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1779 A.RGYR0P01 LOS - ARIANISME PÉRIODE ORIGINAIRE bl. I

ropouloa prit une part Importante aux discussions philosophiques du xv liëcle. Dana ta préface aui Commentaires de Porphyre sur Aristote, il avait renouvelé la querelle platonicienne sur les idées, se demandant si elles ont une existence séparée des objets, ou si elles ont complètement inséparables. Théodore Gaza et Bessarion le réfutèrent. II. Vast, Le cardinal Beuarwn, in-8°, Paris, 1878, p. 332-333. Du reste, si l’on i lettre au cardinal de la Rovère sur le De anima d’Aristote, /'. ('.., t. ci. viii, col. 1007-1010, Aivwopoulosmontradans toutes ces discussions un caractère irritable, que tous les contemporains lui reprochèrent, Ses œuvres théolegiques se réduisent à un discours sur le concile de Florence et à un traité sur la Procession du Saint-Esprit, publié par L. Allatius, Gracia orthodoxa, in-4°, Rome. 1652, t. i, p. IO0-M8, /'. G., t. cit., col. 992- i

Borner, De doctis hominibus grsecis, dans P. G., t. cit., col. 983-992 ; E. Legrand, Bibliographie hellénique des jv et ine siècles, in-8-, Paris, 1885, 1. 1 ; E. Legrand, Cent dix lettres grecques de François Filelfe, in-8', Paris, 1892, passim.

L. Petit.

    1. ARIANISME##


ARIANISME, grande hérésie du ive siècle qui niait directement la co-éternité, la consubstantialité et la divinité proprement dite du Verbe ; par le fait même se trouvait faussée la vraie notion des principaux mystères de la religion chrétienne, la trinité, l’incarnation et la rédemption. Né en Egypte, l’arianisme crée dans l’empire romain une crise religieuse de près d’un siècle. Vaincu sur ce théâtre, il trouve un refuge chez les peuples germaniques qui envahissent l’empire romain. Éteint complètement vers la fin du vue siècle, il reparait après la Réforme chez des individus ou des sectes protestantes. Toute la matière se ramènera à ces quatre chefs : I. Période originaire de l’arianisme, jusqu'à la condamnation de cette hérésie au concile de Nicée. II. Réaction antinicéenne, aboutissant au triomphe temporaire de certaines formes plus ou moins adoucies de la doctrine arienne. III. Décadence et chute de l’arianisme dans l’empire romain. IV. L’arianisme chez les peuples germaniques et dans les temps modernes.

I. ARIANISME (Périodfi originaire de I"), 318-325.

— I. L’hérésiarque. II. Propagation de l’hérésie ; les deux Eusèbe. III. Doctrine d’Arius. IV. L’opposition catholique. V. Le concile œcuménique de Nicée. VI. Le symbole de Nicée, réu, oo-j<no ; - VU. Les suites immédiates du concile de Nicée.

I. L’hérésiarque. — L’arianisme tire son origine et son nom d’Arius, né en Libye dans la seconde moitié du iiie siècle. S. Épiphane, Hxr., i.xix. 1. P. G., Lxlii, col. 202. Il est vrai qu’au rapport de Photius, le fondateur de l’arianis est appelé alexandrin par Philostorge, Epitome historiée sacrée, P. G., t. i.xv. col. 460 ; mais rien ne prouve que cet écrivain ait indiqué par là le lieu d’origine, et non pas la patrie adoptive de l’hérésiarque. Du reste, on a peu de détails sur les antécédents d’Arius. Le titre de conlucianiste que nous le verrons donner a Eusèbe de Nicoméilie, sa communauté d’idées et d’intérêts avec d’autres personnages de la même école, permettent de conclure qu’il fut. lui aussi, disciple du prêtre Lucien d’Antioche, mort martyr i Nicomédie, vers l’an 811. Quand l’histoire signale Arius. il nous apparat ! comme naturalisé à Alexandrie, ou sa conduite témoigne d’un esprit remuant et quelque peu frondeur. Il se rallia d’abord BU parti des meh liens.

puis l’abandonna et, vers 308, fut ordonné' diacre par ï'évéque Pierre ; mais celui-ci avant pris certaines mesures disciplinaires à l'égard des mélétiens, Arius les désapprouva et créa même tant d’embarras à l'évêque que celui-ci dut l’excommunier. Sozomène, II. /"., i, 15, r. G., t. lxvii, col. 906. Apres le glorieux martyre de saint Pierre d’Alexandrie, survenu le 25 novembre 310, Anus se réconcilia avec son successeur. Aehillas, et re çut I ordination sacerdotale. liientôt après, il fut tête d une r lise paroie siale import t chargé en outre d’expliquer b

L’arien Philostorge raconte qu’après la mort d’Achill en juin 311, Arius détermina l'élection du dre en reportant sur lui les voix qui vou

r en sa faveur ; d’autres, au contraire, accu-Arius d’avoir brigué la dignité éj

une de l’an

tion dé.ue. Théodoret, U. E., i, I, P. G., t. lixxii, col. 88T.

Rien dans le récit des historiens ne permet ( ! saisir un désaccord apparent entre Alexandre et An but du nouvel épiscopat ; le prêtre de Baucale nous apparaît plutôt comme un homme bien posé et cap d exerci r une grande influence, (irand et âgé déjà, pour que saint Épiphane puisse lui doi l'épithète de vieillard, i véptov, d’un extérieur grave et de mœurs austères, instruit et dialecticien habile, il avait le talent de s’insinuer dans les esprits par une parole douce et persuasive. Ln revanche, une lettre attribuée à l’empereur Constantin, et que nous retrouverons plus tard, le dépeint sous des couleurs extrêmement sombres et contient même des insinuations défavor. à sa moralité ; mais on ne saurait faire fond sur les amplifications oratoires d’un document bizarre en soi et d’une authenticité douteuse. Ce que les histo ; signalent presque unanimement chez Al une

certaine dose de vanité orgueilleuse et de dissimulation jointe à une astuce consoim

Saint Lpiphane parle de rivalités et de divergents d’opinion entre les divers prêtres d’Alexandrie, op. cit.. in. 2, P. G., t. xlii. cul. 206 : Philostorge rattache même à un fait de ce genre l’origine de la lutte doctrinale entre Arius et saint Alexandre, op. cit., I, » . P. G., t. liv, col. 462-163. L’orage éclata entre 318 et 320. La vraie cause doit en être cherchée dans des conceptions théologiques opposées, quelle qu’ait été l’occasion prochaine, point sur lequel les récits ne concordent pas. Dans la lettre commune qu’il écrivit à saint Alexandre et à II. siarque, pour les inviter à la paix, l’empereur Constantin suppose qu’il y eut de la part de lévêque une question imprudente, et de la part d’Arius une réponse téméraire, au sujet d’un passage des saintes Écritures. Lusèbe, Yita Conttantini, u. 69. P. G., t. xx D’après Socrate. Alexandre parlant dans une assen de son clergé sur le mystère de la trinile. aurait vivement insisté sur l’unité dans la trinité. ii TpisSi u.ivjôj ; Arius serait parti de là pour taxer de sabellianisme la doctrine de l'évêque. D’après Sozomène. dont le I plus précis se retrouve en substance dans saint phane, Arius aurait commencé de lui-même à répandre rieurs, mais dans des entretiens particuliers. Il soutenait que si le 1 re a eng( ndré le Fils, l'être de ce dernier a eu un commencement, qu’il fut donc un temps où il n'était pas. et que par conséquent il a été h néant ; c'était refuser au Verbe l'éternité, et faire d une créature. Averti, et même pressé d’intervenir, saint Alexandre, bon et paisible de caractère, aurait d’abord charitablement admonesté son prêtre t' lui

bure entendre raison par la douceur. La révolte om d’Arius n’aurait eu lieu qu’après que l'évêque eu : position, en affirmant l’unité substantielle i parfaite du Père et du IiN.

- données ne sont pas absolument contradicto il quelques-unes surtout pourraient s. phases des premières réunions synodales où l'évi d’Alexandrie, s, mse prononcer d’abord lui discuter par son clergé les problèmi S Arius, puis mprononça finalement contre Ce dernier et lui défendit d’ei - nuis. Anus ne tint

pas compte de la défense ; bientôt il compta para partisans des diacres et des prêtres, et même deux