Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/171

Cette page n’a pas encore été corrigée

1837 ARIAN18ME, DÉCADENCE ET CHUTE DANS L’EMPIRE ROMAIN 1838

deuxième formule d’Antioche. Sozomène, VI, 7, P. G., t. lxvii, col. 1312 ; Gwatkin, Studies, p. 275, pour la date du synode de Lampsaque. A son retour du voyage fait à Naïssus pour accompagner son frère, Valens trouva les députés de ce synode à Héraclée ; il désapprouva ce qui avait été fait. Sous l’inlluence de l’impératrice Albia Dominica, arienne zélée, et de courtisans imbus des mêmes idées ; désireux aussi sans doute de s’assurer l’appui des évêques homéens qui lui paraissaient encore former le parti le plus nombreux et le plus fort, le monarque oriental commençait à donner sa laveur à Eudoxe de Constantinople, _tout en prenant des mesures contre le parti extrême des anoméens ; Aétius et Eunomius durent se retirer, l’un à Lesbos dans le domaine qu’il tenait de Julien, l’autre à Cbalcédoine. Philostorge, IX, 3, 4, P. G., t. lxv, col. 568 sq.

Bientôt suivit une mesure plus générale ; ce fut, probablement en mars 365, un édit de bannissement contre les évêques exilés sous Constance et rétablis par Julien. La persécution s’étendit aux semi-ariens, aux novatiens et surtout aux orthodoxes ; les églises leur furent enlevées, presque tous les évêques partirent pour l’exil. Parmi les plus illustres victimes se trouvèrent Mélèce d’Antioche et saint Athanase qui dut, pour la cinquième fois, quitter sa ville épiscopale ; devant l’imminence d’un coup de main, le vieux patriarche se retira dans une campagne, où il resta du 5 octobre 365 au 1 er février 366. Valens ayantalors ordonné de suspendre toute poursuite contre le saint, celui-ci rentra et demeura en paix dans Alexandrie. Histor. acephala, 15, 16, jP. G., t. xxvi, col.. Celte attitude de l’empereur, comme l’arrêt qu’il y eut alors dans la persécution et le rappel de plusieurs autres évêques, venait des préoccupations que lui causait la révolte d’un parent de Julien, Procope, proclamé empereur à Constantinople, le 28 septembre 365. Mais, après la défaite et l’exécution de ce rival, le 27 mai 366, les poursuites recommencèrent contre tous les adversaires du parti homéen. A Nicomédie, Valens fit tenir en sa présence un synode arien où, à force de menaces, il entraîna Éleuse de Cyzique à communiquer avec Eudoxe ; acte de faiblesse qui l’ut suivi d’un prompt repentir. Socrate, iv, 6, P. G., t. lxvii, col. V72. Saint Cyrille de Jérusalem partit pour un nouvel exil.

Une seconde fois il y eut suspension des hostilités quand l’empereur d Orient, après s’être fait baptiser par l’évéque île Constantinople, au printemps de 367, se rendit sur le Danube où il resta occupé pendant trois ans i la clesGoths. Peu après son retour, Eudoxe

mourut, dans les premiers mois de, 370. Les orthodoxes mtinople voulurent profiter de la circonstance pour.e choisir un évéque, Évagrius ; mais il fut chasse sur l’ordre de Valens, qui remplaça Eudoxe par l’arien Démophile de Bérée. Quatre-vingts prêtres catholiques,

es à Nicomédie, où se trouvait l’empereur, pour protester contre cette intrusion, lurent embarqués sur un

m auquel on mit le feu ; fait raconté par Socrate,

iv. Ki.et Sozo ne. vi, 14, /’. <r., i. lxvii, col. 500, 1330,

i ii doute par quelques auteurs modernes. en particulier Gwatkin, Studies, p, 276. Les orthodoxes de la ville impériale, se trouvant sans évéqne, sans é(

virent leur nombre diminuer de jour en

t. mi que vécul Ithanase, on n’osa rien entreprendre du côté d’Alexandrie ; mais, après la mort du saint doc le 1 tuai 373, les ariens l’eeoiimienrerent à se remuer, Enfin, en 374 du 375, exilés et dirigés par Euzoius d’Antioche, ils se décidèrent a rein ir la force

leur évéque Lucius, Pierre, le successeur de saint Atha ilul prendre la fui le ; il i raconté dans une lettre

ttentats et li - cruaul ibl dont fui ai

compagnée l’intrusion de l’évéque arien. Lucius reçut le

pouvoir de bannir de I Egypte tnus ceux qui resteraient

dés à la roi de V le, i. 21, 22, /’.’.'..

t. lxvii, col. 508, Ihéodoret, iv, 17-19, /’. G., t. i.wxii,

col. 1161 sq. En Asie Mineure, la persécution se poursuivit également contre les orthodoxes et les hoinéousiens. Méléce fut banni pour la troisième fois en 372 ; Eusèbe de Samosate eut le même sort, en 37’t, et fut remplacé par un hétérodoxe. Divers synodes ariens se rapportent à cette époque ; en particulier, un conciliabule d’Ancyre déposa, vers la tin de 375, saint Grégoire de Xysse, et un autre conciliabule tenu à Nysse même, établit un arien sur le siège épiscopal de cette ville. S. Basile, Epist., ccxxv, ccxxxvii, etc., P. G., t. xxxii, col. 840, 885 sq. Ainsi, l’œuvre de persécution et de désorganisation continua en Orient jusqu’au moment où l’empereur Valens partit pour sa seconde expédition contre les Goths, au printemps de 378.

V. Progrès de la renaissance nicéenne ; les docteurs Cappadociens. — Faut-il conclure de ce qui précède que la situation du parti homéen était plus brillante que jamais ? En réalité, il ne se soutenait que par l’appui du pouvoir impérial. Au dedans, la dissolution se poursuivait ; le parti des « anoméens ou eunomiens » se propageait à côté et aux dépens du parti officiel des « ariens ou eudoxiens » ; il avait ses évêques à Constantinople et dans beaucoup d’autres endroits. Philostorge, VIII, 2, P. G., t. lxv, col. 566. Ses deux chefs, Aétius et Eunomius, quoique bannis à plusieurs reprises, restaient de loin comme de près les directeurs de ce mouvement dont le radicalisme intransigeant ne contribua pas moins que l’intolérance homéenne de Valens à rejeter les semiariens du côté des orthodoxes. De plus, à ce moment même, Dieu suscita à son Église un groupe de brillants défenseurs qui allaient porter le dernier coup à l’arianisme épuisé. La Cappadoce avait été jusqu’ici la forteresse de l’hérésie ; de là étaient sortis le sophiste Astérius et la plupart des évêques intrus des grands sièges, Grégoire et Georges d’Alexandrie, Eudoxe de Constantinople, Euphrone d’Antioche, Auxence de Milan, et surtout Eunoniius. C’est en ce même pays que se forma la coalition anti-arienne la plus efficace ; saint Basile en fut l’âme. Ordonné diacre par Mélèce, il avait assislé, dans l’entourage de son homonyme, l’évéque d’Ancyre, au synode acacien de Constantinople ; à son retour à Césarée de Cappadoce, il se posa en adversaire résolu de l’arianisme. Peu après, l’évéque I lianée ayantsigné la formule de Nikà, Basile abandonna sa communion. Sous son influe) l’évéque revint, avant de mourir, sur cet acte de faiblesse, et eut pour successeur Eusèbe, dont les sentiments étaient orthodoxes. A la suite d’un différend avec le nouvel évéque, vers la fin de 363, Basile se relira dans le Pont avec son ami Grégoire de Nazianze, mais quand, en 365 ou 366, Valens et les ariens commencèrent leur campagne contre les évêques nicéens et homéousiens de Cappadoce, les deux amis quittèrent leur retraite pour défendre, l’un son vieux père, évoque de Nazianze, l’autre son métropolitain, Eusèbe de Césarée. Quand ce dernier mourut dans l’été de 370, Eusèbe de Samosate lui fit donner Basile pour successeur. Et Valens, dans son séjour en Cappadoce en 372, trouva en lace de lui cet que » , dont la dignité et la fermeté conquirent son respect.

L’évéque de Césarée devint l’âme de ce qu’on a nommé, dans un sens équivoque chez quelques-uns. le mouvement néo-nicéen, dont les membres les plus influents, après Basile, furent Grégoire de Nazianze, Amphiloque d’Icône, Grégoire de Nysse, Eusèbe de Samosate et même,

qui concerne la controverse trinitaire, Apollinaire

de Laodicée. Cène l’ut pas seulement un parti « le combat ce fut aussi une école théologique ayant sa physiom propre. Voir lli. de Régnon, Etudes, 3* série o, p. 26 sq.

Celle physionomie, elle la dut lOUl a la fois aux eu

stances où vécurent les docteurs i us et à la

tournure de leur ne Lel i.Luiles él

philosophiques d’Alhènes, esprits fins et déliés, admirateurs intelligents d’Origene, ils se trouvaient naturelle-