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AQUARIENS — AQUILA


P. G., t. xli, col. 432, mais surtout Tatien et la plupart de ses disciples tombèrent dans cette erreur. Épiphane, Hær., xlvi, 2, P. G., t. xli, col. 840. Clément d’Alexandrie, sans désigner nommément ses fauteurs, la condamne comme contraire à la règle de l’Église. Strom., i, 19, P. G., t. viii, col. 813. Dans la province d’Afrique, saint Cyprien rencontre même chez des catholiques, cettepratique étrange, illametsur le compte de l’ignorance ou de la simplicité, mais la déclare opposée à la discipline évangélique et apostolique, et la réprouve. L’eau, représentant le peuple, doit être mêlée au vin dans le calice, parce que ce mélange représente l’union des fidèles avec Jésus-Christ. Epist., lxiii, P. L., t. iv, col. 384 sq. Vers la fin du m » siècle et dans le courant du IVe, les aquariens durent se rapprocher des manichéens, qui réprouvaient l’usage du viii, parce qu’ils le regardaient comme le fiel du prince des ténèbres ; ils furent englobés dans une même condamnation par l’empereur Théodose. Codex Theod., 1. XVI, tit. v. En Orient, saint Chrysostorne dut insister sur la nécessité de l’emploi du vin pour assurer la validité du sacrement de l’eucharistie. In Matth., homil. lxxxii, n. 2, P. G., t. lviii, col. 740. Mais les Arméniens, exagérant son enseignement et oubliant l’usage en vigueur dans l’Église du mélange de l’eau au vin pour le sacrifice de la messe, supprimèrent complètement l’emploi de l’eau ; ils furent condamnés par le concile in Trullo de 692. En effet, le canon 32 de ce concile rappelle la liturgie de saint Jacques de Jérusalem et celle de saint Basile de Césarée, s’appuie sur le canon 37 du Codex Ecclesiæ africanx et condamne à la déposition quiconque ne mêlerait pas l’eau au vin dans le calice pour la consécration. Hardouin, Acta concil., t. m. col. 1172, 1173.

S. Épiphane, Hær., xxx, 16 ; xlvi, 2, P. G., t. xli, col. 432840 ; S. Augustin, Hær., lxiv, P. L., t. xlii, col. 42 ; Théodoret, Hxr.fab., 1, 20, P. G., t. lxxxiii, col. 369 ; Dictionnaire d’archéologie chrétienne, t. i, col. 2648-2654.

G. Bareille.

    1. AQUARIUS##


AQUARIUS, Mathias dei Gibboni, né à Aquaro, près d’Eboli, dans l’Italie méridionale, d’où son surnom d’Aquarius. Entra dans l’ordre des frères prêcheurs au couvent de Saint-Pierre-Martyr de Naples. Étudiant à Bologne en 1558 ; maître des études au couvent de Saint-Eustorge, à Milan, en 1562, et régent dans cette même maison en 1569 ; nommé la même année professeur à l’université de Turin ; professeur de métaphysique à l’université de Naples, en 1572 ; à l’université romaine, en 1575 ; et de nouveau à l’université de Naples pendant les dernières années de sa vie ; mourut en 1591 au couvent de Saint-Dominique de Naples, après avoir été provincial. Il a publié divers ouvrages de philosophie estimés. Ses écrits de théologie sont les suivants : 1° Oralio de excellentia theologiæ, in-4°, Turin, 1569 ; Naples, 1572. — 2° Annolationcs super IV libros Sententiarum Jnannis Capreoli, qitibus corroborantur ejus defensiones pro doctrina S. Tliomæ, auctoritatibus S. Scriplurie, conciliorum et SS. Patrum aliisque theologorum opinionibus, in-fol., Venise, 1589. Ces annotations sont aussi jointes à l’édition de Capréolus publiée à Venise cette même année. — 3° Controversiæ inter D. Thomam et casteros theologos acphilosophos, Venise, 1589, joint à l’ouvrage précédent et à l’édition de Capréolus. — 4° Formalitales juxta doctrinam D. Thomæ Aquinatis, infol. , Naples, 1605, éditées par Alphonse de Marcho, O.P.

Quétif-Echard, Scriptorrs orri. prmd, , t. ir, p. 302 ; Ilurter, Nomenctator titerarius, 2- « ’-dit., WJ, t. I, col. 49 ; Acta capitulorum Qpneraliu.ni ord. prsed., t. v, passim (Monunientu ord. prxd. historica, t. x, Rome, 1901).

P. Mandonnet.

    1. AQUILA##


1. AQUILA, proséljtejuif, Talmud de Jérusalem, traité Bernai, vi, 10, trad. Schwab, Paris, 1878, t. ii, p. 205, originaire du Pont, S. lrénée, Cont. hær., iii, 21, n. 1, P. G., t. vii, col. 916 ; Eusèb ?, Vem. ev., Vil, i, 32,

P. G., t. xxii, col. 497 ; de la ville de Sinope, suivant saint Épiphane, De mens, et pond., 14, P. G., t. xliii, col. 261, et la Synopsis Script, sac., attribuée à saint Atjianase, 77, P. G., t. xxviii, col. 433 ; contemporain de l’empereur Hadrien (117-138), selon le Talmud de Jérusalem, traité Hagliiga, ii, 1, trad. Schwab, Paris, 1883, t. vi, p. 269 ; son beau-frère, d’après saint Épiphane, loc. cit., et De LXX interp., ibid., col. 376-377 ; est le premier qui, après les Septante, ait traduit l’Ancien Testament de l’hébreu en grec, la douzième année du règne d’Hadrien, S. Épiphane, loc. cit., 13, col. 360, par conséquent en 128 ou 129 de l’ère chrétienne. Le Talmud confirme indirectement cette date. Suivant une tradition, qui confond Aquila avec le targumiste Onkelos, Aquila aurait vécu en même temps que les rabbins Éliézer et Josué, qui l’auraient loué. Talmud de Jérusalem, Meghilla, i, 9, trad. Schwab, t. vi, p. 213. D’après une autre tradition, il aurait été contemporain d’Akiba (95-135). Ibid., Qiddouschin, i, 1, trad. Schwab, Paris, 1887, t. ix, p. 203. Saint Jérôme, In Isa., xlix, 6, P. L., t. xxiv, col. 483, le dit disciple de ce célèbre rabbin. Saint Épiphane, loc. cit., rapporte, avec des détails peu sûrs, le motif de sa conversion au judaïsme et le but qu’il se proposait, en faisant une nouvelle version grecque de la Bible hébraïque ; il voulait contredire les Septante et supprimer des saintes Lettres les témoignages favorables au Christ. L’auteur de la Synopsis Script, sac, 77, P. G., t. xxviii, col. 433, lui attribue un mobile pervers. Cf. Photius, Ad Amphiloch., q. cliv, P. G., t. ci, col. 320. D’ailleurs, saint Justin, Dial. cum Tryph., 68, 71, P. G., t. vi, col. 638, 641-644, parle de nouveaux traducteurs juifs de l’Écriture, qui reprochaient aux Septante leur infidélité et supprimaient des textes qui s’appliquaient à Jésus-Christ. Il cite comme exemple le passage d’Isaïe, vii, 14, dans lequel ils avaient substitué veâvi ; à TtapOévoi ;. Or saint lrénée, Cont. hær., m, 21, n. 1, P. G., t. vii, col. 946, en citant le même exemple, fait explicitement le même reproche à Aquila et à Théodotion. Cette opposition aux Septante et ce but de controverse contre le christianisme ne sont pas tout à fait invraisemblables, car la version d’Aquila fut composée à une époque où les juifs hellénistes contestaient le sens que les chrétiens donnaient à certains passages de la traduction des Septante, notamment aux oracles messianiques, et lorsque, sous l’influence du rabbinisme, ils désiraient posséder une version grecque, plus conforme à l’original hébreu. Origène, qui connaissait la version d’Aquila, atteste que son auteur a été « l’esclave de la lettre » et qu’il a traduit servilement le texte hébreu. Epist. ad African., n. 2, P. G., t. xi, col. 52. Saint Jérôme tenait Aquila pour un interprète soigneux et ingénieux, diligens et curiosus interpres. In Ose., Il, 16, 17, P. L., t. xxv, col. 880. Il le dit très savant dans la connaissance de la langue hébraïque ; il traduit de verbo ad verbum, ajoute-t-il, et s’il rend mal un passage, c’est par une inhabileté simulée, ou parce qu’il s’est laissé tromper par les pharisiens. In Isa., xlix, 6, /’. L., t. xxiv, col. 483. Une fois, le saint docteur, Epist., lvii, ad Pammach., n. 11, P. L., t. xxii, col. 577-578, l’appelle « ergoteur » , et il lui reproche de traduire non seulement les mots, mais encore les étymologies des mots hébreux. Ailleurs, cependant, il reconnaît qu’Aquila traduit mot à mot, avec soin plutôt que parergoterie : Noncontentiosius, m quidam putant, sed sludiosius verbum interprétai ur a<l verbum, Epist., xxxvi, ad Damas., n. 12, P. L., t. xxiv. roi. 457. Il comparait l’édition d’Aquila avec les manuscrits hébreux, ne guid forsan propler odium Chris ti Synagoga mutaveril ; et ut. amicæ menti fatear, qum ad nostram fidrm pertineant roborandam, plura reperio, Epist., xxxii, ad Marrrllam, n. 1, P. L., I. xxiv, col. 446. Dans un passage, il remarque que le juif Aquila n traduit i comme un chrétien » . Comment, in Ilabac, iii, 11-13, P. L.,