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1841 ARIANISME, DÉCADENCE ET CHUTE DANS L’EMPIRE ROMAIN 1842

arien de Milan. Epist. ad Afros, 10, P. G., t. xxvi, col. lOiô. Damase satisfit à la demande de l'évéque d’Alexandrie dans un synode célébré en 369 ou 370 ; Auxence fut frappé d’anathème. Une lettre synodale, adressée aux évéques d’Illyrie, leur fait connaître cette sentence ; elle affirme fortement la consubstantialité des trois personnes divines, et déclare sans valeur les actes du concile de Bimini. Sozomène, vi, 23, P. G., t. lxvii, col. 1350.

C’est alors que saint Basile, devenu évêque de Césarée, se tourna, de concert avec Méléce, vers saint Athanase pour le presser, par des lettres et des députations, de s’occuper aussi de l’Orient, et principalement de l'Église d’Antioehe Epist., lxvi, lxvii, lxix, lxxx, lxxxii, P. G., t. xxxii, col. 423, 425, 430, 455, 457. Puis, heureux de l’encouragement reçu du vieil athlète de Nicée, vers la fin de 371, il dépêche au pape Damase le diacre Dorothée, pour solliciter l’envoi de légats en Orient. Epist., i.xx, col. 43k Quelques mois après, Dorothée repartait avec le diacre milanais Sahinus, muni de lettres amicales. Saint Basile désirait davantage ; il remercie les évéques d’Occident, mais il leur demande, surtout dans une lettre collective qu’il fait signer par trente-deux de ses collègues, de venir en aide d’une façon plus efficace aux maux de l’Eglise orientale. Epist., xc, xcii, col. 471, 478. Dans la suite des négociations, la correspondance de l'évéque de Césarée nous le montre passant par des alternatives de confiance et de découragement. Voir P. Al lard, Sai » t Basile, Paris, 1899, c. vi. Et ce n'était pas sans motif, tant il y avait d’obstacles à vaincre. Sans compter la lenteur des communications avec l’Occident et les embarras que lui ci éaient parfois ses propres amis, le docteur cappadocien se heurtait à des difficultés de détail qui se greffaient sur la question de doctrine. Marcel d’Ancyre vivait encore, et l’attitude à son égard n'était pas la même en Orient et en Occident ; ce n’est pas que Rome soutint les erreurs attribuées au vieil évéque par ses adversaires, mais le jugeant sur ses propres affirmations, elle ne croyait pas devoir le condamner personnellement. En cela saint Athanase imita Rome quand, vers l’an 371, Marcel qui demeurait le centre de tout un groupe de partisans dans son ancienne ville épiscopale, envoya une députation présenter au patriarche d’Alexandrie une profession de foi où le sahellianisme étail aussi formellement réprouvé que l’arianisme. Les deux vieux compagnons d’armes restèrent ainsi unis au soir de leur vie. P. G., t. XVIII, col. 12901306. Le schisme d’Antioehe, auquel se mêlait la querelle des trois hypostases, avec les accusations d’ariaiii me ou de sabellianisme déguisé que se lançaient les pauliniens et les mélétiens, créait entre Rome et Césaune autre source de susceptibilités réciproques ; car Basile et ses amis étaient eh. nuls partisans de Méléce,

taudis que Paulin était soutenu par les occidentaux el

trouvait un puissant appui dans l'évéque Pierre d’Alexandrie, réfugié auprès du pontife romain après son départ

pte. Pendant quelques années, Basile gagna peu de ti I âge trahit une vive déception,

cxrv, ccxv, ccxxxix, col. 786, 790, 1394. I. innée -171 lui cependant marquée en Occident par un fail qui devait avoir les plus heureuses conséquences. ii mort 'l Vuxence, maintenu -ne -mu siège épiscopal par Valentinien qui le tinl toujours pour orthodoxe, le

peuple acclama co te évéque le gouverneur de Milan,

Ainl’i En lui s’allieraient un zèle ardent pour la foi

de Nicie el une admiration sympathique pour les doc leurcappadociens ; de son côté, s. uni Basile salua dans Ambroise un vase d'élection exevu, col. 710.

Souson influence, les évéques illyriens tinrent, en

in concil ilproscrivirent l’hérésie mai

ne une et confessèrent leur foi en i.i inmié consubstantielle ; leur lettre synodale lui adressée aux orientaux par l’entremise du prêtre Elpidius. Valentinien approuva les a ! confirma par un

crit, adressé aux évéques de l’Asie et visiblement dirigé contre la politique ecclésiastique de Valens, car il affirme fortement la foi orthodoxe et interdit aux hérétiques de se prévaloir des sentiments des princes pour répandre leurs erreurs. Théodoret, iv, 7-8, P. G., t. lxxxii, col. 1131 sq. ; Tillemont, Mémoires, t. vi, note LXXXVI, p. 791 sq. Mais l’empereur Valentinien étant mort subitement le 17 novembre, ces décrets restèrent lettre morte en Orient. Le mouvement de retour à la foi de Nicée n’en continuait pas moins. Sous l’influence de saint Basile, divers synodes soutinrent la cause de l’orthodoxie, en particulier celui d’Icône, tenu vers 376 et présidé par l'évéque de cette ville, Amphiloque ; la doctrine relative à la sainte Trinité y fut définie dans les termes mêmes dont l'évéque de Césarée s'était servi dans son ouvrage sur le Saint-Esprit.

En même temps les négociations avec Rome se poursuivaient. En 376, les prêtres Dorothée et Sanctissime furent chargés d’une seconde ambassade ; ils revinrent avec une pièce considérée par Bade, op. cit., p. 108, comme une décrétale du pape Damase, c’est le fragment Eagmtia, P. L., t. xiii, col. 350 sq., où se trouvent affirmées la consubstantialité et la distinction parfaite des trois personnes divines. Les envoyés s’occupèrent de recueillir de nombreuses signatures ; puis ils repartirent, en 377, pour une troisième ambassade. Ils étaient chargés d’une longue lettre affectueuse, où les orientaux sollicitaient la condamnation d’Eustathe de Sébaste, retombé en 375 dans l’erreur macédonienne, et celle d’Apollinaire qui maintenait sa doctrine relative à l’humanité du Christ, condamnée par le synode des confesseurs ; à la fin de la lettre, Paulin était accusé d’incliner vers la doctrine de Marcel et de favoriser ses partisans. S. Basile, Ejiist., CCLXIH, col. 975 sq. Le pape Damase s'était déjà occupé de l’apollinarisme à l’occasion du prêtre Vital, soupçonné d’admettre celle erreur ; il avait confié l’examen de l’affaire à Paulin d’Antioehe par la lettre Per filium mevmi, P. L.. t. xiii, col. 356. Mais, en 376, Apollinaire s'était définitivement séparé de l'Église, et avait établi Vital évêque d’Antioehe. Damase réunit un synode, à la fin de 377 ; sur la question du schisme il y eut une vive altercation entre Pierre d’Alexandrie qui attaqua Méléce et Dorothée qui le défendit, mais sur les autres points les demandes des évéques orientaux furent prises en considération. Dans les fragments llhid sane miramur, et Non nobis, l’apollinarisme est d’abord spécialement réprouvé, puis la foi orthodoxe est brièvement exposée en opposition aux erreurs macédoniennes, photiniennes et marcelliennes.

/'. L., t. XIII, col. 352 sq. ; Bade, op. cit., p. 111-113. Quelques mois plus tard, après le dépari de Valens pour -a seconde expédition contre les Perses, Pierre d’Alexandrie rentrait dans sa ville épiscopale et en chassait l’intrus l.ueius qui demanda en vain le secours de l’empereur homéen. Le ; i aoûl 378, Valens périssait dans la bataille d’Andrinople ; événement qui allait décider du sort linal de l’arianisme en (trient.

Vil. Gratien et Théodose. - Depuis la mort de Valentinien, son fils aîné, Gratien, gouvernail l’empire occidental ; sincèrement attaché a la foi orthodoxe, il donna toute sa confiance à saint Ambroise. Ce fui --msa demande que le docteur milanais composa ses traités /'e ////c et De Spiritu Sancto, qui onl peur objel les questions soulevées <.n' la controverse ariem t macédo nienne ; l’inlluence de saint Basile s' reconnaît visiblement. Gratien rei ul ces ouvrages au début de 38I, quand il revint de Mésie où il avail accompagné son oncle Valens. Resté seul maître de l’empire, l’empereur

idoxe inauguri < nement par un édil de

tolérance, porté à la foi de 378, d’après lequel chacun pouvait suivre la religion qu’il jugeait la meilleure, à l’exception toutefois des manichéens, des photiniens et

exilés furent rappelés.