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ARAGON — ARBITRAGE


traité De justitia et jure, Venise, 1585, 1608, Lyon, 1596. Pierre Aragon est probabiliste et compte parmi les théologiens moralistes dont l’opinion fait autorité. Cf. Ballerini, Opus theologicum morale, t. vii, Index scriptorum.

Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1892, t. i, p. 129.

V. Oblet.

    1. ARANDA##


ARANDA, Philippe, jésuite espagnol né à Moneva (Aragon), le 3 février 1(542, admis dans la Compagnie le £7 mars (ou mai) 1658, enseigna la philosophie, la théologie à Saragosse et y mourut, le 3 juin 1695. — De divini Verbi incarnat ione, et redemptione generis humant, in-fol., Saragosse, 1691. — In priman partent de Deo scienle, prædestinante et auxiliante, seu schota scienliw, médise, in-fol., Saragosse, 1693. — In primant secundic S. Thomse libri duodecim de /tontine moraliter, et supernaturaliter opérante : seu moralis tlteologise basis Iriplici tractatu fundata : de actibtts humants, de bonitate et malilia ; et de supemaluralitate, in-fol., Saragosse, 1694. Acutissimus thcoiogus, eloc/uio disertus et in schulaslico pulvere athleta cxercitalissimus ac plane dexterrimus, dit de lui le P. Michel de SaintJoseph dans sa Bibliographia critica.

De Backer et Sommervogel, Bibl. de la C" de Jésus, t. i, col. 501-503.

C. Sommervogel.

    1. ARAUJO (François de)##


1. ARAUJO (François de), né en 1580, à Vérin, dans la Galice, d’une noble famille. Entra dans l’ordre des frères prêcheurs à Salamanque où il fit profession en 1601. Après avoir achevé ses études, il enseigna dans diverses maisons de sa province. Nommé en 1617 comme suppléant à Pierre de Herrera, O. P., à la première chaire de théologie de l’université de Salamanque, il en devint, six ans plus tard, le titulaire, et l’occupa jusqu’en 1618. Il fut promu, le 28 mars de cette même année, à l'évêché de Ségovie qu’il administra jusqu’en 1656. Démissionnaire et retiré dans son ordre à Madrid, il mourut saintement comme il avait vécu, estimé de tous, surtout des grands dont il était souvent le conseil, le 19 mars 1664.

1° Araujo a publié des commentaires de la Somme théologique de saint Thomas qui sont très réputés. Ils comprennent sept volumes in-fol., édités, les uns à Salamanque, les autres à Madrid de 1635 à 1647, sans que l’ordre de publication corresponde à celui de la Somme théologique. De nombreuses polémiques ont été soulevées pour déterminer l’opinion d’Araujo sur les questions de la prédestination et de la grâce. Dans le tome second sur la Ia-IIæ, un traité de la grâce est intercalé qui semble incliner vers les idées molinistes. Mais on a démontré que ce traité' n’est pas l'œuvre d’Araujo. Il suit en effet ailleurs les doctrines de saint Thomas d’une façon très ferme. Témoin le tome premier sur la I a pars publié' en 1647, c’est-à-dire une année après le volume qui contient le traité de la grâce. Entre autres choses, il se pose à la page 754 cette question : Qusa sit vera ratio concordiez inter certitudinem divine prsedestinationis cl tmum humanæ liber tatisf Après avoir rejeté la théorie concordisle de Molina d’après la science moyenne, il écrit : Dico.'i. Vera ratio hujus concordise desumenda est ex efficacia divinse voluntatis et ejus decreti, independenter a prsescientia futuri usus liberi arbitra prsedeterntinantis noslras voluntates ad illunt. — 2° Opustriparlita, hoc est in 1res conlroversias triplicis theologix divisa. In quarum prima varise dispulaliones dépure scholaslica, in secunda de morali, et m tertia de expositiva theologia utiliter expenduntur, in-8°, Douai, 1633. — 3> Varias et sclcclæ decisiones morales ad statum ect lesiasticum et civilem pertinentes, 'va fol., Lyon, 1564, 1715.

tif-Echafd, Scriptores ord. prsrd., t. i, p. 009 ; H. Serrr, // (orfa congregationum ti<- auxiliis, l. IV, c xx vu ; 1. V, 6cct. iii, c. xt ; i, . Meyer, Historia controversiarum de auxi D1CT. DE T1ILOL. CATHOL.

liis gratix, t. i, 1. II, c. xxit ; t. ii, 1. II, c. xvii ; Dummermuth, Stuictus Thomas et doctrina prxmotionis phtjsicx, Paris, 1886, p. 582-588 ; Hurter, Nomenclator literarius, t. ii, col. 5-7 ; Kirchenlexikon, 2- édit., 1 « 82, t. I, col. 1228-1229.

P. Mandonnet. 2. ARAUJO (Joseph de), jésuite portugais, né à Porto, le 22juin 1680, admis dans la Compagnie le 16 oc tobre 1696, professa la philosophie à Porto, la théologie à Lisbonne, fut confesseur de l’infant D. Emmanuel, et mourut en 1748. — Cursus theologici tomus primus in decem disputationes divisus, totidem speculativæ theologise tractatus… compleclens…, in-fol., Lisbonne, 1734 ; — Tomus secundus in novem disputalione’i…, in-fol., 1737.

De Backer et Sommervogel, Bibl. de ta C" de Jésus, 1. 1, col. 508-510 ; t. viii, col. 1683.

C. Sommervogel.

    1. ARBIOL Y DIAZ ou DIEZ Antoine##


ARBIOL Y DIAZ ou DIEZ Antoine, théologien espagnol, né le 8 septembre 1648 au bourg de Torellas, diocèse de Tarragone. Entré chez les frères mineurs, il enseigna brillamment dans son ordre la philosophie et la théologie ; il refusa l'évêché de Ciudad Rodrigo que lui offrait Philippe V et mourut à Saragosse le 31 janvier 1726. Il est l’auteur de plusieurs traités ascétiques. Comme théologien il a laissé : 1° Selectse disputationes scholasticse et dogmalicse de fide divina, de mysteriis fidei et eucharislia, de divina Scriptura, de revelalionibus privatis, in-fol., Saragosse, 1702, 1725 ; 2° La mystique fondamentale ; 3° Defensio civitalis mystiesa Mariée a Jesu de Agreda, contra censurant Parisiensium ; 4° Explication de la doctrine chrétienne.

Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, art. Arbiol ; Hurter, Nomenclator literarius, Inspruck, 1893, t. ii, col. 729.

V. Oblet.

    1. ARBITRAGE##


ARBITRAGE. — I. De l’arbitrage en général. IL De l’arbitrage entre patrons et ouvriers.

1. De l’arbitrage en général.

i. Notion et raison d'être. — On appelle arbitrage la décision rendue par un tiers, dans ut) différend entre deux parties, en dehors de la procédure d’un tribunal régulier. L’arbitre est généralement désigné par les parties intéressées ; mais il est des cas où la loi le détermine ; ce peut être ou une seule personne ou un comité de plusieurs personnes, selon le choix des parties ou les règlements positifs des lois. L’arbitrage est volontaire ou libre, lorsque les parties en litige y recourent de leur plein gré, sans y être obligées ; il devient obligatoire ou forcé, lorsque la loi les oblige à y avoir recours et se charge en même temps de faire exécuter la sentence. On appelle compromis la convention par laquelle on choisit un arbitre et l’on détermine les conditions sous lesquelles on se soumet à sa décision. — La conciliation va encore plus loin que l’arbitrage ; elle tend à prévenir les conflits avant qu’ils n’aient atteint une phase aiguë, et à résoudre les difficultés naissantes par une discussion amicale.

Du jour où naissent les conflits entre individus ou entre sociétés, la conciliation et l’arbitrage s imposent naturellement à l’attention des esprits sérieux et honnêtes. Dans les nations barbares, on a souvent recours à la force pour se faire justice ; mais là où règne la vraie civilisation, on comprend que la force n’est pas le droit, et on s’adresse, pour obtenir justice, soit à un tribunal, soit à un arbitre ; celui-ci a sur le premier l’avantage de trancher les controverses d’une façon plus simple, plus expéditive, plus économique et par là même plus rationnelle.

2. Esquisse historique.

Aussi trouvons-nous l’arbi "ii usage chez les nations les plus anciennes, t>o

peut v voir une allusion dans ce passage de l’Exode, xxi, 22 : « Si des boulines se querellent et que, l’un d’eux ayant frappé une femme enceinte, elle accouche d’un enfant mort, sans qu’elle meure elle-même, il sera

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