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ART CHRÉTIEN PRIMITIF


plication des pains, la résurrection de Lazare, la guérison du paralytique, qui se rencontrent dès le commencement du ii c siècle, à la chapelle grecque, et, vers la fin du même siècle, dans les chapelles des sacrements A 2 et A 1. L’hémorroïsse, la fille de la Chananéenne, celle de Jaïre, le jeune homme deNaïm se voient sur des sarcophages du ive siècle. L’entrevue avec la Samaritaine est peinte dans la chapelle des sacrements A 3 et, vers la même époque, à Prétextât. — Jésus est entouré de disciples. Sur les monuments on en voittantôlsix, aucimetière Ostrien, Perret, op. cit., t. il, pl. xxi ; souvent aussi douze, par exemple, sur la pyxide de Berlin, et plusieurs fois à Domitille. Ficker, Die Darstellung der Aposlel in der altchrist. Kunst, Leipzig, 1887. — Jésus exerce le ministère de la parole. Schultze, Archâolog. Studien, p. 265, voit le sermon sur la montagne sur un fragment de sarcophage au musée Kircher, à Rome (?). La doctrine que Jésus enseigne est toute céleste, toute merveilleuse dans ses ellets, comme L’indique la figure symbolique du chantre de la Thrace, Orphée, que l’on rencontre quelquefois. Ileussner, Die altchrist. Orpheusdarslellungen, Cassel, 1893 ; Nuovo bulletl., 1900, t. vi, p. 91. « De même que l’Orphée païen avait dompté les bêtes sauvages en jouant sa lyre, Horace, Epist., H, 3, 391-393, de même l’Orphée divin, Jésus-Christ, a transformé le monde païen parla douceur de sa doctrine. » Marucchi, op. cit., t. i, p. 269 ; de Rossi, Roma sotl., t. il, p. 216, 355, pl. x, xviii, 2. Cf. Is., x, 6-7. La transfiguration entre Moïse et Élie est sur la lipsanothèque de Brescia. Sur le sarcophage de Junius Bassus, Jésus entre triomphalement à Jérusalem ; sur un autre d’Arles, Le Blant, Save. d’Arles, p. 18, pi. x, il lave les pieds à Pierre ; sur plusieurs autres et sur une fresque de Sainte-Cyriaque, Bullett., 1863, p. 76, il lui annonce sa chute. La trahison de Judas est assez fréquente. Galti, Bullett. com., 1887, p. 205. Jésus est fait prisonnier, sur la lipsanothèque de Brescia. Des sarcophages d’Arles le montrent devant le grand-prêtre et devant Pilate hésitant, se lavant les mains et condamnant Jésus à mort. On peut douter si la fameuse fresque de Prétextât, du n c siècle, Perret, op. cit., t. i, pl. lxxx, représente le couronnement d'épines. La couronne d'épines est changée en une couronne de (leurs sur un sarcophage du Latran, n. 171, où Jésus porte aussi la croix. La mort du Sauveur et le sacrifice de la croix sont symbolisés par le sacrifice d’Abraham, qui paraît déjà à la chapelle grecque. Wilpert, Fractio panis, trad. franc., p. 65, pl. x. Pour la victoire sur le démon, voir plus liant. La résurrection, symbolisée dès le IIe siècle, parle cycle de.lonas, à Prétextât et dans les chambres des sacrements, n’est représentée réellement qu'à partir du ive siècle, et encore d’une manière plutôt indirecte, soit par lelabarum sous lequel sont assis deux gardiens endormis, sarcophage n. 171 du Latran, soit par la visite d.- femmes au tombeau, etc. Kraus, op. cit., 1. 1, p. 506. L’a cension enfin se voit sur un ivoire du iv c siècle, à Munich, Stuhlfauth, op. cit., p. 167, et le Christ dans la avec nimbe sur la porte de Sainte-Sabine. — Quant au signe de la rédemption et au crucifiement du Sau. m. les artistes chrétiens évitaient d’en donner une repri entation réelle. La croix était ignominieuse aux yeux de païens : il fallait préserver la mort du Sauveur de toute raillerie de leur pari. On la représentait donc, dans les peintures aussi bien que dans les sculptures 1 par dis symboles ou pard’autres formes détournées, dont ïesplus usitées son !  : la crux commissa (flg. 23 a), la crux gam" de quatre I' réunis (fig. 23c) ; la

t*gata(fig. ! '.') </i. la forme(fig. 23 e) composée du I et du X grecs ; le monogramme constantinien (fig. 23 /'). renfermant les deux premières lettres de Xpiortf ;. Vers la fin du iv siècle, on ajoute volontiers les lettres A et

ndiquant ainsi la pen e exprimée par Pépltre aux Il breux, xiii, s. et par l’Apocalypse, xxi, 6. Prudence, Cathem., ix, 10-13, /'. L., t.i.ix, col. 863 ; Paulin de Noie,

Pocma, xix, v. 617, 618. P. L., t. lxi, col. 5°. Voir col. 903-904. Les autres formes ne sont que des modifications du monogramme constantinien ou de la croix monogrammatique (fig. 23 g-p). Le crucifix est également remplacé par des représentations symboliques, par exemple, sur une épitaphe de Domitille, Nuovo bullett., 1899, t. v, p. 33, et sur une gemme du musée Kircher, du IIe siècle. Kraus, Real-Encyclopâdie, 1. 1, p. 521. Cette manière d’agir est pleinement justifiée par l’accusation de crucieolie et le crucifix blasphématoire du Palatin, découvert en 1857, et si souvent reproduit depuis, au T+r^

I A ' m n ° /'

23. — Formes différentes de la croix et du monogramme cou tantinien, d’après A. Pératé, L’archéolog ie chrétienne, Paris, s.C, p. 143, fig. 101.

jourd’hui au musée Kircher. Ce crucifix représente attaché à la croix un personnage à tête d'àne, auquel un autre présente ses hommages en approchant la main droite de sa bouche ; on lit au-dessous ces mots : AAK3AMEN0C CEBETE (ai) 0EON. — A part la croix que nous trouvons sur l'épitaphe d’une Ru/ina du m siècle, dans les cryptes de Lucine, et deux croix peintes à SaintCalliste, Pératé, op. cit., p. 141, cette image du supplice ne paraît bien nettement qu’au Ve siècle, et le crucifiement, pour la première fois, sur la porte de Sainte-Sabine, où le Christ est cloué sur la croix entre les deux larrons, et sur un ivoire de Londres, Garrucci, tab. 4'ifi, 2 ; Kraus, op. cit., t. I, p. 174, où, à côlé du crucifié portant le nimbe et au-dessus l’inscription REX-IVD (œorum), on voit Marie et saint Jean, et Judas suspendu à un arbre.

Voir les articles Kreuz, Kreuzigung, Monogramme, dans Kraus, Heal-Encyclopiidie, t, il, où on trouve des références bib’iographiques très nombreuses ; Id., Dos Spottcruciflx vom Palatin, Fribourg-en-Brisgau, 1872 ; Grisar, Kreuz und Kreuzigung auf der altchrist !. Thùre von S. Sabina in Rom, dans Rom. Quarlalschrift, 189b, t. viii, p. 1-48 ; Id., Analecta romana, diss. X ; Strazzula, Indagine archeologiche suite rappresentanze del « signum Christi » , Païenne, 1899.

Sacrements.

1. L’image de Moïse-Pierre frappant

le rocher a la signification symbolique connue. Le rocher, c’est Jésus, I Cor., x, 4, petra autan crut Christus, de qui jaillissent les eaux spirituelles et la gràee des sacrements. La verge mystérieuse qui frappe le rocher et en fait sortir les eaux en abondance, c’est le symbole du pouvoir surnaturel, sacerdotal, qui, dans l’ancienne loi, appartenait à Moïse et dans la nouvelle appartient à Pierre. C’est par lui que le Christ opère dans les âmes et y répand les eaux de la grâce qui donnent la vie éternelle : ce qui est indiqué par la représentation de la résurrection de Lazare, qui accompagne souvent l’image du rocher. — 2. La première grâce qui sort de ce rocher est celle du baptême. De là le lien si étroit entre cette première scène de Moïse frappant le rocher et les représentations du baptême. Voir BAPTÊME DANS L’ART CHRÉTIEN. — Un autre torrent de eràces nous arrive par l’eucharistie. Voir El charistie hans l’art chrétien. — 3. La pénitence. On a cru voir des preuves de son existence dans une fresque des chapelles des sacrements, par exemple, Garrucci, et d’antres ; dans une autre fresque de Saint Hennés, llerur île l’art rlirétien, 1862, p. 192, dans une troisième de Domitille, Bosio, Huma