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ASCÉTIQUE

, , g, -i ; | ur.'i l’autorité de la

raison ? La raison peut d’abord aider à prouver la venance de l’enseignement révélé, De même qu’en dogmatique il est permis de recourir à la raison pour n I,, ., la coi d’une doctrine i I répondre

oui, , de raison par lesquelles on essaye de l’at taquer, cf. S. i ontra gente » , I. 1. c. -ix. de

mêmi tique on peut, avec l’aide de La rai , n. prouver la pratiques de perfection

chrétienne et réfuter les attaques dont elles sont l’objet. Cette partie apologétique si bien établie par saint Thoqui cono rne les conseils évangéliques, dans ses deux opuscules, Contra pestiferam doctrinam relrahentium homines a religionU ingretsu et Contra impugnantes l>ri cultum et religionem, est encore bien utile a notre époque. C’est encore à la raison bien dirigée, de montrer l’accord de l’ascétique avec la dogmatique ou la philosophie scolastique. Ce travail a été fréquemment entrepris, non sans succès, par les théologiens scolastiques, toujours préoccupés d’harmoniser toutes hurs connaissances dans une synthèse scientifiquement irréprochable. On peut citer, comme exemples en cette matière, les questions scolastiques qu’ils se sont posées sur le rôle des dons du Saint-Esprit dans l'œuvre de notre perfection, sur la nature de notre union avec Dieu par la grâce sanctifiante et la charité', sur notre participation à la vie de Jésus-Christ et sur la manière dont Jésus-Christ est présent dans l'âme juste par l’action intime de sa sainte humanité. Enfin la raison peut, en s’entourant de garanties suffisantes, déduire des principes positifs de l’ascétique des conclusions légitimes qui constituent vraiment la science ascétique. C’est en réalité la partie la plus considérable dans les cours scientifiques d’ascétique.

/ ; I. DIVISIONS PRINCIPALES. — L’ascétique est communément divisée en trois parties, qui correspondent aux trois degrés de la vie spirituelle indiqués par saint Thomas, Sum. theol., IIa-IIæ, q. xxiv, a. 9.

Le premier degré dans la vie spirituelle est celui des commençants, incipientes, qui sont comme dans l’enfance de la perfection. Ils possèdent la -race sanctifiante, mais ils ont encore à lutter fortement pour conserver cette amitié habituelle avec Dieu. Cette lutte, qui a pour eux un caractère spécial d’acuité et de persistance, a pour objectif principal la correction des habitudes antérieures encore trop vivaces, ou la soumission des passions encore trop rebelles au joug de la vertu. Pour signifier ce travail de purification et de réforme, on a donné à cette période de la vie spirituelle le nom de

Vie purgative. Sans doute, ces âmes ne peuvent résister avec succès, sans faire quelque progrès dans la vertu. Sous ce rapport, elles commencent â se rapprocher du deuxième degré, constitué parla pleine possession de la vertu. Mais elles ne l’atteignent pas encore, parce qu’il n a pas pour elles production prompte, constante et même agréable des actes de vertu, ce qui est cependant, d’après saint Thomas, la caractéristique de la véritable vertu. Quæstiones disputcUa, Devirtutibus in conimuni, a. I. ad 13 « » . a. 9, ad 13° » .

Le deuxième degré de la vie spirituelle est celui des

proficientes. Apres des progrès 1res réels, ils n'éprouMiit plus de grave difficulté pour observer ce que demandent toutes les vertus naturelles et surnaturelles. Us en accomplissent les actes, proinplemont, constamment ei avec plaisir, du moins pour tout ce qui concerne le , i rouement habituel de la volonté, accoutumée a ne point tenir compte des répugnances de la partie sensible. Une vie ainsi vraiment dirigée d’après les lumières de la foi est, avec raison, appelée illuminative. Déjà même il a une une union actuelle avec Dieu ; mais cette union est , , , , imparfaite, parce que ces.unes n'évitent pas habituellement tout ce qui déplaît à Dieu et ne tournent pas constamment vers lui toute l'énergie de leurs affections.

Le troisièi

une union qui ].liant avec soin tout ce qui

pi ni empi liblir un< union, el

Dl fidèlement tout ce qui peut la favoriser. D’o 1 1 1 1 i t i < - donné a cet état. Cette vie uni peut s, - |. i ile double aspect de vie un

ordinaire, celle des

ordinaire de la de vie unitive extraordi pratiquée par h - âirn s !

ment, des dons d. la contemplation extraordin Si du domaine de la théorie nous la réalité, nous devons reconnaître qu’en fait,

- de la vie spirituelle n’existent guère d’une nière absolument exclusive. Les commençants qui luttent avec leurs passions peuvent avoir leurs mon de pratique facile de la vertu et d’union fervente Dieu. Cette union fervente avec Dieu peut, à plus ; n, s, - rencontrer parfois dans les âmes qui onf quis une vertu bien réelle. Par contre, les âmes parfaites peuvent quelquefois subir des retours offensifs do la nature et en éprouver quelques atteintes. Chaque i se désigne donc d’après ce qui le caractérise princi ; ment : c’est une note dominante plutôt qu’une pro ; exclusive.

D’après cette courte exposition des trois principau grés de la vie spirituelle, on peut comprendre quel-les moyens spirituels particuliers à chacun. Dans la vie purgative, la pratique principale est la mortification corporelle et spirituelle, dans le but de substituer au joug tyrannique, ou du moins à l’influence trop grande, des habitudes et des passions contraires, le règne bienfaisant de toutes les vertus inspirées et réglées par la charité divine. Il est donc particulièrement question, dans cette première partie de l’ascétique, du but, de loi qualités de la mortification chrétienne des sens rieurs et intérieurs, et des passions et inclinations qui ne sont point suffisamment soumises à la raison foi. Tout converge vers ce but principal, tout est considéré sous cet aspect particulier : prière. 1. rituelle, méditation, fréquentation d très pratiques spirituelles.

Au deuxième degré, le moyen principalement em| est une méditation plus parfaite, dont le but irnm est la pratique constante et intégrale de la vertu. tout ce qu’elle commande même sous peine de faut nielle. La méditation étant, après la grâci de Dieu, la cause principale de la vraie dévotion ou de la pratique fidèle et complète de la vertu, cf. S. Thon theol., IIa-IIæ , q. LXXXII, a. 3, tout dans cette deux

partie de l’ascétique converge vers ce moyen fondamental. C’esJ dans ce but que l’on explique longuement la nature de la méditation, ses différentes de bien s’en acquitter et la manière de triompher d' ficultés cpie l’on peut y rencontrer. Au troisième d le moyen principal est encore l’oraison, mais une oraison plus parfaite, dont le but est surtout l’union constante et parfaite avec Dieu, par un renoncement plel à toute affection qui n’est pas entièrement pour lui, et par un abandon total à sa volonté en ton : malgré toutes les ('preuves qui peuvent survenir. C< dant celle oraison, si parfaite qu’elle soit, reste une orai m ordinaire au sens défini précédemment. Kilo n donc point du domaine particulier de l’ascétique.

l' oui cet ensemble de la doctrine ascétique, avec les différents degrés et moyens de perfection spirituelle, peut convenir à tous les états de vie chrétienne, puis lu perfection peut se réaliser dans chacun d’eux. S. rhomas, Sum. theol.. Il » II", q. cixxxiv. a. i. Il > a cependant des applications particulières à chacun il ces principaux états : vie commune pratiquée dans le monde, v ie religieuse avec ses vieux es, ou mi ni milieu du monde. Ce n