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Ce qu’ils prêchent : Nikil magis curant quam nccultarc qtnxl prssdieant, Ils font du lecrel on devoir de coninsent-ils, En cela, on peut les comparer aui initiés dei mystères d’Eleusis, encore que l, s valentiniens soient bien au-dessous : Eleu inia Valentiniani fccerunt lenocinia, * « </./ « silentio magno, $ola taciturnitate calettia. N’essayez pas de demander des explicitions aux valentiniens : Si h(, , ta fide qumras, concreto vultu, Buspensosupercilio, A Itum est, ai uni. Si subtiliter tentes, per ambiguitates bilingues conimunetn fideni affirmant. Si icire te subostendas, negant quid agnoscunt… Ne discipuliê quidem propriit unie corn* miltunt quam tuos fecerint… ldooque simpliceê notamur apud illos. Adv. valent., 1, P. L., t. II, col. 543. Comment Tertullien aurait il pu railler la discipline de l’arcane chez les valentiniens, si elle avait été en vigueur dans la grande Église ? Et pourquoi les valentiniens accusaient-ils la grande Église de simplicité, sinon parce que la grande Eglise n’usait pas de toutes ces précautions ? Ce témoignage de Tertullien va à établir que les églises dissidentes ont, elles, pratiqué un certain arcane. Saint Irénée, en effet, leur reproche leur mise en scène, et de ne pas vouloir enseigner publiquement (£v çavupiô C'.ôiTxeiv), et de faire payer un prix fort élevé la communication de leurs mystères. Contra heer., I, iv, II, P. G., t. vii, col. 484. Ailleurs : Non oportere omnino ipsorum mysteria eff’ari, sed in abscondito continere per silentium. I, xxiv, 6, col. 679. Voilà bien l’arcane, et aussitôt avec l’arcane les livres secrets, les apocryphes. Cf. I, x.xv, 5 ; xxxi, 4 ; II, xiv, 1, prolog. Irénée se rend compte que si l’on peut invoquer dans l’Eglise un secret, c’en est fait de la tradition et du canon de la foi dont l’authenticité tient à sa publicité. Traditionem itaque apostolorum in toto mundo manifestalam, in omni Ecclesia adest respicere omnibus qui vera retint videre : et habemus annumerare eos qui ab aposlolis instiluli saut episcopi in ecclesiis, et successores eorinn nsque ad nos, qui nihil taie docueruut, neque cognoverunt quale ab his deliratur. Etenim si recondita mysteria scissent apostoli, qum scorsim et latenter ab reliquii perfectos docebant, his vel maxime t rade rent ea quibus etiani ipsas erclesias committebant. III, iii, 1, col. 818. Il ne faut pas avancer que les apôtres, saint Paul par exemple, ont eu de la foi une science qu’ils n’ont point versée dans la tradition commune : Doctrina apostolorum manifesta et firnxa, et nihil sublrahens, neque alia quidem in abscondito, atia vero in manifesto docentium. III, xv, 1, col. 918. Mêmes affirmations chez Tertullien, De prsescr., xxvi. P. L., t. ii, col. 38 : Dominas palam edixit, sine ulla significatione alicujus tecti sacramenti. Au contraire dans la soi-disant épilre de saint Pierre à saint Jacques, qui se lit en tête des Homélies clémentines, Pierre intime à Jacques l’ordre de ne confier à aucun piïen, ni même à aucun Juif, sans épreuve préalable, les livres de ses Ki)pÛY|utTa qu’il n adressés à Jacques. En retour, saint Jacques décide eue l'épreuve en question durera six années au moins, et que les livres de Pierre seront communiqués seulement après que l’initié aura juré sur la terre et les cieux de ne communiquer ces livres à personne, de ne les copier pas, de ne pas les faire copier. Si un jour ces livres ne lui paraissaient plus vrais, il devrai ! les rendre à celui qui les lui a donnés. Part-il en voyage, il emportera ces livres avec lui ; s’il préfère ne bs emporter pas, il les confiera à son évêque i professant la même foi » ; s il est près de mourir, il les remettra à son évéque, au cas où il n’aurail pas d’enfants admissibles à l’initiation ; plus tant, si ces enfants deviennent dignes de l’initiation, l'évéque leur rendra les livres comme un patrimoine ; et si enfin l’initié venait échanger de relia il jure sur la nouvelle foi qu’il aurait alors de garder s. m engagement actuel. Glementina, Epist, Pétri, 1, 3, Contestai. Jac., 11. P. G., i. ii, col. 25-32.

IV. L’ARCANE CHRélTENDU m » SIÈCLE AO Y » . — Air grande Eglise, jusqu’au tue siècle, n qui puisse être Ir.nt i pi nie de l’arcane. S

doute, la prohibition du christianisme édictée p ; ir I :

on de Néron, et maintenue ensuite, obligeait le christianisme a (aire de se* réunions, des lors qu’elles

al illicites, des réunions clandestines, au n durant les périodes de pei s> cution. Mjis la clan n’e^i p.is l’arcane, soit I arcane absolu païens, suit l’arcane mitigé des conventicules hérétiques. Le moment est venu cependant ou le christianisai) lendemain de la persécution de Marc-Aurèle, prend un essor inouï, et, de clandestin qu’il était, éclate de fait au grand jour. C’est à ce moment que correspond une organisation plus forte, et une fédération plus manif des Eglises. Et c’est à ce moment aussi quapparait simultanément un peu partout le catéchumén.il.

Inconnu comme institution au temps de saint Justin et d’Hermas, il apparaît sur la fin du iie siècle. I ; postérieur au schisme des marcionites, qui ne le pratiqueront pas même plus tard, comme le leur reprochera saint Épiphane. User., xi.ii, 3, P. G., t. xii, col. 7<X). Tertullien de même reproche aux hérétiques de son temps de ne pas distinguer entre catéchumènes et lideles, d’admettre indifféremment les uns et les autres dansynaxes. De presser., xi.i, P. L., t. ii, col. 56-57. Aussi bien est-ce pour se défendre contre les surprises de 1 h ; r : nie que 1 i ducation des cil chu menés est par l'Église. Les catéchumènes sont des postulants. novittoli, dont il convient d éprouver les dispositions et de former l’esprit et la conscience selon une méthode qui ressemble à une pédagogie : Indpiunt divinis sermonibus aures rigare. Tertullien, De pwnit., 6. 7. P. /.. t. i, col. 1236-1242. Le catéchuménat, qui semble n ter pas proprement pour saint Irénée. puisque les chrétiens, qu’il appelle i<xT » r/oJ|i£vot, sont en vérité des fidèles, le catéchuménat est pour Tertullien, pour saint Cyprien, pour Origène, pour saint llippohte, une institution canonique.

Or le catéchuménat entraîne avec lui une différence de publicité dans la prédication et dans le culte. Cttte différence de publicité est bien marquée par Origène dans une de ses homélies. Il explique un rite de l’ancienne loi, l’aspersion que le grand-prétre faisait du propitiatoire avec du sang de veau. U rappelle à son auditoire que le Christ, vrai pontife, l’a reconcilié au I par son propre sang. Non pas, continue Origène, le sang matériel, mais le sang du Logos, le sang de celui qui disait : « Ce sang est le mien qui sera répandu pour vous en rémission des péchés. » Et Origène ajoute :.V : gui mysteriis imbutus est et carnem et sanguinetn Verbi Dei : non immoremur in his qux scientibus nota sioit et ign< rantibus palere non possunt. In Levit., homil. ix. in. P. Cf., t. xii. col. 5'23. Cf. In Num., Iiomil. v, 3, col. 605 ; In Levit., homil. xiii.3. col " In Judic., homil. v, (i. col. 973 ; In lien., homil. ira, 8, col. 260. On saisit ici la transformation que l’exisl du catéchuménat a introduite dans la prédication chrétienne. Désormais dans la prédication publique r serve II programme propre des catéchèses. Transformation bien conventionnelle assurément, car Origène, dans le passage cité plus haut, en dit déjà long sur l’eucharistie qu’il ne veut point trahir, cette transformation sur la prédication, non sur l’enseignement écrit, car en tel autre passage des livres d t non plus

de ses homélies, il explique longuement et dans tous il t.uls le mystère qu’il déclare devoir réserver quand il prêche. Voyei Tn Uallh. connu, ter., 85-86, /'. <>'.. t. xiii. col. l73t-1737, où il expose l’institution de l’euchavilleurs Origène reproche a Oise de traiter la doctrine chrétienne de seêrt : secrète > ;, '<v ; ' a - allons donc' Puis. pie tout

l’univers connaît la prédication tiens