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    1. ARMENIE##


ARMENIE. HISTOIRE RELIGIEUSE

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Mkrttschian, 075. cit., p. 82-91. Ils ont exercé sur les autres faux mystiques du pays une influence considérable. Id., p. 91-101. Les arevordicns ou fib du soleil que l’on rencontre au XIIe siècle paraissent être une des dernières ramifications du vieux paganisme arménien. Nous possédons sur ceux-ci un curieux rapport du patriarche Nersès de Klag, Nersetis Clajensis opéra omnia, édit. J. Cappelletti, in-8°, Venise, 1833, p. 269 sq. Cf. Ter-Mkrttschian, op. cit., p. 101-103. Quant aux thondrakiens, ils ont survécu à toutes les révolutions qui ont bouleversé l’Arménie, et on en rencontre encore aujourd’hui dans certains villages du Caucase. Ter-Mkrtlschian, Die Thondrakier in unsern Tagr.n, dans Zeitschrifl fur Kirchengeschiehte, 1893, p. 253 sq.

X. Noi’VELLES TENTATIVES D’UNION AVEC LES GRECS. —

A la restauration politique, opérée au ixe siècle par les pakralouniens, correspond dans le domaine religieux une eftlorescence inconnue depuis trois siècles. Les monastères se multiplient, et, par eux, l’ascétisme se développe, comme aussi les sciences sacrées. Il n’en faut pas davantage pour inspirer aux grecs de nouveaux désirs d’union. Dans une longue lettre adressée au catholicos Zacharie (853-876), Photius invite les Arméniens à reconnaître le concile de Chalcédoine et à oublier leurs griefs séculaires contre les grecs. Mai, Spicilegium romanum, t. x6, p. 419-’162 ; P. G., t. en, col. 703718. Voir Hergenrother, Pliotius, t. 1, p. 482-493. Une autre lettre de Photius au roi Achot contient les mêmes instances. Hergenrother, loc. cit., p. 493, 49k Le texte arménien de cette double correspondance a été édité, suivi d’une traduction russe, par A. Papadopoulos-Kerameus, dans le Recueil de la Société orthodoxe de Palestine, fasc. xxxi, in-8°, Saint-Pétersbourg, 1892, p. 179-279. Peut-être ces démarches dissimulaient-elles un but politique : rattacher l’Arménie à l’empire. Peutêtre aussi avaient-elles pour secret mobile d’empêcher les Arméniens de se tourner du côté de la vieille Rome. Hergenrother, p. 491-197. Quoi qu’il en soit, elles n’eurent aucun résultat, non plus qu’une seconde lettre de Photius ou de Jean de Nicée (la paternité en est douteuse ) au même catholicos Zacharie, Hergenrother, op. cit., t. 1, p. 497-500 ; non plus que les démarches analogues de Nicolas le Mystique auprès du roi Achot et du catholicos Jean VI l’historien (897-925). Mai, loc. cit., p. 117-419 ; Hergenrother, ibid., p. 504. A. Papadopoulos-Kérameus a publié la lettre d’Aréthas de Césarée, contemporain de Nicolas le Mystique, en réponse aux Arméniens, Recueil de documents grecs et latin* relatifs à l’histoire du patriarche Photius (en russe}, in-8°, Saintrsbourg, 1899, fasc. 1, p. 36-16. On continua dans Il 9 deux camps à vivre en état d’hostilité ouverte. En Arménie, le catholicos Ananias (91-3-965) déclare invalide le baptême des grecs. Ter-Mikélian, op. cit., p. 70. Son successeur Vaban, coupable d’avoir traité avec trop de ménagements les Géorgiens orthodoxes, est déposé Bientôt, la lutte parla plume paraît trop bénigne : on en vient aux coups, et ce sont des évoques qui mènent la charge. Deux prélats grecs, les métropolitains de Sébaste et de Méliténe, soumettent à la torture les prêtres arméniens de leurs diocèses, Asoghig, 1. III, c. xx, tandis qu’ils essayent par lettre de convaincre le catholicos Khatchik I « (972-992). Une réponse de ce dernier conservée car Asoghig, 1. III, c. xxi, présente un tableau fort complet de la polémique religieuse à

avec soin par Ter-Mikélian,

op. cit., p. 77-79.

md, en 1045, la partie de I Arménie encore libre du jouH musulman passa sous la domination byzantine, les rivalit.h s deux peuples se compli quèrent de rivalités politiques, el la polémique continua violente, acharnée. L’n catholicos nouveau monte-t-il sur le Irène de l’Illuminateur, on l’attire ; i Constantinoplc et ou l’j relient captif. Tel est le Borl de Pii rrc

(1019-1056) et de Khatchik II (1058-1065). En se portant à la rencontre des Seldjoukides, l’empereur Romain Diogènes n’est pas moins préoccupé d’anéantir la croyance inonophysite que de repousser les infidèles ; sa défaite par Alp-Arslan (1071) est saluée par les Arméniens comme une victoire. Matthieu d’Édesse, Chronique, 11" part., c. ciii, trad. Dulaurier, in-8°, Paris, 1858, p. 166170. D’autre part, avec le catholicos Grégoire Pahlavouni le nouvel Illuminateur (1065-1105), le catholicat retrouve quelque reflet de sa splendeur d’autrefois ; jusqu’en 1202, la dignité suprême se transmet de père en fils ou d’oncle à neveu dans la famille de Pahlavouni. Les antipatriarches ne sont pas rares, chaque prince local tenant à honneur d’en avoir un, mais le peuple ne regarde comme légitimes que les rejetons des Pahlavouni. L’un d’eux, Grégoire III (1113-1166), achète en 1147 de la veuve du comte Joscelin d’Édesse, la forteresse de Hromklah, qui restera jusqu’en 1293 la résidence du catholicos.

Aux difficultés d’ordre politique n’avaient cessé de s’ajouter durant les xie et xiie siècles les disputes doctrinales entre Byzance et l’Arménie. Photius mort, d’autres polémistes avaient du côté des Grecs poursuivi son œuvre, œuvre moins doctrinale peut-être que politique et nationale, et dont, au reste, toutes les productions se ressemblent. Qu’il nous suffise ici de citer les traités de Nicétasde Byzance, disciple même de Photius, L. Allatius, Grœcia orthodoxa, Rome, 1652, t. I, p. 663754 ; P. G., t. cv, col. 588-665 ; — de Nicétas Stethatos, dont un a été’publié par Hergenrother, Monumenta græca, in-8°, Ratisbonne, 1869, p. 139-153, tandis qu’un autre encore inédit se trouve dans plusieurs manuscrits, entre autres dans le Vindeb. lheol., *283, fo. 119’-124’; — de l’empereur AlexisComnène, dont Papadopoulos-Kerameus a publié récemment le discours dogmatique contre les Arméniens, ’AvâXexToc iepoffovuiuTtXY|ç rsza.yyooyl<xi, in-8°, Saint-Pétersbourg, 1891, t. i, p. 116-123 ; — d’Euthymius Zigabenus qui, dans sa IlavouXia Soy^a-rciiri, écrite sur l’ordre de ce même Alexis Comnène, consacra le XXIIIe livre à la réfutation des Arméniens, P. G., t. cxxx, col. 1173-1190, sujet repris, un peu plus tard, par Andronic Camatère dans sa’hpà’OirX » )8T|Xï), Geschichte (1er byz. Lilteratur, p. 90, par Nicétas Acominatos dans le ©Yjffavpo ? àpSoSoÇiaç. 1. XVII, P. G., t. CXL, col. 89164, et par Jean de Claudiopolis, Cod. Athous3~33.

Il y eut un moment, au XIIe siècle, où l’on pensa que la paix entre Grecs et Arméniens allait être définitivement conclue : ce fut quand l’empereur Manuel Comnène intervint personnellement dans le déliât. A la suite d’un entretien que son frère Alexis avail eu en Arménie avec l’évéque Nersès, frère du patriarche Grégoire (1113-1166), l’empereur adressa à ce dernier une lettre conciliante (1165). Quand la missive impériale arriva en Arménie, Grégoire avait cessé’de vivre, el ce fui Nersi -. devenu catholicos (1166-1173), qui la reçut, Les négocialions continuèrent, conduites du côté des Grecs par le moine philosophe Théorianos, du côté des Arméniens par le catholicos lui-même. Nous avons du premier deux 1res intéressants rapports sur ses missions de 1 170 el de 1172, /’. G., t. cxxxiii, col. 120-297, et du second trois lellres à l’empereur écrites en 1107, en 1170 et en 1173. Narsriis Clajensis opéra, édit. J. Cappelletti. in 8°, Venise, 1833, t. 1, p. 195-245. Nersès terminai ! sa dernière lettre en annonçant la réunion d un concile pour l’examen de cette grave affaire ; mais il mourut le8aoùl 1 173, suris avoir rien eonehi. Son successeur, < Irégoire IV ( 1 173-1 ISO), poursuivit les négociations, m. us le concile

annoncé s’étanl réuni à Hi kla en 1179 rejeta, disent les historiens arméniens, toutes les propositions d< Les Grecs font, il est vrai, un autre récit ; mais une chose sûre, c’est que l’union ne lui poinl ratifiée. Voir, sur ees tentatives, Ter Mikélian, op. cit., p. 87-105 ; 1. 1 m laurier, Histoire de l’Église arménienne, 2’édit.,