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ARTICLES FONDAMENTAUX SYSTÈME DES


de l’unité de foi aussi bien que de l’union des eo car elle doil se rapprocher, autant <jh<- possible, de cette parfaite unité de nature qui existe entre les trois pi rsonnes divines. Est-ce là l’unité qui règrn entre des , - ! tes, qui, tout en admettant conjointement un certain nombre d’articles fondamentaux, se combattent acharnement les unes les autres ?

Au reste, NFotre-Seigneur, pour sauvegarder cette unité de foi, enverra à ses apôtres l’Esprit de vérité, qui leur enseignera toutes choses, et leur rappellera tout ce que le Maître leur a enseigné, Joa., xiv, 26j xvi, 12, 13 : IUe vos docebit o.v.v/.t, et suggerel vobis ousia qtuecumque dixero vobis…, docebit vos OMNBM veritatem. Or les apôtres devront à leur tour enseigner toute la doctrine du Mailre et l’imposer à leurs disciples : Etoiles ergo doceteomnes gentes… docentes eos serrare omnia i/uxcumque mandavi vobis. Matth., xxviii, 19-20. Il ne s’agit donc pas de taire un choix, mais de tout accepter. (>u qui croiront l’universalité de cette doctrine seront sauvés : ceux qui la rejetteront, seront damnés : Qui crediderit et bapHzatus fuerit, salvus erit ; qui vero non crediderit, condemnabitur. Marc, xvi, 16.

Telles furent, en effet, la conviction et la manière d’agir des apôtres. Saint Paul ne se contente pas d’enseigner que l'Église est une d’une unité organique, semblable à celle du corps humain, I Cor., xii, 12-27 ; il explique ailleurs, Eph., iv, 4-17, cette comparaison, en déclarant clairement qu’elle implique l’unité de foi. Et ici il nous sera bien permis d’emprunter l’admirable commentaire que fait dece passage Léon XIII dans son encyclique Salis Cognitum, 2â juin 1896. L’apôtre exhorte d’abord les Éphésiens à conserver avec un grand soin l’harmonie des cœurs : « Appliquez-vous à conserver l’unité d’esprit par le lien de la paix ; » et comme les cœurs ne peuvent être pleinement unis par la charité, si les esprits ne sont point d’accord dans la foi, il veut qu’il n’y ait chez tous qu’une même foi. » Et il veut une unité si parfaite, qu’elle exclue tout danger d’erreur : « afin que nous ne soyons plus comme de petits enfants qui flottent, ni emportés çà et là à tout vent de doctrine, par la méchanceté des hommes, par l’astuce qui entraîne dans le piège de l’erreur. » Et il enseigne que cette règle doit être observée, non point pour un temps, mais « jusqu'à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi, à la mesure de l'âge de la plénitude du Christ » . Mais où Jésus-Christ a-t-il mis le principe qui doit établir cette unité et le secours qui doit la conserver'.' Le voici : « Il a établi les uns apôtres…, d’autres, pasteurs et docteurs, pour la perfection des saints, pour l'œuvre du ministère, pour l'édification du corps du Christ, i Assurément, cette unité si parfaite, cetle unité d’esprit et de cœur, qui ne connaît aucunement les fluctuations de l’erreur, et qui est assurée par l’obéissance aux pasteurs légitimes, est incompatible avec ces divisions intestines et ces querelles sans cesse renaissantes qui régnent entre protestants, même quand ilont réussi à s’entendre sur un certain nombre de points fondamentaux.

Aussi, dés que s'élèvent des schismes dans les églises chrétiennes, l’apôtre, profondément centriste, supplie ses chers disciples, au nom de Jésus-Christ, de les c iter soigneusement : Obsecroautem vos, fratres, pertu li, mini nostri Jesu Christi, utipsum dicalit omîtes, ci non tint m vobis 8chismata ; sitis autetn perfecti in cihIcih sensu ci m eadem sententia. I Cor., t, lu. Quand les supplications ne suffisaient pas. il a recours

aux menaces, aux analhemes : Scil liccl uns. uni

angélus de cœlo evangelizet vobis prmterquam « /m../ evangelizavimus vobis, anathema sil. Gal., i. 8. Lors donc que Jurieu vient nous parler de la tolérance des ipôtres par rapport aux judalsants, il oublie le lan sévère de saint Paul dans l'Épltre aux Galates ; il oublie surtout la distinction importante entre ces judalsants qui se contentaient de pratiquer la loi de Moïse, sans

I imposer aui autres, et ceux qui enseignaient que i

loi était obligatoire pour ton » , ci même pour li

fi-- premiers, coupables seulement d’un attai hemei '.

pi atiques anciennes, sont V conds, coupabli e, bien que ce ne soit pas

Iles que les protestants regardent comme fondamentales, Sont traités avec une juste rigueur et condamna - par le premier concile de Jérusalem, Act., xv, 1-21 ; et saint Paul n jamais de les comba

avec un.- indomptable énergie. Plus tard, lorsque Hyménée et Philète attaquent la résurrection des a

I Tim.. 1. 19-20 ; Il Tim., il, 17 — un de ces points que la plupart deprotestants ne regardent pas comme fondamentaux — il déclare que leur erreur est aussi malfaisante qu’un cancer, qu’ils ont fait naufrage dans I

et qu’il les livreà Satan, c’est-à-dire les excommunie, i intolérance de l’apôtre par rapport aux hén santés apparaît si clairement dans tout le cours de sa vie, que les protestants n’ont pu s’empêcher d remarquer. Voir en particulier Conybeare et Hov. T/te Life, limes und travels <>( Si Paul. New-York, 1869, c. xiii, p. Ml-456 ; W. Lock, dans l’ouvrage intitulé Lux mundi, publié sous la direction de G. Gore, .New-York, 1890, p. 317.

Saint Pierre, le chef du collège apostolique, saint I l’apôtre de la charité, saint Jude, le frère de saint Jacques, ne se montrent pas moins sévères à l'égard des faux docteurs et des hérétiques de leur temps : i dénoncent avec vigueur, les menacent des supp éternels de l’enfer, et défendent aux fidèles de communiquer avec eux et de les saluer. Ces textes sont tellement clairs et énergiques qu’il suffit d’y renvoyer les lecteurs. II Pet., n en entier ; I Joa., iv, 1-6 ; II Joa., 7-11 ; Jude, i-19.

2° Histoire et tradition.— L’histoire nous montre que cette haine contre l’hérésie fut partagée par les disciples des apôtres, les Pères et les docteurs. Comme les protestants l’accordent généralement pour les auteurs qui ont écrit à partir du IV siècle, il nous suffira de signaler quelques témoignages appartenant aux trois miers. Ils sont si clairs que l’historien protestant Schaff, llisimij of the Christian Church, 6' ('dit.. New-York, 1892. t. ii, p. 168-175, reconnaît que, d’après anténicéens, l’Eglise est une d’une unité visible, nique et indestructible, fondée sur l’autorité épiscopale, que toute erreur s'écartant de la doctrine catholique doit éire condamnée comme une abominable hérésie, et que toute désobéissance en matière de foi doit être regardée comme un schisme. Et, en effet, saint Ignace, dans ses lettres, insiste constamment sur cette unité visible de l’Eglise, qui ne peut se maintenir que par la soumission aux évéques légitimes. Il déclare aux Ephésiens, c. v, Punk, Opéra Palrum apostolicorum, Tubinf 1887. t. i. p. 177. qu’ils doivent être unis à leur évéque, comme à Jésus-Christ lui-même, et comme Jésus-Christ est uni au Père ; résister à l'évéque

II écrit arrx Magnésiens, c. vu. Punk, op. cit., p. 197, qu’ils ne doivent pas se laisser séduire par les trines étrangères, particulièrement par les judalsants. Aux Tralliens, c. vii, Punk, op. cit., p. 209, il dit clairement que celui qui n’obéit pas à l'évéqui peut avoir une conscience pure ; et aux Philadelpbiens. C. III, Punk, p. 227. que ceux qui se s. parent de

l'Église ne s, , nt pas les héritiers du royaume de Dieu Qu’aurait-il dit de ces protestants, qui, tout en conservant les dogmes fondamentaux de l'Église, se sont i nenient séparés de leurs évéques légitimi

Saint [renée est encore plus explicite ; danson /

contre les incestes, dont le titre seul indique manil ment sa pensée, il déclare que là où est l'Église, là se trouve I Esprit de Dieu, et que quiconque s se -parc de la source de la grâce : il ajoute que les hérétiques, précisément parce qu ils ment quelque vérité de