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ARISTOTÊLISME DE LA Si riQUE

monophvsiioe, d’antros Centres « 1 « > péripatétisme chrétien se créent i Reschainaoù Sergius traduit en syriaque, entre antrea trail I Aristote, l Isa gogr de Porphyre, et compose un ouvrage sur /.< s. de l’univert selon le » principe » d’Aritlote, cf. Carra de Vaux. op. ai., p. ïi ; au couvent de Kennesré, sur l ; i rive gauche de l’Euphrate, où l'évéque Sévère Sebokl commente les Premier » analytique » et le Péri hextne » ii"v. il eut dt’s disciples et des imitateurs : Jacques d'Édesse et Athanase de Iialad. L'évéque de Koufah, disciple de ce dernier, lit de VOrganon d’Aristote une version enrichie d’introductions et de commentaires que Renan trouve supérieure à tous les commentaires syriaques. Renan, De philo » , perip. ofu^i Syrot, p. : {.'î, 31. « Ainsi, pendant cinq siècles, les Syriens s'étaient tenus au contact de la science grecque, s'étaient assimilé sa tradition, en avaient traduit et interprété les textes et avaient produit eux-mêmes des œuvret importantes dans le domaine de la philosophie théologique. Les formes de la philosophie scolastique étaient nées entre leurs mains ; les arts de la logique avaient fleuri dans leurs écoles. L’esprit, les œuvres et la tradition de l’hellénisme se trouvaient donc transportés déjà, au moment où parut l’Islam, dans un monde apparenté au monde arabe. » Carra de Vaux, op. cit., p. 15. Cf. Rubens Uuval, La littérature syriaque, Paris, 1899, I r » part., c. xiv, § 2, p. 253. Ajoutons à ce fait la remarque suivante. La race araméenne chrétienne côtovait presque partout la race arabe. Si celle-ci habitait plus particulièrement le Yémen, celle-là les parties septentrionales et occidentales de l’Asie, cependant la démarcation n'était pas tellement nette entre l’une et l’autre qu’il n’y ait eu contact multiple et infiltration mutuelle des deux sociétés. Le christianisme, d’une paît, avait pénétré sur plusieurs points du Yémen et par là reliait les communautés araméennes de l’Asie aux communautés chrétiennes de l’Abyssinie ; d’autre part, les éléments arabes débordaient le Yémen et formaient un certain nombre de petits royaumes le long des frontières des empires de Perse ou de Byzance. Tout était donc préparé pour que le monde arabe en tournant à l’islamisme lui en rapport avec les races syriennes chrétiennes et par elles apprit à connaître la philosophie péripatéticienne. A la Mecque même le prophète fut en relations avec des moines nestoriens et reçut d’eux cette connaissance de la Bible et de la religion chrétienne que l’on constate dans le Coran.

'2' 1 Chez les Arabes. Caractère adventice de l’aristotélisme des Arabes. — Le premier siècle de la conquête musulmane appartint surtout aux armes et à la propagande exclusivement religieuse. Il fut trop troublé pour pi i mettre un sérieux essor aux conceptions philosophiques. Mais au bout d’un siècle passé', avec l’avènement des Abbassides surtout, eut lieu une efllorescence magnifique des arts et des sciences, Les califes appelèrent à leur cour de Bagdad une foule de personnages juifs on chrétiens qui se distinguaient par leurs talents artistiques, médicaux, administratifs ou scientifiques. Des Syriens sont là et mettent en arabe les œuvres des Grecs, en premier lieu les œuvres d’Aristote. Par une habitude étrange mais démontrée, ils traduisent d’abord du grec en syriaque, puis du syriaque en arabe. Renan, De philos, perip. iiptnl Syrot, p. 16. En même temps apparaissent des versions des commentateurs néo-platoniciens d’Aristote, Porphyre, Alexandre d’Aphrodise, f/hémistius, Jean Philopon. A la suite de ces travaux se forme, cbeI. les musulmans, un courant de philosophie auquel

appartinrent les esprits les plus cultivés et dont le ca ractère principal l’ut un large syncrétisme. Aristote el Platon, Aristote surtout, figurent en première ligne. Après eux le néoplatonicien Porphyre, le gnostique Marcion, le perse Hanès, le médecin Gallien. Carra de Vaux, op. cit., p. 'ri. Lescalilesqui donnèrent la plus

vive impulsion à ce mouvement de traductions, fui Mansoui et Mamoun. Ce dernier I nda à Bagdad un i officiel de trad 'plies

arabes représentants du péripatétisme sont cl-kindi, IKarabi, Avicenne |lbn Sm.i. vernpace ll.n lîajja), Abu Bacer Ibn Tophail.

Gazali qui fut l’adversaire : s doctrines d’Aris tote, mais qui les connut à fond. Os hoiritn d’autant moins musulmans d idées qu’ils étaient plus philosophes et plus péripatél irs doetn qu’on peut appeler la i philosophie des Arabes » plutôt que la i philosophie and. sentaient surtout la

réaction contre l’arabisme ; elles venaient du dehors, ne furent jamais assimilées par les musulmans pur*. t ne firent pas une profonde impression dans les ma

Elles travi r nt l’islamisme comme ces courantsqu’on

rencontre dans l’océan et qui gardent leur directi leur coloration propres sans jamais se fondre complètement avec les eaux voisin remarque est utile pour montrer que le péripatétisme des Arabi s, s’il sur la scolastique, ne fut pas pour cela une influence de l’islamisme sur la philosophie chrétienne.

3° Dis Arabe » aua scolasliques. Influence réelle de la philosophie 'les Arabe » tur la philosophie de l'École. — Il serait téméraire de nier toute action des Arabes sur le péripatétisme chrétien du xiir siècle. Cette action t et elle s’est manifestée sous des formes multiples et à des degrés divers.

1. Des la fin du xue siècle et durant le xiii'. on voit apparaître des traductions latines dérivées des >rsions arabes d’Aristote. De 1130 à 1150, sous l’impulsion de l’archevêque de Tolède, Raymond, et sous la direction de Dominique Gondisalvi, une école de traducteurs met en latin les (euvres d’Aristote et de ses commentateurs ou imitateurs arabes. D’autres traducteurs se donnent ou reçoivent la même mission : Gérard de Crémone, Michel Scott, Hermann l’allemand. Au commencement du xiiie siècle, les manuscrits grecs se multiplient et des esprits cultivés mettent cette fuis du grec en latin les traités d’Aristote. Jacques de Venise, Robert Grossetéte, évéque de Lincoln, Henri de Bradant et Guillaume de Ifoerbèke, ces deux derniers i la demande de saint Thomas, se distinguent d ; ms ce travail. Il faut encore ajouter à ces noms ceux de Barthélémy de Messine et de Durand d’Auvergne. Et tous les traducteurs ne sont paconnus. A l'époque où la scolastique se développa, il v avait donc deux séries de versions latines d’Aristote : les unes dérivées du texte arabe sont antérieures et d, dent de la fin du IIP siècle ou tout au plus des premières années du XIII*, elles ne portent pas sur toutes les œuvres du Stagxrite : les autres, faites directement sur le texte grec récemment apporté- de Constantinople, sont postérieures et appartiennent, pour les plus anciennes, au second tiers du iiisiècle. Mais elles sont complètes et donnent tous les livres d’Aristote.

1. Si Ks versions faites sur l’arabe sont pr< date, elles ne le sont pas dans l’emploi qui en est fait.

D’après l’enquête si consciencieuse d Amable Jourdain, Recherche » criliqv I sq.. Albert le Grsi

de manuscrite traduits île l’arabe pour un ci nombre de traités, pour d’autres de minus, i latins, et enfin îles deux sortes de manuscrits pour les traités principaux qui sont ceux de l'âme, de la morale, de la métaphysique et lesterons de physique. On remarque de même l’emploi de manuscrite des deux sources chez Guillaume de Paris. Quant à saint Thoi il < n’a employé que des versions dérivées immédiatement du grec, soit qu’il en ait fait faire de nouvelles, soit qu’il ail obtenu des collations d’anciennes versions avec l’original et ail ainsi des variantes Jourdain, op, . t., p. 39, i' 1 H en est Je même de tous les mentatéurs qui vinrent après l’angélique docteur : Duos