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ARISTOTÉLISME DE LA SCOLASTIQUE

prit contre la nouvelle 'Voir dominicaine dont ilblâment I" joûl p iur la ofane du Stagyrite,

a manque de Bdélité aui Pèi inl Augustin, i Man , |, , M1| p i av. i xvi. Voir Al i.i -ll.M-MK et Pi a

TONISMI (Ll Dl LA COI ISTIQ1 E.

20 / tne. - Ce i chei les averrolstes qw

rencontie le maximum d aristotélisme. Un certain nombre de latins dont 1 existence nous est révélée plutôt pur i qui les combattent que par les œuvres sorties de leur plume, ne voulurent connaître et professer la philosophie d’Aristote qu'à travers les commentaires qui en avaient été laits par Averroès. Il en résulta de gi erreurs préjudiciables à l’intelligence du Stagyrite, à l’interprétation de la foi, à l’unité et à la paix de l’université de Paris. Le plus célèbre de ces averrolstes est Sigerde Brabant. Voir Averroisme. Il suffit pour le moment, et pour l’objet qui nous occupe, de signaler ce parti extrême dont les excès amenèrent les condamnalions dont la philosophie d’Aristote fut l’objet ou l’occasion au xiiie siècle.

L’albertino-thomistne. — Entre ces deux camps des

augustiniens et des averrolstes se place celui des albertino-thomistes qui professent un aristotélisme résolu, mais pondéré, où le souci de l’intégrité de la foi, de la profession de la vérité domine. Les deux principaux chefs de ce troisième groupe sont Albert le Grand et saint Thomas. Les ceuvres d’Aristote revenaient au jour. L’ensemble de la doctrine du Stagyrite était connu, sa pensée apparaissait plus nette et plus totale. Albert le Grand et son élève saint Thomas virent immédiatement l’importance que l’emploi de la méthode et de la svnlhèse péripatéticienne aurait pour le développement de la théologie chrétienne. Stimulé, d’une part, par les incomparables ridasses que contenaient les livres d’Aristote, d’autre part, mis en garde par les condamnations ecclésiastiques, le premier composa des traités ayant souvent les mêmes titres que ceux d’Aristote, où il exposait la doctrine scientifique de celui-ci, enrichie des expériences plus récentes, commentée au moyen d’une raison développée par les discussions d’un siècle où les problèmes philosophiques passionnaient les esprits, mise au point grâce aux données de la foi. La philosophie péripatéticienne acquérait ainsi droit de cité dans les écoles chrétiennes et opérait dans l’intelligence des vérités rationnelles ou religieuses une véritable révolution. L’oeuvre du maître fut complétée par celle du disciple ; et saint Thomas lit plus particulièrement pour la théologie l’assimilation de la philosophie du Lycée qu’Albert le Grand avait entreprise surtout dans lu domaine des sciences naturelles ; il fixa par la version qu’il demanda à Guillaume de Moerbèke, le texte du Stagyrite, il l'éclaira par des commentaires, où il en donnait une interprétation littérale et critique. C’est cette école surtout qui professa l’aristotélisme sans les timidités ou les défaillances de l’augustinisme, sans les témérités de l’averrofsme, et c’est elle que concerne » plus spécialement la question de l’aristotélisme de la scolastique.

IV. La servilité de la scolastique en face pe l’aristotélisme. — l" A l’accusation de servilité absolue, universelle, qui aurait lait dépendre de la philosophie d’Aristote l’explication elle-même des dogmes, il suffira d’opposer la doctrine des scolastiques sur les rapports de la raison et de ta foi, de la philosophie et de la théologie, du paganisme et de la vérité. — Quand ils comparent la raison avec la foi, ils distinguent soigneuBement l’une de l’autre, ils établissent nettement les diffén aces d’objet, de lumière et de certitude qui les térisent, ils affirment que ces deux modes de connaissances ne sauraient jamais être opposés, qu ildoivent au contraire être toujours d’accord, et que gardant chacune son autonomie dans son domaine propre, la foi l’emporte, 1 1 la raison doit reconnaître la snni riorité de la

tion. Voir Foi, Raison. — Pui<=. pa « : int à la ronvfl paraiaon de la philosophii i >

I de nouveau que la île ol 1 1 réciproquement, ce que la foi est n. et r » -cin

proquement, En particulier ils

mission nécessaire de la j. < a

eux aitcilla theologim. Cf. S. Thomas, Sum. titrai.,

, . !..".. Super Boet. de Trimt., ( n. a. : i. ad 7 « » ;  ! Coni. Cut, , 1. I. c. i. lie I VSent., 1. 1. 1 roi., q. i, a. 1 ; Dante I lorence, I8T>7, tr. II. c. xv. p. 170. 177 ;

tr. IV, c. iv, p. 271 : et celle de 1 la I

théologie sur la philosophie, -oit d danses principes, soit dai bodi s. Cf. Albert le

Grand, Sum. theol., I » . tr. I, q. v. rnembr. n. L 1651, t. xvii, p. 13 ; s. Thomas, Sum. theol., I » , q. i, a. ~> ; II » II", q. il, a. 3, i ; Cent, dent., 1. II. c. iv ; Quxst. disp. de veritate, q. xiv, a. 10. U aimaient encore, à la suite de saint Augustin, De ctrina christiana, ii, 10, P. /.., t. xxxiv, col. 63, à c i dérer les païens comme d’injustes détenteurs, et non comme de légitimes possesseurs des vérités qu ils professaient, et ils en concluaient qu’il ne fallait ni réfuter

rites, ni les mettre en doute, mais les enlevei païens et I< s employer au service de la foi. Cf. S. I boni, i-, Sum. theol., I*, q. lxxxiv. a. 5 : S de

'., q. n. a. 3. Loin donc de soumettre l’interpi tion des dogmes à la raison et surtout à la philosophie païenne, les scolastiques devaient à leurs principes sur la foi et la théologie, de contrôler la science païenne par les vérités religii

2° L’accusation de servilité relative tombe également si l’on se rappelle la pensée des scolastiques concernant le critérium de la philosophie et l’emploi de I d’autorité. Ils observent que, si c’est le propre de la doctrinesacrée d’argumenterd’autorité, c’est-à-dire de pu aux sources de la révélation, argumenlari ex au< tate est maxime proprium hujtis doctrinse, eo quod principia hujut doctrimt per revelationem habentur. Et sic oporlet quod credatur auctoritati eorum quibui velatio fada est, S. Thomas. Sum. theol., I « , q. i. ad2um ; au contraire, c’est la rai-un humaine qui doit diriger les investigations philosophiques, prxterph. phicas disciplinas <jux ratione humana investigantur, philosophiae disciplinât sunt tecundum ratinnenx humanam invente. Sum. theol., I » . q. I, a. I. Elle es lumière essentielle et exclusive de la philosophie. Studium philosophiæ non est ad hoc quod sciatur q : àd hommes senscrint, sed qualiter se habeat veritas rerum. In l. I de ado, lect. xxii. Elle seule donne leur poids aux arguments d’autorité, lesquels valent moins par le nom invoqué- que par la certitude des choses affirn Albert le Grand en apporte cette curieuse et solide explication : « La cause efficiente (c’est-à-dire la personne qui affirme une chose) est en dehors de la chose : elle ne peut donc la rendre vraie ou fausse : il n’y a pour la rendre telle que l'évidence des raisons sur lesquelles elle s’appuie ; » et il cite à l’appui cette parole atti. à Sénèque : i Ne faites pas attention à celui qui dit, mais a ee qui est dit. » L. Annai Cordubensù » ) ! ii/<i honesta vitse, parmi /.. An »era,

éd. Haase, Leipzig, 1872, t. m. p. 170, II. Coûta efficient extra rem est, et ab ea res non habet (irmitatei infirmitatent, <s a ratione dictant » !. I

ca : ne qui » dicat sed quiddicat intuito. Perihernu,

1. I, tr. I, C. I. t. I. p. 237. — Aussi les scolastiques

avaient-ils pris pour règle de ne croire aux pliiloso] qu’après avoir contrôlé la vérité de leurd :

mus philosophas nisi quatenus rationabilitcrU sunt. Gillesde Rome, In IV.s. m., 1. II. dist. I.p.i, a. 2, Rome, 1555. IIles croyaient non pour ein pour la vérité de leurs dires : non te m dicentium sed i<m,

S l bornas, Super Boet. <le Trinit., q. u. a. 3, ad 8° » ;