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1845 ARIANISME, DÉCADENCE ET CHUTE DANS L’EMPIRE ROMAIN 1846

lequel ils s'étaient engagés à ne pas donner de successeur à celui des deux qui mourrait le premier. Sociale, v, 5, P. G., t. LXVII, col. 570 sq. Malgré cela, la majorité des évêques donnèrent un successeur à Mélèce dans la personne du prêtre Flavien, d’ailleurs parfaitement recommandable ; c'était alimenter le schisme. A son tour, Grégoire de Nazianze crut devoir céder devant l’opposition des évêques égyptiens qui dénonçaient une violation des canons ecclésiastiques dans son transfert de l'évêché de Sasime à celui de Constantinople ; il offrit sa démission et bientôt après se retira dans son pays natal. Nectaire, alors prêteur de la ville impériale, lui succéda comme évêque et comme président du concile. Les rivalités, datant de loin et envenimées durant la controverse arienne, entre Égyptiens et Asiatiques, se manifestèrent violemment en ces questions d’ordre disciplinaire. Les canons du concile ne furent assurément pas de nature à plaire aux alexandrins ; tels, le deuxième dirigé contre l’immixtion dans les affaires d’un autre patriarcat, le troisième attribuant à l'évêque de Constantinople une prééminence d’honneur après l'évêque de Rome, et le quatrième cassant l’ordination de Maxime. On entendit même des raisonnements qui allaient au de la d’Alexandrie : « C’est en Orient que Dieu a resplendi dans son enveloppe charnelle. C’est aussi en Orient que le soleil se lève. C’est donc à l’Orient de commander, à l’Occident d’obéir. » S. Grégoire de Nazianze, Carmen XII, De seipso et de episcojns, vers 1690 sq., P. G., t. XXXVII, col. Il 17.

Sur le terrain dogmatique les choses allèrent mieux. A la vérité, les négociations entamées avec les macédoniens n’aboutirent pas, les évêques de ce parti quittèrent le concile et envoyèrent des lettres de tous côtés pour recommandera leurs adeptes de ne pas accepter la fô ! de Nicée ; mais les cent cinquante orthodoxes confirmèrent purement et simplement cette même foi. Socrate, v, 8, P. G., t. LXVII, col. 578 sq. Le premier canon du concile est l’expression de cette solennelle ratification : « La profession de foi des trois cent dix-huit Pères, réunis à Nicée en Bithynie, ne doit pas être abrogée ; elle doit conserver toute sa force, et toute hérésie doit être anathématisée, en particulier celle des eunomiens ou anoméens, celle des ariens ou eudoxiens, celle des semiariens ou pneumatistes, celle des sabelliens et des marcelliens, celle des photiniens et celle des apollinaristes, » Ce canon faisait probablement partie, à l’origine, d’un tÔu’j ;, dissertation détaillée sur la doctrine orthodoxe touchant la Trinité, dont parle le synode de l’année suivante. Dans leur dernière session, qui se tint avant la fin de juillet, les évêques demandèrent et obtinrent l’approbation impériale. Sozomène, vii, 9, P. G., t. lxvii, col. I I

concile œcuménique de Constantinople a-t-il rédigé un nouveau symbole, celui qui dans l’Eglise porte son nom ? Question débattue entre les érudits et qu’il suffira d’indiquer ici. Voir CoNSTANTiNOPLE.(// » cowe ! '(e de). Les uns nient énergiquement que le symbole appelé uicéno-constantinopolitain ait été rédigé ou approuvé 'lin li' second concile œcuménique, il ne lui aurait été attribué plus tard que par un malentendu. Ilort, Two

r talions, ii, On the t Constantinopolitan » creed..,

I sq. ; Harnack, Lehrbuch der Dogmengeschichte, > 'dit., t. ri, p. 265, 2<i(>, el article Konstantinopolita het Symbol, dans Realencyklopâdie fur protest.

ilogie und A 'irche, -j..lit., t. viii, p. 212 sq. ; Gwatkin, The arian conlroversy, i tirage, Londres, 1898, p. 159161. D’autres érudits maintiennent que le concile œcuménique de Constantinople composa un symbole ou plutôt confi mbole que saint Epiphane rapporte,

'finson. 119, /'. G., t. xi. iii, col. 232, et

qu il employait ' ! puis quelques années dans l’adminis i du baptême. Hefele, Hitt. de » conciles, Irad. req, t. il, p. 10-17 ; Wilhelm Kôl

arianischen Hàresie, Gutersloh, 1883, t. il, p. 504-507 ; Punk, Histoire de l’Eglise, trad. Hemmer, 3e édit. Paris, 1899, t. i, p. 213, et article Symbole, dans RealencyklopàdiederchrisMchenvllertliumer, par F. X. Kraus, Fribourg-en-Brisgau, 1886, t. ii, p. 809 sq. Conforme en substance à celui de Nicée pour ce qui concerne le Fils, le symbole dit de Constantinople en diffère cependant par quelques détails de rédaction, dont le principal est l’omission des mots l*. xf, ; o’jt ! » ; tctj flarpo :  ; mais, en ce qui concerne le Saint-Esprit, le symbole de Nicée est complété comme il suit : « Et en un Seigneur Jésus-Christ… dont le règne n’aura pas de fin. Et au Saint-Esprit, qui règne et vivifie, qui procède du Père et doit être honoré et glorifié comme le Père, qui a parlé par les prophètes. »

Le concile œcuménique de Constantinople eut une sorte de complément l’année suivante. L’occasion vint de l’Occident, auquel Maxime le Cynique et Paulin d’Antioche avaient fait appel. Un synode tenu en Italie, peutêtre à Milan, sous la présidence de saint Ambroise, en juin et juillet 381, s’occupa de leurs affaires et protesta contre l'élection de Nectaire et de Flavien ; dans les lettres Sanctum et Fidei tuse, il demandait que Maxime fui réintégré sur le siège de Constantinople, ou qu’on tint à Rome un concile général des deux Églises pour examiner les deux questions en litige. S. Ambroise, Epist., xiii et xiv, P. L., t. xvi, col. 950 sq. L’empereur d’Orient ne jugea pas à propos d’accéder à la demande d’un concile romain ; mais, dans l'été de 382, il réunit de nouveau dans la ville impériale les membres du concile précédent, sauf Grégoire de Nazianze qui s’excusa. Cette assemblée rédigea deux canons, rangés ensuite comme cinquième et sixième parmi ceux du concile œcuménique. Dans le dernier, des règles étaient établies concernant les accusations portées contre des évêques orthodoxes. L’autre ('tait ainsi conçu : « Au sujet du mémoire des occidentaux, irsp to-j tôulou tùv Autwûv, nous reconnaissons aussi ceux d’Antioche qui professent une seule divinité du Père et du Fils et du Saint-Esprit. » Ce tÔ(j.o ; des occidentaux serait, ou le mémoire rédigé par le pape Damase en 369, opinion d’Hefele, Hist. des conciles, Irad. Leclercq, t. ii, p. 29-31, ou plutôt la Confessio fidei contenant les vingt-quatre anatbèmes, opinion de Rade, op. cit., p. 116 sq., 133. De plus, les membres du synode rédigèrent une lettre aux occidentaux que trois évêques devaient porter à Rome ; ils y assuraient le pape Damase, et ceux qui seraient réunis avec lui en concile, de leur amitié et de la conformité de leur foi, puis ils justifiaient l'élection <l Nectaire et de Flavien. Phrase à remarquer dans celle lettre synodale : « Il faut croire que la divinité', la puissance, la substance, oJ^ia, est unique dans le Père, le Fils, et le Saint-Esprit : égale gloire et coéternelle domination dans trois parfaites hypostaset, ou bien, trois parfaites personnes, ev Tpor’i teXeîou ; jTio’JTy.ainvj. jfyovv xpia ttXsfot ; KpoTiânoiç. » Théodoret, v, 9, P. G., t. i, xxxil, col. 1212 sq.

Le concile romain eut lieu à la fin de cette même année 382, Saint Ambroise, saint Jérôme, saint Epiphane, Aschule de Tlicssalonique, Paulin d’Antioche et les trois représentants du synode de Constantinople y assistèrent. On n’a que très peu de renseignements sur ce que lit cette assemblée. Sur la demande du pape Damase, Jérôme rédigea une profession de foi pour les apollinarisles qui voudraient rentrer dans l'Église. Il ne semble

pas qu’on ait donné suite aux réclamations en faveur de Maxime le Cynique, mais le synode refusa la communion à Flavien et aux deux évêques qui l’avaient rmiI tiodore de Tarse ci icace de Bérée. So lomène,

vil. ii, /'. '.'., t. LXVII, col. 1442. Le schisme d’Antioi lie

continua donc, ci ae se termina qu’en 392, alors qui, igrius, successeur de Paulin, mourut sans qu’on lui donnai de succe c ir.