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APOLOGÉTIQUE OBJE1

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ou l’explication distincte dei it ités gravée* dans le cœur de l’homme ou transmise » , d’Adam a Moïse, par une tradition continue ; mais surtout elle abonde en préceptes moraux, cérémonianx (qui ont trail aux sacrifices, aux sacrements, aux fêtes et observances légales), civils et politiques. Kn constante harmonie avec la sainteté de Dieu et la pureté de la morale, ces lois sont admirablement adaptées à l'état social et aux destinées d’Israël ; aussi bien, l’histoire de ce peuple est caractéristique et plus qu’humaine ; enfin, il faut la mer tout entière ou admettre qu’elle suppose des prédictions <le l’avenir et des interventions surnaturelles dont Dieu seul peut être l’auteur. Cette révélation contient cependant un élément qui nous empêche de la considérer comme définitive ; elle suppose, en effet, elle attend, elle figure, elle prépare la venue d’un envoyé divin, d’un Messie, qui doit abroger la loi mosaïque en des circonstances indiquées avec précision par les livres qui la contiennent et la formulent.

3. Révélation chrétienne.

Parce qu’elle est contenue dans les Évangiles, plusieurs auteurs commencent par une étude sur leur autorité historique : ils sont authentiques, intègres, véraces. On ne peut dissimuler que ce procède n’ait en sa faveur la rigoureuse logique, mais, d’autre part, ne semble-t-il pas empiéter sur le domaine des exégètes ? Ce sont, en effet, des questions scripturaires qui leur appartiennent, et il est d’une bonne méthode qu’une science ne mettra pas en doute ce qui est démontré par une autre ; les physiciens supposent démontrés et regardent, avec raison, comme certains les théorèmes mathématiques sur lesquels ils appuient leur raisonnement. De plus, on pourrait soutenir que les Évangiles ne sont pas indispensables pour que l’existence de Jésus-Christ demeure incontestée. Paganismi enim imperio, dit le P. Hurter, successit regnum Christi ; scliolis philosophorum, Christi schola ; vitæ corruptissiniae vita ad doctrinam Christi expressa. Sed omnis effectus exigit causant et quidem adxquatam. Hujus autem effectus ideo univer salis, hujus commutalionis orbis, hujus novoe creationis causa nequit esse fraus, deceplio, mendaciuni, ignorantia, Christus non existens, sed mythicus et confie tus. Theol. dogm. compendium, 7-édit., Fribourg-en-Brisgau, 1898, t. I, p. 31. On peut donc, si l’on ne veut omettre l'étude des Evangiles, se borner à une démonstration sommaire de leur crédibilité.

Deux questions se présentent alors, intimement liées entre elles et si parfaitement connexes que la réponse à l’une d’elles est la solution indirecte de l’autre : 1° JésusChrist est-il Dieu ? 2° la religion chrétienne est-elle vraie'.' On a le droit de répondre affirmativement à la première, lorsqu’on a analysé et approfondi le témoignage de JésusChrist et des prophètes. Les miracles opérés par Jésus, les prédictions réalisées dont il est l’auteur, le fait de sa résurrection annoncée par lui, sa sainteté et sa doctrine sont des preuves solides. On résout le second problème en opposant aux incrédules la propagation de la religion chrétienne, sa merveilleuse conservation en dépit des obstacles et des périls, la transformation morale et sociale dont elle fut le principe, la multitude et l’héroïsme des martyrs qui ont donné leur vie pour elle. Naturellement, l’ordre des preuves n’est pas immuable, mais il se ramené, plus ou moins, à celui-ci, avec les variétés qu’impose la diversité des points de vue. Les théologiens récents ajoutent, ordinairement, un chapitre sur l’histoire des religions. L’un des plus estimes, .1. (>mger, sans traiter directement ce sujet, le fait rentrer dans sa dernière thèse, ainsi formulée : Rrligio chris tiana, in omne temptu futurum ab omnibus hominiIms amplectenda est. Theol. fundamentalù, Fribourgen-Brisgau, I8'.f7, t. I, p. 905. Il compare le christianisme, i la lui naturelle insuffisante, à la loi mosaïque abrogée, aux divers cultes du paganisme, fictions mons trueuses de i humanité, an bouddhisme et au mabomeV lisme ; il n’a point de peine a établir la transcendai de la religion de Ji sus. li autres commencent par établir que l'- monothéisme est la religion primitive et que l’i d’un fétichisme et d’un animisme universels est II missible ; Us passent ensuite en revue i i i ligioui i : dues à Zoroastre, Confucius ou Çakva ItoUfl le^ religions occidentales (polythéisme jrec et romain) pour constater que, malgré quelques aæertioi

quelques lois justes et certaines 'vertudes fondateurs

et des disciples, elles renferment de pernù rend

sur la nature divine et la loi naturelle, que leur influence n’a pas rendu meilleurs, c’est-à-dire plus parfaits et plus heureux, les hommes qui les embrassèrent, enfin que leur succession ne constitue pas toujours un pro r plusieurs formes religieuses récentes étant moins pures et moins rapprochées de la vérité que certaines foi antérieures. Cette comparaison s’impose en présence des préjugés, des erreurs engendrées et favorisées par la prétendue « science des religions iqui les envisage toutes comme des produits de l’imagination, des synthèses de légendes vulgaires et de conceptions philosophiques ou les fruits naturels des diverses civilisations. Le résultat de cet examen est la conviction que le christianisme est la religion parfaite ; qu’il n’est pas le produit des qualités de race, des procédés d éducation, des tendances d’un peuple ou des circonstances d’une époque, ruai » qu’il est éternel dans la pensée de Dieu et contemporain pour nous, de l’origine même de l’humanité. En germe, en figure, en ébauche dans l’Ancien Testament, il s’est développé, réalise, précisé dans le Nouveau. C’est un ensemble complet de vérités et de préceptes contenant tous les éléments de savoir et de moralité épars dans tous les systèmes religieux, absorbant en lui tout ce qu’il peut y avoir en eux de puissance et de vertu, et les dépassant incomparablement comme étant irréductible et supérieur à eux, d’un autre ordre, auquel ils ne pourront jamais atteindre, quels que soient le génie de leurs fondateurs, les progrès de leur science et de leur vie morale, parce qu’ils sont des produits de la nature humaine, tandis que, dans son origine, son essence et sa fin, il est vraiment divin.

Voilà ce que l’apologétique doit, avant tout, mettre en lumière. C’est ici, pour elle, le point central où tout converge. Les autres parties de sa démonstration peuvent être considérées comme des préparations ou d quences. Mais elle doit établir ensuite la forme organisée, collective, sociale que le Christ a imprimée à son œuvre.

11. Démonstration catholique. — Un homme doit être chrétien s’il suit la raison partout où elle le mène ; cette qualité de chrétien est revendiquée par plusieurs sociétés religieuses. D’innombrables sectes, professant des dogmes divers. et même opposés, prétendent posséderla véritable révélation chrétienne. Il est clair que, deux contradictoires ne pouvant être vraies, une seule tés religieuses, qui se réclament du Christ, ; doctrine dans sa pureté et dans son intégrité. On doit pouvoir la discerner puisque la volonté divine prescrit aux hommes la profession du christianisme comme l’unique moyen de salut. C’est l’objet d’un traité théologique intitule ht Ecdesia Christi. Il met en pn s l’Eglise romaine, les Églises schismatiques, les 1. protestantes, et démontre que la première seule instituée par Jésus-Christ Cette démonstration devant être le sujet d’articles spéciaux (voir Église. il suffira de tracer ici les grandes lignes qui donnent à O forme actuelle.

L'Église romaine est une société spirituelle et vi>iblc, fondée par Jésus-Christ, composée de créatures humaines soumises a l’autorité de son vicaire, le souverain pontife, et des évéques, successeurs des ap< '

I. QRIGINB DIVINE DU L'ÉGLISE. — Réalité historique