rendus à la société. Après avoir rappelé les faits historiques, nous indiquerons les conclusions qui en découlent naturellement.

Les faits historiques peuvent se ramener aux quatre suivants :

1. Travail manuel.

" L’ascétisme chrétien, particulièrement l’ascétisme monastique, a hautement proclamé et fidèlement pratiqué le devoir du travail manuel à raison de son influence moralisatrice et préservatrice, soit comme moyen de se procurer des ressources pour distribuer des aumônes plus considérables. S. Pakhôme, Régula, 5. 7, P. L., t. x.xin. col. 66 : S. Basile. Ri brevius tractatx, interrog. 69, P. G., t. xxxi. cul. I1..1 ; Régulas fusius tractatx, interrog. >'. 11. P. G., t. xxxi. col. 1009, 1021 ; S.Jean Chrysostome, I » Matth., h vin. P. G., t. lvii. col. 87 : De sacerdotio, I. VI. P. ( ;.. t.xLvni, col. 682 ; S. Épiphane, ?'..'> P. G., t. xiu.col.8v0 : Adv. hasr., ixxx. P. G., t. xi.n, col. 766 : S. Jérôme, Epist., cxxv, ad n. 11, ! ' I… t. xxii. col. 1078 sq. : Epis t., cxxx. triadem, n. L">. P. L., t. xxii. col. 1119 ; S. Augustin, De opère monachorum, P. J… t. xi.. c> 5. Nil, De

voluntaria paupertate, il. 12, I'.G… utxrx, col. 1019 ; Epist., 1.1. episi. cci x. /'. G., t. i.xxix. col. 195 ; S. 1-idorede Péluse, Epist., 1. I. epist. xi.ix. P. G., t. lxxviii, col. 21 1-21 i ; S. Benoit, Régula, c. xxviii, P. L.. t. lxvi. col. 703, 701 ; (loin liesse, Le inuine bénédictin, Li_ 1898, p. 185 si]. : Les moines d’Orient, Paris. p. 33ô sq. ; C>. Goyau, Le rôle social du monastère au moyen âge. dans la Quinzaine du 1° mai 1901.

On sait d’ailleurs quelle profonde influence a eue sur la société, au point de vue de l’habitude du travail et de la diminution des rigueurs de l’esclavage antique, cet exemple universel et constant d P. Allard. Les esclaves chrétiens, à' edit.. Paris. : p. 169-476.

Si quelques moines, comme les massaliens, ont voulu. prétexte de mysticisme, se soustraire à l’obligation du travail, leur conduite, universellement blâmée, n’a servi qu'à mieux faire ressortir la fidélité du resti moines. S. Épiphane, Adv. ha. ixx. /'. (… t. xi.n, col. 712 761 rille d’Alexandrie, Adv. antln

morphitas, /'. (>'.. t. lxxvi.coI. 1076 sq. ; Verba s, rum. /'. /… t. LXXIII, Col, 768, 807.

2 Ce que l’ascétisme philosophique non chrétien a pensé et accompli, sous ce rapport, est bien man ' dans l’histoire de la civilisation païenne. I dans son ensemble, il n’a pas su s'élever au-dessus ce pr mutin, parla, par les plus grands philo sophes de 1 antiquité, et qui considérait comme indigna