Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée

1719

A PRIORI, A POSTERIORI

proportions de la nature hnmaioe. elle ri ventlce non plus, car elle mpeut venir de l’expériena ni être fournie par lesdonnées sensibles du monde extérieur ; elle est donc innée, i Je ne l’ai pas reçne par les sens, dit-il, elle n’est pas aussi une pure production ou Action iniiii is|uii, car il n’est pas en non pouvoir d’j diminuer, ni d’j ajouter autre chose, et, par conséquent, il ne me reste plus autre chose à « lire, sinon que cette idée est produite avec moi, « les U, rquej ai été créé, ainsi que l’est l’idée de moi-même, i Troisième méditation, édit. Garnier, t. i. p. 132. L’idéede Dieu nous est donc naturelle « au même sens que nous disons que la générosité ou la maladie est naturelle à certaines familles » . Réponse <ï llrgius, édit. Garnier, t. iv, p. 25. Elle est en nous à l’état virtuel à la manière des souvenirs et l’enfant en naissant « a les idées de Dieu, de lui-même, et de toutes ces vérités qui de soi sont connues comme les personnes adultes les ont lorsqu’elles n’y pensent point » . Réponse ù Ih/peraspiles, édit. Garnier, t. îv. p. 206. — Leibnitz croit comme Descaries que l’idée d’inîini nous est innée. Nouveaux essais sur l’en tendent eut humain, 1. I, c. I, Paris, 1866, t. I. Cette idée et les autres que nous trouvons en nous-mêmes sans les former « nous sont innées comme des inclinations, des dispositions, des virtualités naturelles et non pas comme des actions » . Nouveaux essais, avant-propos. — L’apriorisme de Leibnitz diffère cependant de celui de Descartes en ce sens que, pour l’auteur du Discours sur la méthode, l’idée de Dieu est chez nous a priori par infusion. C’est Dieu qui la dépose en notre esprit en créant celui-ci. Pour Leibnitz, Dieu n’est pas la cause efficiente de son idée en nous, nous avons cette idée en vertu de la perfection même de notre âme faile à l’image de Dieu. Cf. Peillaube, Théorie des concepts, part. II, c. il, Paris, sans date, p. 192.

5° Kant soutient aussi l’apriorisme de l’idée de Dieu quand il rejette celle-ci du domaine de la raison pure, la déclare indémontrable par la science, en fait un postulat, c’est-à-dire une nécessité a priori de la raison pratique et de la loi morale. La science ne nous fait connaître que les phénomènes. La chose en soi, le noumène est en dehors et an-dessus de la portée des investigations scientifiques. Mais ce que la raison pure ne peut démontrer, la raison pratique le peut affirmer et croire. Il y a un impératif catégorique qui impose le devoir à tous les êlres raisonnables sans condition. Cet impératif catégorique est une voix extrascientifique, extra expérimentale et nécessairement a priori. Or le devoir postule la liberté, l’immortalité de l’Ame, l’existence de Dieu. L’idée de Dieu est donc un postulat exigé par la force subjective de la raison pratique etdérivant en droite ligne de l’apriorisme de l’impératif catégorique du devoir.

Cf. Saisset, Le scepticisme, Énésidème, Pascal et A’.mr, Paris, 1865 ; Desdouits, La philosophie de Kant, d’après 1rs trois cyniques, Paris, 1870 : Fouillée, Critique des systèmes de morale contemporains, t. IV. Paris. 1883 : Itabier. Leçons de philosophie, Paris, 1803, t. i. Psychologie, c. xxii. xxix. xi. ; Beirac, Cours élémentaire de philosophie, Paris. 1894 ; Pescb, Kant et la science moderne, c. vii, trad. Lequien, Paris, s. d.

6° Ces erreurs seront réfutées on leur temps aux articles qui les concernent. Voir DlKU. La théologie catholique n’accepte pas l’idée « le Dieu a priori. Pour elle. l’âme humaine est créée par Dieu sans aucune connaissance ni actuelle, ni habituelle ou virtuelle de Dieu : elle est simplement munie alors d’une faculté’, l’intelligence, capable de connaître Dieu. C’est le maximum d’à priori qu’elle accorde dans l’idée de Dieu, et c’est dans ce sens qu’il faut entendre bon nombre de texti s des Pères relatifs à la connaissance naturelle et innée de Dieu en nous. Cf. Franzelin, /’< Deo uno, c. vu. Home, lsTO. p. 112. Cette faculté n’agit que par abstractions exercées sur les données des sens, ses idées premières sont donc relatives aux essonct s des choses cor porelles, elle ne conçoit que plu* tard les esprit

et Dieu, foutes puisqu’l lies

ut de la s, . M s|bi ur I expérience

deci rieures, Cꝟ. 8. Thomi IheoL, I*,

q. i wxiv-i.xxxviii. c.e^t ainsi que la notion d’infini procède de celle de fini et de limité-, la notion di saire vient de celle de contingent, I immuable est connu par le mouvement, l’éternel par le temps. Cf. Honthi Inslilutiones theodiewee, I i iboui

C’est ainsi que les théologiens affirment que nos concepts, pour arriver à exprimerDieu d’une façon t faisante, doivent passer par lil’affirmation

des perfections « pie nous rencontrons ici-bas, la i. tion des imperfections qui s’j mêlent ou des limites <jui les bornent, l’affirmation d’un degré supérieur d «  chesse et de plénitude. <)r un tel procédé ne peut appliquer à Dieu que des concepts a j

Petau, / ; Deo, I. I. c. v, vi, H ru", isti. Thomasete, De Deo, I. IV, c. vii-XI, Venise, 1730 Œo, I. I,

q. ii, c. IV, o. 4, n..’.ne. lKs] ; H

maticx cui <r. V. n. 20, lui ; 1° :

ChoUet, TheoL gica bteit theuna, c. vii, Lille. : III. L’A PRIOIII ET LA POSTERIORI DANS LES Jl’GEments théologioies. — 1° Un entend parfois par rnents a prit /< c ux qui sont imposés par di subjectives. C’est dans ce sens que la philosophie kantisle admet des jugements synthétiques a priori, c’est-è-dire des affirmations qui ne sont inspirées ni par l’expérience, ni par les termes pris en eux-mêmes, mais procèdent de la structure de la faculté qui opère. Ces jugements peuvent être ramenés aux idées a priori dont nous avons parlé plus haut. Nous n’en dirons pas davantage.

2 » Plus communément on appelle a priori les ments analytiques, et a posteriori les jugements synthéthiques. Les premiers sont < u ou l’analyse du sujet fournil une ni-on de lui accorder ou de lui refuser l’attribut : ils sont donc bien a priori puisqu il n’est pas nécessaire de recourir à l’expérience pour y décou r

le lien qui unit ou sépare le sujet et l’attribut. Les seconds n’affirment ou ne nient l’attribut qu en vertu d’une constatation expérimentale et sont, par conséquent. a posteriori,

3° Xt>s jugements sur Dieu sont-Us a priori oh a posteriori’.' Il faut, pour répondre à cette question, distinguer entre les jugements relatifs a l’existence et ceux qui concernent l’essence ou les opérations libres de Dieu. — I. Par rapport à [’existence de I. ulo sophes et des théologiens qui invoquent a l’appui de leur thèse Descartes et saint Anselme voir ANSELME [Saint]) affirment que l’existence de Dieu peut se tirer soit du fait. s, , il <lu contenu de son idée. La l’i ou

l’analyse de l’idée d’infini, selon eux, fourniraient la raison d’attribuer l’existence a l’infini ; le jugement : > 1 infini. Dieu, existe, i serait un jugement a priori. D’autres leur répondent que de Vidée de l’infini on ne saurait passer à la réalité de l’infini, et que de cette idée on peut seulement inférer que, si l’infini existe, il I nécessairement par soi. et en vertu même de son essence. Celte doctrine a été discutée a propos de 1 ment de saint Anselme. - 2. Par rapport à l’ei divine, l’existence d’un Dieu premier moteur « tant on peu ! tirer du concept de Dieu la raison de lui accoi.br tous ses attributs : sa toute-puis.. sa bonté, son unité, etc., et les jn_ i Dieu est tout-puissant, Dieu est’Dieu est un, « sont des jugements o priori. Mais ces jugements ne s, , nt pas nécessairement a pr indépendamment de l’analyse du concept de mière, el par la seul.’observation du monde, on : déduire certains attributsde Dieu. Parexemple, de 1 qui paraît dans le monde, on peut conclure que Dieu est sage et intelligent Dai Dieu

Par i ip|