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A R 1 A NI S M F. I ; I : A C TION A N T I-N I C É E N N E

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l’uni rail taxer d’arianisme. Jugement Irop absolu ; il foui distinguer la croyance et lei actet Rien n’aul i dire que Constantin abandonna la foi de Nicée ; tant qu’il vécut, personne n’osa I attaquer en face, et quand il bannit aainl Athanase et d’autres évoques, ce ne fui pan pour avoir soutenu cette foi, mais parce qu’il crul voir en eux.les obstacles à s, , politique de pais religieuse, ou parce qu on les lui représenta comme coupables à divers titres. Kn réalité, Anus et les eusébiens le trompèrent en protestant qu’ils étaient pleinement Orthodoxes et disposes à maintenir la foi de Nicée : la suite montrera ce qu’il en était de leurs intentions. Mais ce prince, mal éclairé et mal conseillé par eux, en arriva ju-te à faire le contraire de ce qu’il voulait, c’est-à-dire à enraciner la discorde au lieu d’assurer la paix.

Constantin laissait l’empire à ses trois (ils, qui furent proclamés augustes le '.( septembre. La question du partage fut réglée définitivement dans une entrevue qu’ils eurent à Sirmium, en Pannonie, vers juillet ou août de l’année suivante : à Constance revint l’Orient ; à Constantin II, la Gaule et l’Espagne avec l’Afrique ; à Constant, l’Italie et l’Illyrie. Les évêques exilés purent rentrer dans leurs diocèses. S. Athanase, Hist. arian., 8, P. G., t. xxv, col. 70'*. A quel moment, on ne sait au juste ; il semble seulement que Constantin le jeune prit l’initiative en faveur de l'évêque d’Alexandrie dès le 17 juin, moins d’un mois après la mort de son père, car suivant des études récentes, le retour du saint eut lieu en 337. F. Larsow, Die Vest-Briefe des hl. Athanasius, Leipzig, 1852, p. 29 ; Sievers, Atltanasii vila acepltala, p. 99 ; A. von Gutschmid, Kleine Schriften, édit. F. Riibl, t. il, Leipzig, 1890, p. 430 ; Gwatkin, Studios, p. 140. Le saint quitta Trêves, portant une lettre très bienveillante de Constantin II, où celui-ci suppose que le retour de l'évêque dans son diocèse avait été décidé par l’empereur défunt. Apol. contr. arian., 87, P. G., t. xxv, col. 405. Le voyage se lit à travers la Pannonie ; à Viminacium, en Mésie, Athanase eut une audience de Constance, puis, passant par la Syrie, il rentra dans Alexandrie le 23 novembre, aprèsdeux ans et quatre mois d’absence. Son exil dans les Gaules eut un résultat providentiel ; il y déposa le germe de cette ferme opposition à l’arianisme qui se manifestera bientôt.

Les eusébiens n’avaient pas pu empêcher le retour du grand champion de la cause nicéenne ; ils mirent toute leur habileté à s’emparer de l’esprit de Constance, le maitre de l’Orient. De nombreuses inlluences furent utilisées ; celle de l’impératrice et de plusieurs femmes de qualité ; celle de l’eunuque F.usèbe, chambellan du palais et favori tout-puissant de Constance ; celle du prêtre arien dont il a été déjà question, et d’autres personnages attachés à la cour impériale. On n'épargna rien, tlatteries, cabales et intrigues de toute sorte, pour maintenir l’empereur, et même pour l’engager plus à fond dans la ligne de conduite religieuse que son père avait suivie dans les dernières années de son règne. Sozomène. III, 1, P. G., t. i.xvii, col. 1031. La cho-e était d’autant plus dangereuse que Constance était assez porté par caractère à jouer ce rôle de souverain* ecclésiastique, qui lui était oilert par les évéquea courtisans de l’arianisme. La lutte recommença. Détail significatif, c’est en 338 que les ariens se constituèrent pour la première fois en communautés séparées ; Second, évéque de Nicée, ce partisan d’Arius que le concile œcuménique avait déposé, ordonna comme évoque arien d’Alexandrie le prêtre

PiatUS, lui aussi un ancien parti-an d’Arius déposé par Saint Alexandre et par le concile de Nu. e. Apol. contr. arian., 19, 24, P. <'., t. xxv, col 280, 388. i n même temps, on attaquait saint Athanase auprès des trois empereurs ; C'étaient les anciennes accusations, plus, , u moins remaniées et accompagnées de quelques autres, mais on lui faisait surtout un crime de ce que, après avoir été déposé par un concile, il avait repris le gouverne

Irie, c ans en avoir reçu l’autorisation d’un nouveau concile.

Les eusébiens firent une autre d< marche qui alhit avoir de graves conséquences >-t donner a la lutte un caractère plus général, en provoquant l’interventioi l’Occident dans le débat. Vers la finde338 an pape.Iules 1° une ambassade ie du pi

Macaire et des diacres Ifartyriui 't Hésychius ; envoyés devaient accuser saint Athanase, en produisant les procès-vei baux de la commission qui avait fait une enquête dans la Maréotide, et solliciter des lettres de communion pour Pistus. Le pape transmit au pair, arche d Alexandrie une copie de- baux qui lui avaient

été communiqués. Athanase réunit aussitôt dans sa ville épiscopale près de cent évêques d’Egypte, de Thebaide et de Libye ; leur lettre synodale contient une apologie du saint aussi complète que chaleureuse. Apol. contr. arian., 3-20. P. G., t. xxv. col. -i."> 1 sq. A| pth D

de ce document, Jules convoqua les deux parlipour faire une enquête sur le fond des choses. Mais les eusébiens n’avaient pas attendu pour aller de l’avant étaient revenus à leur système de dépositions arbitraires el violentes. La première victime fut l'évêque Paul de Constantinople ; déposé par un synode eusébien tenu dans la ville impériale au début ou dans la seconde moitié de l’année 339, il fut mis aux fers et conduit i n exil à Singara en Mésopotamie. Marcel d’Ancyre aurait été' ('gaiement déposé, d’après Zahn, Marcellus Ancyra, p. 66. Fusehe de Nicomédie, changeant une nouvelle fois d'église, prit la place de Paul sur le siège ambitionné de la ville impériale. Hist. a>~ian.. 7. / G. t. xxv, col. 702. Vers la même époque, le 30 mai 339, d’après Lightfoot, dans le Dictionary of Christian biography de Smith, art. Eusebiuê, au plus tard au commencement de 340, mourut l’autre Fusèbe, l’illustre évéque de Césarée ; peu de temps auparavant, il avait achevé ses deux ouvrages contre Marcel, où l’attaque parait souvent confondre dans l'évêque d’Ancyre le théologien plus ou moins sûr et le défenseur de 1 nicéen. Voir Moehler, Athanase le Grand, trad. Cohen. Paris, 1840, t. il, p. 210 sq. Eusèbe eut pour succès-, r sur le siège important di son disciple Al

qui devint aussitôt l’une des personnalités les plus marquantes et les plus inlluentes du parti antiniemn. Voir Acace le Bom.NE. col. 290.

Les troubles que les ariens et les mélétiens entretenaient en Egypte, depuis le retour de saint Atha : l’attitude énergique que celui-ci dut prendre, l’accueil bienveillant témoigné à ses accusateurs par Constance, avaient eu pour résultat de le faire d. poser par un synode d’euséhiens, tenu à Antioche. vers la fin de janvier ou le commencement du février 339. Plusieurs auteurs, même anciens, comme Socrate et Sozoniene, ont confondu à tort ce synode avec un autre, tenu dans la même ville deux ans plus tard, le fameux synou in enesenii*. Voir Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, t. I, p. 691 sq. Gwatkin. Studies, p. 1 16, not> I. où la date de 340 donnée par Hefele. st rectifiée. Le siège d’Alexandrie fut offert au savant Eusèbe d’Kd plutard évéque d’Emèse ; sur son refus de l’accepter, il fut donné i Grégoire de Cappadoce, qni avait étudié i

Alexandrie et que sa rudesse de caractère rendait I propre a la lâche qu’il devait accomplir. L’exécution de cette décision fut une surprise et un coup de (i Conformément aux ordres reçus de la cour, le préfet

Phil.ij.nus fit connaître soudain i Alexandrie, le 18 mais, que Grégoire était désormais, par ordre de la cour, le seul évéque légitime. Le lendemain, saint Athanase qu’on recherchait put s’enfuir de l'église de 11 il avait passé la nuit et baptisé beaucoup de monde ; quatre jours après, le 23 mars. Grégoire entrait Alex. m. lue Epilt. htOrt., Ghroii., P. (i.t. xxvi.col. 1353,

1354. Son intrusion fut ai d’excès sans nom.