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    1. ARMÉNIE##


ARMÉNIE. HISTOIRE RELIGIEUSE

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protestants, et la Porte s’empresse d’exécuter la sentence patriarcale au moyen de toutes sortes de mesures répressives. L’intervention de 1 Angleterre et des Étals-Unis ajoute encore aux hostilités ; l’excommunication prononcée par le patriarche contre les Arméniens protestants (l er -13 février 1816) est le signal d’une violente persécution. La vue du sang versé ne fait que rendre l’Angleterre plus exigeante ; au lieu de la simple liberté, c’est une complète autonomie qu’elle réclame en faveur de ses protégés. L’inscription de ces derniers sur les registres de [’Ihtiçab-aghassi (intendant des droits réunis ) ne la satisfait point ; au bout de quatre ans de tergiversations, la Porte doit accorder à la communauté protestante l’indépendance absolue, avec un chef civil propre (novembre 1850).

Voir, pour les détails et les pièces officielles, l’ouvrage du Rev. H. G. O. Dwiglit, Christianity in Turkey : a narrative of the prolestant reformation in the Armenian Church, in-8°, Londres, 1854 ; A. Ubicini, Lettres sur la Turquie, in-12, Paris, 1854, t. ii, p. 405 sq.

Une fois libre, la mission protestante fit d’assez rapides progrés, que favorisaient d’ailleurs l’esprit froid et calculateur des Arméniens et leur absence de traditions. Un séminaire établi à Bébek, sur le Bosphore, en 1810, fut transféré à Marsivan en 1862, et remplacé à Bébek par un collège dû à la munificence de l’Américain Bobert (1863). On compte à Constantinople un millier d’Arméniens protestants. Le reste de la Turquie est partagé en trois missions distinctes : 1° Mission de la Turquie occidentale, avec stations à Constantinople, Brousse, Smyrne, Trébizonde, Marsivan, Césarée, Sivas et lOi postes secondaires ; — 2° Mission de la Turquie centrale, avec stations à Aïntab et Marach, et 45 postes secondaires ; — 3° Mission de la Turquie orientale, avec stations à Bitlis, Erzeroum, Kharpout, Mardin, Van, et 119 postes secondaires. Les missionnaires américains, chargés de desservir ces vingt-deux centres principaux, sont actuellement au nombre de 176, répartis en trois Catégories : 58 membres du clergé, 50 veuves de missionnaires et 68 séculiers.

Il s’en faut que tous ces ouvriers et ouvrières s’appliquent à la même œuvre ; cinq d’entre eux s’occupent exclusivement de publications (publication deparlment), quatre-vingt-onze sont voués à l’enseignement (educational work), huit exercent la médecine (médical work), les autres prêchent ou s’adonnent aux œuvres de bienfaisance (evangelistic work). Il est impossible d’évaluer mèmeapproxiinativement le nombre d’éditions de la Bible, tracts, brochures de toutes sortes que le « publication deparlment » répand chaque année parmi les Arméniens. L’« educational work » comprend trois séminaires pour chacune des trois missions, cinq collèges et quarante-six écoles, fréquentés par 2576 élèves des deux sexes. Au « médical work » se rattachent |i hôpitaux d’Aintab, Césarée, Mardin, Van ; à Vu evangelistic work » , les cent vingt-cinq églises ouvertes sur divers points’tu territoire. Il convient de signaler à part, à cause de leur importance exceptionnelle, la Bible house, à Stamboul, dont la construction a coûté 100000 livres sterling ; le Robert collège, à Bébek, fréquenté par 220’levés ; le collègede filles, à Scutari, ayant 108 aluninm, et enfin les deux grandes écoles de Bardezag pour Il garçons, et de Adabazar pour les filles, les plus florissantes de la Bithynie.

Hors des frontières turques, les Arméniens protestants peu nombreux. Ils comptent, en Perse, des communautés ; i Tébriz, Téhéran et Ispahan ; en Russie, à Choucha, Chamachi, Karakala et Tillis.

Voir H. Gelzer, art. cit., p.88-90 ; Missions of the A. 11. CF. M. urkey and Bulgaria, with supplément concerning Chrisins and their native associâtes in Con-Uanlinople (rapport officiel do t’agence de la Société biblique,

XXIII. Statistique religieuse. —

Les Arméniens, on met. l’a vii, n’habitent pas que l’Arménie. Dispersés un peu partout en Turquie, en Russie, en Perse, dans l’Inde, en Egypte et en Autriche, établis en colonies plus ou moins compactes dans les grands centres financiers et commerciaux de l’ancien et du nouveau monde, ils n’ont été l’objet que de statistiques très défectueuses. Dans ces conditions, il m’est impossible d’indiquer dans quelle proportion ils sont distribués entre les trois confessions grégorienne, catholique et protestante. ISur une population totale de deux à trois millions d’individus environ, le protestantisme compte 40000 à 50000 adhérents et le catholicisme 60000 à 70000 ; tout le reste appartient à l’église grégorienne. Ces chiffres ne sont qu’approximatifs, mais s’ils pèchent, c’est par excès, non par défaut. On en sera sans doute surpris dans certains milieux où l’on n’a d’autres moyens d’information que certains rapports rédigés le plus souvent pour émouvoir, non pour instruire. Mais il ne faut pas oublier que, de tout temps, les Orientaux ont aimé à entier leurs chiffres. Pour les Arméniens en particulier, cette coutume date de longtemps. Le biographe de saint Nersès († 373) n’octroiet-il pas à son héros dans son voyage à Césarée un cortège de vingt-huit évoques, alors que l’Arménie d’alors en comptait une douzaine ?

Voir, pour plus de détails, V. Cuinet, La Turquie d’Asie, 4 in-8° Paris, 1891-1894 ; Ethnographie de l’Asie Mineure, dans le Livre jaune sur les affaires d’Arménie, in-4°, Paris, 1897, p. 1-8 ; Selenoy et de Seidlitz, Die Verbrcitung der Armenier in der asialischen Turkei und in Transkaukasien, dans les Mitteilungen de Petermann, 1896, t. I, p. 1-10 ; J. Barchudarian. Die Armenier und ihre Nachbarvblker in der Turkei, dans le Ausland, 1891, n. 22 ; H. Gelzer, art. cit., p. 90-91.

XXIV. Liste des patriarches. —

Comme complément à l’histoire de l’Église arménienne, je voudrais pouvoir fournir une liste complète des chefs qui l’ont gouvernée ; mais il est impossible, dans l’état actuel de la science, de dresser une table de ce genre avec une exactitude rigoureuse ; la chronologie arménienne est encore si (luttante ! Celle qui va suivre est donc purement provisoire ; œuvre d’un savant ecclésiastique du patriarcat nonuni de Constantinople, elle a paru dans le Calendrier détaillé de l’/iôpital national pour l’année 1900, in-8°, Constantinople, p. 328-333 ; je la reproduis sans changement, mais non sans faire les plus expresses réserves sur la première partie, évidemment légendaire (je l’ai mise entre crochets), sur le titre de saint donné à certains titulaires, et sur quelques dates peu sûres. Tel qu’il est, ce document aura son utilité, car il fournit, surtout pour la période moderne, la succession très complète des patriarches. Ne sont compris dans cette succession à partir de 1441 que les titulaires d’Etchmiadzin, regardés à tort ou à raison comme les seuls légitimes. J’ai ajouté- des numéros d’ordre, afin de mieux distinguer les patriarches légitimes des anlicatholici et des coadjuteurs titulaires ou, comme disent les Arméniens, des colilulaires. On sait que la finale en tzi indique le lieu d’origine : Sisétzi = de Sis, Yétézatzi = d’Édesse, Puzantatzi = de Byzance, etc.

Résidence à Ardaz. 2. S. AristakèB I" Parte’l. S. Thaddée, 85-28 mars 43. 333 2. S. Barthélémy, 44-60. Vertanès Partev, 3

3. S. Zacbaric, 80-76.

4. S. Zémindas, 77-81.

5. Ademersch, 82-95. 8. Mouchèg, 96-126.

7. Chahen, 127-154.

8. Chavarcb, 155-175.

9. s. Ghévontlos, 176-198.

10. N 19.1-219

11. S. Mehgoujlan, 230-260.

12. N -’Résidence à Vitghai cliapat.

341.

4. s. Houssik Partev, 341-347.

5. Pareil Achtichatétzl, 348352.

6. Nersès i" Parte v, le Grand, - juillet 37 : ï.

7. Cli.ilr.iK Manazkenlatzi, 373377.

x. Zaver. Manazkerdatzl, 377 881. 9. AspourakèsManazkerd

381-888.

1. S. Grégoire I" l’Illumina- 1’. S. Chahak I" Partev, le leur, 301-325. Grand. 887-489.

I. - (I