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APOLOGÉTIQUE (XVIII SIÈCLE)

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nehmsten Warheiten der Religion, Berlin, 1773-1779. Enfin Kleuker entreprit Neue Prùfung und Erklàrung der vorzâglichsten Beweise fur die Wahrheit des Christenthums, Riga, 1787-1794. On pense bien que tous ces ouvrages présentent de nombreuses ressemblances ; les derniers venus imitent et copient leurs prédécesseurs.

Les apologistes que nous venons de mentionner sont des protestants. Faudra-t-il ranger parmi les catholiques Benoit Stattler (1728-1797), successivement bénédictin, jésuite, curé, dont la Demonstratio cat/iolica, 1775, fut mise à l’Index et qui refusa de se rétracter '? Au contraire l’abbé de Saint-Biaise, Martin Gerbert (1720-1793), se montra aussi exemplaire par sa vertu qu'éminent par sa science. Son livre Demonstratio veræ religionis et Ecclesim, 1760, est un bon traité de théologie fondamentale. C’est ici le moment de remarquer que l’introduction à la théologie est désormais constituée. Stattler, avant le livre qui fit scandale, avait déjà publié la Demonstratio evangelica, 1770 ; le P. Neubauer, S. J., Vera religio vindicata adversus omnis generis incredulos, 1771 ; Beda Mayer, O. S. B., Vertheidigung der natùrliclien, christlichen und katholischen Religion, Augsbourg, 17874789, et plusieurs autres se proposèrent le même but et suivirent la même marche. C’est à défendre la Bible que se voua spécialement le jésuite Laurent Veith († 1796). Migne, Script, sac. cursus compl., t iv, Paris, 1837, a réédité, son ouvrage : Scriptura saa’a contra incredulos propugnata, Augsbourg, 1780-1797. Ce n’est pas seulement un excellent résumé de tout ce que l’impiété du xvine siècle a ramassé contre l’Ancien et le Nouveau Testament ; c’est encore une réfutation, qui a nécessairement vieilli en quelques parties, mais dont l’ensemble demeure excellent.

Trois jésuites jouirent dans leur pays et dans leur temps d’une réputation légitime. Ils se nommaient : Sigismond Storchenau (1751-1797). Die Philosophie der Religion, 7 in-8°, Augsbourg, 1755-1781 ; Zugaben zvr Philosophie der Religion, 5 in-8°, ibid., 1785-1788 ; — Hermann Goldhagen (1718-1794), Introduclio in S. Scripturam, 3 in-8°, Mayence, 1765, qui examine au moen de la philologie les points spécialement controversés et allégués contre la révélation par les déistes el lis incrédules ; — J. Antoine Weissenbach (1734-1801), Die kùrzeste und leichleste Art einen Freigeist umzuscha/Jen, Yl ; e, 1779. — Jordan Simon, de l’ordre de Saint-Augustin (1719-1776), qui écrivit contre Voltaire €t Rousseau une Justification de la foi catholique, 1772, avait composé un important ouvrage : Der entlarvte Freigeist ans Grunden der Religion und Vernunfl, Bamberg, 1772. — Louis Sandbicliler (1751-1820), religieux de l’ordre de Saint-Augustin, comme le précédent, publia à Londres, 1785, Philosophische und kritische Untersuchungen uber das alte Testament und dessein Gottlichkeit. Knlin, on doit à un Polonais, membre des Écoles pies, Stanislas Konarski (1700-1773) : De religione honestorum hominum contra impias deislarum ojiinationes, in-4°, Varsovie, 1769. On voit par ce rapide exposé que les catholiques allemands ne négligèrent pas les questions apologétiques j s’ils furent plus nombreux que leurs coreligionnaires anglais, c’est que leur pas n'était pas tout entier infeste par l’hérésie et que leur foi y était plus libre.

III. Italie.

Il fallait que les « libertins » se fussent insinués en Italie, des le xvir siècle, pour que le célèbre prédicateur Segncri (1624-1604) ait voulu diriger contre on volume lie-, populaire : // increu’ulo sema scuza, 1690. li' i fundamenti délia religionee deî fronti délia impiela, >ie Valsecchi, Padoue, 1765 ; Le » fondement » de i" religion ; l « religion démontrée, de I a oni, 1818 ; /." religione demostrata < difusa, Home, 1800-1805 ; Le » caractt re » divin* du christianisme, de Noghera, 1719-1784, sont une contribution très appréciable

à l’apologétique chrétienne. Cependant il faut faire une place particulière à Gotti, de l’ordre de Saint-Dominique (1664-1742), auquel tous les auteurs venus après lui firent de larges emprunts. Il publia en 16 volumes, à Bologne, 1727-1734, une Theologia scolastico-dogmalica, mais il nous appartient surtout par l’ouvrage édité de 1735 à 1710, et dont le titre indique l’objet : Veritas religionis christianse et librorum quibus innititur contra atheos, pohjtheos, idololalras, Mahometanos et Judaos demonslrata ; il avait réfuté déjà le protestantisme dans son livre contre le Hollandais Le Clerc, De eligenda inter dissentientes christianos sententia, 1734.

Nous pouvons encore compter, en Italie, parmi les apologistes, Vincent Moniglia (1686-1767), Dissertazione contra i materialisti ed ait ri increduli, 2 in-8°, Padoue, 1750. La forme italienne de l’incrédulité fut souvent sensuelle, effet sans doute de race et de climat. Moniglia, comme Valsecchi et Fassini, était dominicain. Ce dernier (1738-1787) publia De apostolica origine Evangeliorum Ecclesise catholicse…, Livourne, 1775. Son but était la réfutation des erreurs de Fréret auquel s’attacha aussi, pour le combattre, Nicolas Spedalieri (1741-1795), Analisi dell’esame crilico del cristianesimo di Fréret, in-4°, Rome, 1774. On prêtait à cet érudit, dont l’esprit fut détestable, la paternité d’ouvrages anonymes donl les auteurs réels étaient d’Holbach ou Naigeon. Le père Fazzoni (1720-1775) écrivit Disserlatio theolog’ica de miraculis adversus Spino : an}, 1755, et le frère mineur Costa, un traité De religione adversus incredulos, 2 in-4°, Bologne, 1788. Au jésuite Nicolai (1706-1784) nous sommes redevables des Ragionamenli sopra la religione, 8 in-8°, Venise, 1770, et à Landi, de Turin, un livre au litre suggestif : Ragione, religione, Turin, 1786. L’indication du sujet, en ces deux mots brefs, est plus claire que l’interminable titre de l’ouvrage composé vers la même époque par le P. Emmanuel, capucin, de la famille des Prinsecco : Dissertazioni in forma di dialoghi intorno a vari dogmi cattolici per dimostrare la loro verita contro li cosidelti spirili fortie specialmente i seguaci degli errori di Voltaire. 3 vol., Rome, 1785. Du reste, le livre est bon.

Le vigoureux champion des doctrines ultramontaines, Alphonse Mazzarelli (1749-1813), publia une réfutation de J.-J. Rousseau, Il buon uso délia logica, 2 in-8°, Rome, 1821, contre le livre sur L'éducation qui résume le déisme du philosophe genevois. L'évêque de Saintevgathe des Goths, Alphonse de Liguori ( 1696-1787), effrayé par la diffusion si prompte et si pernicieuse des doctrines nouvelles, interrompit ses œuvres de théologie morale et de zèle apostolique pour écrire, vers la même époque, son livre : Verita délia fede fatla évidente per li contrasegni délia sita credibilita, Naples, 1762, marchant ainsi sur les traces d’Ansaldi qui avait traité Délia nécessitae verita délia religione naturalee rivclala, Venise, 1755. Nous devons ajouter à ces auteurs, Palmieri qui avait édité Analisi ragionata de' sistemie de' fondametiti dell’ateismoe dell' incredulita, 7 in-8°, Gènes, 1811, et Vincent Bolgeni (1733-1811) qui écrivit surtout des ouvrages sur le Saint-Siège, l’infaillibilité du pape et ses droits, mais qui publia L’economia délia fede rristiana, in-8°, Brescia, 1790. Cet ouvrage contient une analyse de la foi catholique dirigée surtout contre les opinions opposées aux doctrines de la Compagnie de Jésus, à laquelle appartint l’auteur, et qu’il quitta lorsqu’elle fut supprimée. Assez audacieux, très vif, il fut parfois condamné, souvent combattu, toujours discuté', mais il se montra docile aux enseignements de l'Église qu’il défendit contre les jansénistes italiens.

Cet ouvrage rappelait l’apologie adressée vingt ans plus loi : Sermone apologetico, per l « giovenlu italiana contro ! < accuse contenute i » ><"< » libro intitolato : bi<lla neccetsita « <ri nta <i<ilu religione naturalee rivelala, in-l", Lacques, 1750. L’auteur était le religieux célei im