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    1. ARMÉNIE##


ARMÉNIE. HISTOIRE RELIGIEUSE

CONCILES

1920

l’article, on n’indiquera ici que les ouvrages les plus importants : M. Tcliamtcliian, Histoire d’Arménie, 3 in-4o, Venise, 17811787 (arménien) ; M. Chamich, History of Armenia, trad. Joli. Audall, 2 in-8o, Calcutta, 1827 (abrégé du précédent) ;.1. Sain t-Martin, Mémoires historiques et géographiques sur l’Arménie, 2 in-8o, Paris, 1818-1819 ; V. Langlois, Collection des historiens anciens et modernes de l’Arménie, 2 in-8°, Paris, 1867-1869 ; M. Brosset, Collection d’historiens arméniens, 2 in-8o, Saint-Pétersbourg, 1874-1876 ; E. Dulaurier, Historiens arméniens des Croisades, in-fol., t. i, Paris ; le t. il, entièrement imprimé, doit paraître prochainement. Les ouvrages qui précèdent sont surtout des recueils de documents ; pour l’histoire suivie : et. Giovanni de Serpos, Compendio storico di memorie cronologiche, 3 in12, Venise, 1786 ; Garabed Chahnazarian, Esquisse de l’histoire de l’Arménie, in-8° Paris, 1856 ; E. Dulaurier, Histoire, dogmes, traditions et liturgie de l’Église arménienne orientale, %’édit., in-8 Paris, 1857 ; 3’édit., ibid., 1859 ; la première édition a paru sans nom d’auteur, in-8o, Paris, 1855 ; J. Issaverdens, Armenia and the Armenians, t. H, Ecclesiastical history, in-16, Venise, 1875 ; Arsak Ter-Mikélian, Die armenische Kirche in ihren Beziehungen zur byzantinischen (vom iv bis zum xiii J.ilnhundert), in-8o, Leipzig, 1892 ; H. Gelzer, Arménien, dans Healencyklopddie fur protest. Théologie und Kirche, 3e édit., Leipzig, 1897, t. ir, p. 63-92. — V Armenia deGiuseppe Cappelletti, 3 in-8o, Florence, 1841, est très superficiel, et Y Arménie d’Eugène Bore, dans l’Univers pittoresque, Russie, in-8° Paris, 1838, t. ii, est très incomplet, de même que Cl.Galano, Conciliationis Eccle-six armense cum Romana pars prima historialis, in-fol., Rome, 1690 (1. 1650). Pour plus de détails, voir U. Chevalier, Répertoire des sources historiques du moyen âge. Topo-bibliograpltie, l"fasc, Montbéliard, 1894, p. 216-219.

L. Petit.


II. ARMÉNIE. Conciles.


I. Du concile de Nicéc à celui de Vagharchapat (325-491).
II. Du concile de Vagharchapat à celui de Karin (491-633).
III. Du concile de Karin à celui de Chirakavan (633-862).
IV. Du concile de Chirakavan à celui de Hromkla (862-1179).
V. Du concile de Hromkla à celui de Florence (11791439).
VI. Du concile de Florence à nos jours.

Le miroir d’une société, c’est sa législation. On n’aurait donc pas de l’Église d’Arménie une image fidèle si, au tableau de ses vicissitudes extérieures, ne venait se joindre un exposé sommaire de son organisme interne, tel que nous le montrent ses conciles nationaux. L’histoire de ces conciles présente, il est vrai, une difficulté toule spéciale ; pour la plupart d’entre eux, les documenls officiels, je veux dire les actes, n’ont jamais été publiés. Le peu que l’on en sait se trouve dispersé dans cent livres divers, d’un accès mal aisé. Les renseignements qui vont suivre seront donc forcément incomplets et, pour beaucoup d’entre eux, purement provisoires ; il est bon d’en prévenir le lecteur.

I. DU CONCILE DE NlCÉE A CELUI DE VAGHARCHAPAT (325-491). —

La tradition nationale, enregistrée par Agathange, § 169, dans Langlois, Collection des historiens, t. i, p. 190, et par Moïse de Khoren, 1. II, c. xc, dans Langlois, op. vit., t. ii, p. 129, fixe en 325 le premier concile d’Arménie. En revenant de Nicée, Aristakès aurait apporti 1 dans son pays les canons de la grande assemblée, et saint Grégoire, encore vivant, les aurait fait adopter de son clergé et de son peuple dans une réunion plénicre tenue à Vagharchapat, après y avoir ajouté lui-même des canons particuliers. Ce n’est là qu’une belle légende. Au rapport du véridique Korioun, aphie de Mesrob, dans Langlois, op. cit., t. ii, p. 10, c’est seulement au ve siècle que Ghévond, Eznik et Korioun lui-même introduisirent en Arménie les canons de Nicée et d’Éphèse, ri l’on s’étonne de voir des auteurs réceDts comme ArSak Ter-Mikélian, Die armenische Kirche, p. 28, il connu’".1.-1 !. Asgian, Lu e l’Arianismo, dans le Bessarione, t vi 9), p. 522-528, répéter encore les fausses assertions, du pseudo-Agalhange et du pseudo-Moïse. Quant aux

[ions de Grégoire, dont Korioun ne dit mot, elli datent sans doute du temps de Sakak, vers 365. II. Gelzer, // infunge der arm. Kirche, p. 151. Du reste, Vagharchapat n’a aucun titre a jouer au IVe siècle Je rôle de

capitale religieuse ; ce rôle appartient à Aehtichat, dans Ja province du Taron, au sud de l’Arménie. H. Gelzer, op. cit., p. 117 sq. Non moins problématique le concile de 339, sous Verlhanès ; les neuf canons que certains ailleurs lui attribuent proviennent d’une tardive falsification. Voir le résumé de ces canons dans J. Issaverdens, History of the armenian Church, in-16, Venise, 1875, p. 45, et les canons eux-mêmes traduits en latin par Arsène Angiarakian, dans Angelo Mai, Scriplorum velcrum nova collcctio, in-4o, Rome, 1838, t. x, p. 270 sq.

Le premier synode vraiment authentique est celui d’Achtichat, tenu vers 365, sous Nersès le Grand. Fauslus, 1. IV, c. iv, dans Langlois, t. i, p. 239. Une nouvelle organisation ecclésiastique, copiée sur celle de Césarée, y fut établie, un symbole de la foi promulgué, et les canons apostoliques rendus obligatoires pour tous. Les coutumes déjà en vigueur à Césarée touchant le mariage et le jeûne furent introduites parle patriarche réformateur ; les hospices, les hôpitaux, toutes les œuvres charitables inconnues jusque-là en Arménie furent créées, et des écoles, où l’on enseignait le grec et le syriaque, ouvertes à la jeunesse. Le monachisme reçut lui aussi une forte impulsion. Faustus, 1. IV, c. iv ; 1. V, c. xxxi ; Gelzer, op. cit., p. 151-153. On aimerait à posséder dans toute leur teneur ces règles disciplinaires de l’Arménie chrétienne à son berceau ; malheureusement, les historiens ontmieuxaimé les vanter que les faire connaître en détail. Les canons que le recueil de Mai allribue à Nersès ne paraissent pas authentiques, op. cit., p. 312 sq.

Nous sommes beaucoup mieux renseignés sur la législation canonique du lils de Nersès, saint Sahak le Grand (390-439). Nous avons de lui un recueil de règles disciplinaires traduites en latin dans A. Mai, op. cit., p.276sq., el dans A. Balgy, Historia doctrines cathotiese inter Armenos, in-8°, Vienne, 1878, p. 203-207, et en anglais par F. C. Conybearc, The armenian canons of St. Sakak calholicos of Armenia, dans The american journal oftheology, t. n (1898), p. 828-818. J. Issaverdens en a donné le sommaire, History of the armenian Church, p. 73-70. Elles ont pour but de régler la conduite des clercs et des moines, l’économie du culte divin, l’observance des fêtes, les agapes et les repas funèbres. D’après l’opinion généralement reçue, Sakak aurait promulguécestoisauconcilede Vagharchapat) 426). La tradition nationale attribue au même catholicos une grande influence sur les décisions du concile d’Éphèse (431) : j’ai dit plus haut que rien n’est moins fondé. Comme les Arméniens n’eurent aucune part à celle assemblée, il est probable que le concile d’Achtichat, réuni, dit-on, en 432 dans le but de promulger solennellement les décisions d’Éphèse, est une pure fiction. L’unique synode tenu en Arménie dans l’affaire du nestorianisine parait être celui de 435, à l’issue duquel on envoya une députation au patriarche Proclus pour lui demander qui avait raison, de Théodore de Mopsueste ou d’Acace de Mélitène, de Diodore de Tarse ou de Rabulas d’Édesse. Voyez ci-dessus, col. 1895, les indications bibliographiques sur cette ambassade ; ajoutez-y Cl. Galano, Conciliatio Ecclesia armenae cum iomona, in-fol., Rome, 1690, t. i, p. 08-74. Certains canons attribués à Elisée el à Isaac se trouvent dans A. Mai, op. cit., p. 312.

Au lieu de mener au dehors la campagne contre l’hérésie, l’Arménie devait songer à l’extirper de son propre sein. A cetle époque, elle se trouvait menacée dans son existence même par des sectes sans nombre, issues du messalianisme. l’ourse faire une idée de cette déplorable situation, on n’a qu’à lire les vingl cai du concile de Chahapivan (447), dont la plupart, et en particulier le H", le 19" et le 20 » , sonl précisément dil contre lesadept locales. Texte des cai

me fausse date dans A. Mai, up. cit., p. 293 ; cf.

Karapet Ter Mkrtlschian, Die Paulikianerim byzantin.