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APOLOGÉTIQUE OBJET)

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odant, il avec raison, les auteurs moderne » insistent Bar lerapporta de la raison et de la foi. Ces considérations, si opportunes en an temps de scepticisme et de rationalisme, sont devenues plus aisées depuis l< concile du Vatican où rurent tracées les limites, définis les (l « . niaiiics, assignés 1rs droits, établies les relations de la Bcienee et de la croyance. C’est la même intellij « [ni raisonne et qui croit ; il est inévitable et obligatoire qu’elle se demande ce que la foi lui apporte de nouveau, ce qu’elle eiige d’elle, comment elle conciliera les principequi lui sont propres avec les enseignements qui lui viennent d’ailleurs. Il est aussi dangereux d’anéantir la raison en lui refusant toute puissance que de l’exalter en la poussant à la révolte.

Nous avons déjà précisé le rôle de la raison avant l’acte de f<>i et dans l’examen des motifs de crédibilité, mais l’apologiste qui a du, pour rendre la croyance possible, débarrasser l’intelligence des préjugés panthéistes, matérialistes et déterministes, l’épurera des rêveries du faux mysticisme que certains s’obstinent à confondre avec elle. Il considérera aussi l’œuvre propre de la raison dont la marche peut être parallèle et même convergente avec celle de la foi, jamais opposée. Puisque le christianisme ne demande jamais une adhésion aveugle et ne propose jamais un dogme contradictoire, la foi n’éteint pas la lumière naturelle de la raison ; bien plus, elle encourage ses ellorts, elle aide à son progrès dans la culture des sciences de la pensée et de la nature. Enlin, les services qu’elle reçoit, la raison droite et saine les rend à la foi ; car outre que celle-ci suppose comme des conditions indispensables l’histoire et la critique, sciences rationnelles, la doctrine révélée ne revêt un appareil scientifique et n’acquiert que par son alliance avec la raison, l’ampleur et la fécondité de la science théologique. La théologie fondamentale peut laisser maintenant le champ libre à la dogmatique ; son œuvre est terminée.

IV. Apologétique négative.

Si l’apologétique positive est constituée en un corps solide de doctrine, l’apologétique négative ou défensive, ou polémique, ne peut être aussi exactement déterminée. Elle est aussi générale, aussi variée que l’attaque. Nous avons essayé de la définir, au début de cet article, nous y revenons pour déterminer son objet. Il nous semble qu’on peut le réduire aux points indiqués dans un programme élaboré, après de longues réflexions, par M. Duilhé de Saint-Projet. On nous saura gré de le transcrire ici : « Plan d’études apologétiques. 1. Définition et divisions. —2. L’apologétique et l’exégèse. Critique biblique. — S. L’apologétique et les sciences philosophiques. Foi et raison. L’apologétique en face du rationalisme, du positivisme, du monisme matérialiste. — 4. L’apologétique et les sciences naturelles. Problème cosmologique. Problème biologique. Problème anthropologique. — 5. L’apologétique et les sciences historiques. Histoire des religions, transcendance du christianisme. Action sociale et civilisatrice de l’Eglise. — 6. Histoire et transformations de l’apologétique dans la suite des siècles, t Quelques pages aux pieds d’un crucifix, Toulouse, 1897. La division de l’apologétique défensive repose sur la nature même de l’homme, être raisonnable, matériel et social. La foi, en pénétrant dans son intelligence, y trouve les spéculations de sa pensée, les résultats de son expérience sensible, les souvenirs de son évolution historique. Il faut qu’il y ait accord entre tous ces éléments pour qu’il jouisse de la i paix intellectuelle » . Il dépend du monde extérieur dans lequel son corps lui assigne un rang et qui lui fournit la matière de ses connaissances sensibles, condition de toute pensée, il est relié dans le temps et dans l’espace aux groupes humains, que l’on appelle des ract s OU des nation- ; enlin, il n’exerce et ne développe B8

raison que par l’enchaînement des vérités qui découlent tics premiers principes, suivant les lois logiques qui

s’imposent à son psprit : science, histoire. philo « ophie, il m est pas une objl

modernes qui ne ressortissent inte trilo Duilhé de Saint-Projet, op. cit., p 302. Il est évident que cette triple apologétique ne sera jamais défi

hs arguments qui suffisent a réfuter l’erreur

Ile devront être modifiés et complétés pour tenir

tête à la nouvelle forme que l erreur revêtira demain. Le

kantisme, l’idéalisme, le ; ne, le monisme, le

socialisme ont introduit des idées nouvelles auxipe les théologiens d’autrefois n’ont pas songé et qui fournissent a la compréhension, a l’analyse, à la critique un domaine inexploré jusqu’ici. Naturellement, avant dfl combattre et de condamner, il faudra distinguer ce qui est rai, ce qui peut être admis, ce qui doit être rej hs certitudes, les opinions, les erreurs, travail très délicat, auquel il faut apporter un esprit juste, I ouvert, délié, impartial, et parit une âme sin cère et bienveillante. I i nres, dans leurs pr j

si rapideet -i merveilleux, suggèrent des points de vue inattendus et peuvent susciter des difficultés auxquelles les apologistes d’autrefois n’araient pas à répondre. La première condition pour les résoudre M-ra de les examiner avec i sérieux, confiance et mesun de M. de Lapparent au Congrès de Munich. 1901 I

ux consiste à les exposer telles qu’elles sont, et donc à les comprendre d’abord pour exprimer nette’ce qu’elles peuvent avoir de spécieux, en distinguant les faits des hypothèses et les lois certainedes théories provisoires ; la confiance est justifiée et sera inébranlable si nous sommes des chrétiens convaincus, yiulla inter fidem et raïionem veca d’usensio este patest. Concile du Vatican, const. De fide.c. iv. Il ne peut donc exister qu’un désaccord apparent entre affirmations téméraires ou non fondées des savants et des propositions trop absolues des théologiens. La mesure sera observée si nous prenons soin d. pas identifier le dogme avec des opinions humaines, des systèmes théologiques, des commentaires exég. tique-, quels que soient le génie, la science ou l’autorité de leurs auteurs. Il y aurait un réel danger, surtout à vouloir chercher d’une manière générale dans la Bible l’expression des données de la science, à chercher, par exemple, dans la Genèse la confirmation de la cosmogonie de Laplaceou du transformisme de Darwin. Lorsque les vérités scientifiques sont aussi des vérités religii (telles que la création ou l’unité de l’espèce humaine. il est possible que la Cible leexprime, mais ordinairement il n’en est pas ainsi.

La révélation n’a point pour fin les progrès de la physique ou de l’astronomie, et, d’autre part, à vouloir trouver des confirmations de la foi en bèmes

scientifiques, on s’expose à la soutenir par de fr.. appuis, qui ne lui sont pas nécessaires et dont la chute peut l’affaiblir, non sans doute en elle-même, pu sa solidité n’en dépend pas, mais dans l’esprit de ceux qui la croient ruinée avec les contreforts qui semblaient la fortifier. La tâche essentielle de l’apologiste en matière, c’est : 1° l’affirmation nette des vérités cort. par l’énoncé clair et bref des propositions dogmatiques et des conclusions incontestables de la science. S 1 sition ib’s doctrineprobables, mais libres, de la théologie ou (le la métaphysique et des hypothèses plausibles, ou des théories provisoires dos savants ; 3° la réfutation directe des erreurs en montrant que les ternes absolument opposés a la foi -ont inadmissibles, et que la rai-on. l’expérience ou la science les repo :: aussi bien que la religion, parce qu’ils sont contraires aux faits Constatés et SUS lois certaines, on tout au moins dénués de preuves et construits a priori par des esprits téméraires et inconsidérés. Entre les certitudi s, harmonie ; entre les opinions, il y a liberté ; enti vérités et les erreurs, il y a conflit nécessaire et victoire