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ASCÉTIQUE


unjugement parfait qui proportionne toujours équitablement les exigences de la perfection aux aptitudes et aux besoins de chacun. On peut constater l’influence considérable de cet enseignement dans les ouvrages ascétiques publiés depuis cette époque, surtout dans ceux qui traitent de la direction des âmes, particulièrement des personnes du monde.

IV. Principaux cours d’ascétique. — On donne le nom de cours d’ascétique à ces ouvrages didactiques, où toutes les questions de la théologie ascétique, relatives aux trois voies purgative, illuminative et unitive tant ordinaire qu’extraordinaire, sont traitées avec la forme théologique, le plus souvent même avec la méthode scolastique.

Dans chacun de ces ouvrages, suivant le but particulier que l’auteur s’est proposé, on rencontre, dans une proportion plus ou moins grande, les points suivants : exposé didactique de la théologie ascétique positive, avec ses principes et ses conclusions ; apologétique de cet enseignement, suivant les temps et les circonstances ; discussion des questions scolastiques auxquelles peut donner lieu l’enseignement ascétique positif ; et réfutation des erreurs pseudo-mystiques ou autres, par lesquelles cet enseignement est combattu.

Ces ouvrages pourraient être divisés en plusieurs catégories, suivant les écoles auxquelles ils appartiennent, écoles souvent bien distinctes par leur esprit et leurs traditions. Mais nous ne devons donner ici qu’un catalogue chronologique. Ce catalogue, forcément restreint aux trois derniers siècles, puisque les cours proprement dits d’ascétique ne se rencontrent pas auparavant, devra comprendre aussi les ouvrages où l’ascétique n’est point séparée de la mystique.

I. A LA FIN DU XVIe ET AV XVIIe SIÈCLE. — Les 03U vres spirituelles du P. Louis de Grenade, de l’ordre de saint Dominique, tout en n’ayant point la forme d’un cours d’ascétique, traitent cependant tout ce qui est du ressort de l’ascétique, et méritent d’être mentionnées ici ; — Barthélémy des Martyrs, de l’ordre de saint Dominique, Compendium doctrinie spiritualîs magna ex parle ex variis sanctorum Patrum sententiis, in-8°, Lisbonne, 1582, réédité à Venise, en 1711, sous le titre de Compendium mystica doctrina ; — Sébastien Toscano, de l’ordre de saint Augustin, Theologia myslica, Lisbonne. 15C8 ; Venise, 1573 ; — Jean de Jésus-Marie, de l’ordre des carmes, Theologia myslica, Naples, 1607 ;

— Alvarez de Paz, de la société de Jésus, De vit a spiriluali ejusque perfectionne, De exterminalione mali et promotions boni, De inquisitions pacis sive studio orationis, 3 in-fol., Lyon, 1608-1623 ; Mayence, 1614-1619 ; réédité à Taris, 187.") ; voir col. 928-930 ; — Jérôme de la Mère de Dieu, de l’ordre des carmes, Theologia m yslica, in-’r, Bruxelles, 1609 ; — Rodriguez, de la société d’Jésus, Ejercicio deperfeccion y virtudes religiosas, Séville, 1609, traduit dans presque toutes les langues ;

— Antoine Le Gaudier, de la société de Jésus, Dénatura fi stiiiiim* perfectionis, œuvre posthume, in-fol., Pa 1643 ; rééditée Paris, 3 in-8°, 1856 ; — Bail, Théoaffective, ou Saint Thomas en méditations, infol. , Paris, 1654 ; 5 in-8°, Le Mans, 1850, 1855 ; i de Saint-Jean, de l’ordre des carmes, Théologie

lique, 2 in 8°, Paris, 1651 ; — Philippe de la Sainte-Trinité, de l’ordre des carmes, Su, mua théologie mys . in-fol., Lyon, 1626 ; 3 in-8°, Fri bourg, 1874, Paris, 1871 ; — Jean Chéron, de l’ordre des carmes, Examen

théologie mystique, in-8°, Paris, 1657 ; — Schorrer, de i.i société de Jésus, Theologia ascetica, in-4°, Rome, 1658 ; Thomas de Vallgornera, de l’ordre de Dominique, Mystica theologia divx Thomm utriusque theologia ncholastù incipis, in-fol.,

Barcelone, 1662, 1672 ; 2 in-8°, Turin, 1890 ; - Bofranciscain, Theologia mystica, Gand, 1009, — Dominique de la S. unie Trinité, de l’ordre des

carmes ; des sept volumes in-fol. de sa Bibliotheca theologiea, Home, 1665-1676, le septième traite de la théologie symbolique et mystique ; — Michel de Saint-Augustin, de l’ordre des carmes, Instilutionum mysticarum libriquatuor, in-4°, Anvers, 1671 ; — Antoine du Saint-Esprit, de l’ordre des carmes, Directorium mysticum, Lyon, 1677 ; in-4°, Venise, 1732 ; édité à Séville. 1724, sous le titre de Cursus theologise mystico-scholastiese ; — Morozzo, cistercien, Cursus vilse spirilualis, Rome, 1674 ; Ratisbonne, 1891 ; — cardinal Rona, cistercien, Principia et documenta vila christianæ, Rome, 1674 ; Paris, 1674 ; De discrelione spirituum, Bruxelles, 1671, 1674 ; Paris, 1673 ; —Michel Godinez, de la société de Jésus, Practica de la teologia mistica, la Puebla de los Angeles, 1681 ; version latine, avec commentaires, par le P. de la Reguera, S. J., Rome, 1740.

II. au xviiie siècle. — Haver, Theologia myslica thesibus 194 proposila totidemque commentaHis seu sermonibus exposila, in-4°, Paderborn, 1708 ; — Joseph du Saint-Esprit, de l’ordre des carmes, Cursus theologise mystico-scholaslicæ, 6 in-fol., publié successivement à Séville et à Madrid de 1710 à 1740 ; — Jean d’Ascargorta, franciscain, Lecciones de teologia mistica, in-8°, Grenade, 1712 ; — Antoine de l’Annonciation, de l’ordre des carmes, Disceptalio myslica de oralione et conlemplatione scltolastico stylo, Alcala, 1683 ; Quodlibeta theologica mystica et moralia auimarum directoribus et confessariis perulilia, in-4°, Madrid, 1712 ; — Diego (Didacus) de la Mère de Dieu, franciscain, Ars mystica, in-8°, Salamanque, 1713 ; — Clavenau, bénédictin, Ascesis posthuma, Salzbourg, 1720 ; — Lopez Ezquerra, Lucerna mystica, in-4°, Venise, 1722 ; — Martin Gerbert d’Hornau, bénédictin, Principia theolo gise mystiese ad rcnovalionem interiorem et sancti/icationem christiani hominis, in-8°, 1758, abbaye de Saint-Biaise ; — de la Reguera, de la Compagniede Jésus, Praxis theologix mystiese, 2 in-fol., Home, 1740, 1745 ;

— Casimir de Marsala, capucin, Dissertationes mystico-scholasticæ adversus pseudomysiicos hujus avi, in-fol., Païenne, 1718 ; Crisis mysticodogmatica adversus proposiliones Michælis Molinos ab Innocentio.XI proscriptas, 2 in-fol., Païenne, 1751 ; De amore erga Deum, in-fol., Païenne, 1751 ; — Casimir Tempesti, mineur conventuel, Mistica teologia seconda lo spirito e la sentenze del S. Bonaventura uniformi allô spirilo e dottrina de’più celebri S. S. Padri eDottori per i tre stali d’incipienti, proficientie perfelti, 2 in8°, Venise, 1748 ; — Pierre Giannotli, Teologia mistica, 3 in-’r", Lucques, 1751 ; — Scaramelli, S.J., Directoire , isi-, : ii, /nr, publié en italien et traduit successivemeni en latin, Augsbourg, 1770, en français, en allemand, en anglais, etc. ; — Schram, bénédictin, Institutions theologia mystica, Augsbourg, 1 77’< ; 2 in-8°, Liège, 1848 ; Paris, 1868 ; trad. franc., 2e édit., 2 in-8-, Paris, 1879.

/II. DP XIX 1 - siècle. — Comme cours proprement dits d’ascétique, nous citerons seulement : le P. Séraphim, passioniste, Principes de théologie mystique à l’usage des confesseurs et des directeurs des âmes. Tournai, 1873 ; — Ribet, L’ascétique chrétienne, in-8°, Paris, 1888 ; — le P. Meynard, O. P., Traite de la vie inté> ieure, petite somme de théologie ascétique et mystique, d’après les principes de saint Thomas, 3e édit., 2 in- 12, Paris, 1899 ; — Saudreau, Les degrés de la ne spirituelle, méthode pour diriger lésâmes, Angers, 2 in-12, 1897 ; La vie d’union à Dieu et les moyens d’y an ii Paris, 1900 ; F. X. Mulz, Christliche Aszetik, Paderborn, 1907. — On sait d’ailleurs qu’en dehors des cours proprement diis d’ascétique, on peu) trouver d’excellents matériaux dans des auteurs de premier ordre, qui ont traité incidemment ces matières ; nous citerons particulièrement Suarez dans ses traités IV el Il be reiigione, el Benoit XIV dans plusieurs endroits de son