Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 1.2.djvu/110

Cette page n’a pas encore été corrigée

1715

M’I I i f » I I ; I A T 1 N MX PERSONNES DE LA SAINTE TRINITÉ 1710

ii, ni de vraies appropriations, par exemple, celui Charilai Pater est, gratta Filiun, conimunicatio ritus i : ’" s 2 L’iconographie de l’appropriation possède un type très expressif dans un sarcophage découvert sur la voie Ostienne dans les fondatii is du ciborium de l’autel de Saint-Paul-hors-les-Murs, et conservé au musée du Latran, n « 10Î Bg. 19). Trois personnages, les trois personnes de la sainte Trinité, portant la barbe et ayant le même symbole de la coéternité des trois personnes adorables, procèdent à la création d’Eve. A l’arrière du groupe, i" Père debout, paraissant présider à l’œuvre créatrice. Devant le Père, assis sur un siège en treillis recouvert d une drapi rie, le I ils la main droite levée, trois doigts étendus dans le geste du commandement ou de la bénédiction : geste créateur et bénissant qui ordonnée Eve de sortir du côté d’Adam. A gauche du Fils, debout, l’Esprit-Saint, regardant le Père et le Fils, et la main droite posée sur la tête d’Eve parachevant l’œuvre créatrice du Fils. Ainsi est traduite, par la sculpture, la pensée de saint [renée : « Pour faire ce qu’il avait en lui-même voué à l’être, Dieu a lui aussi ses mains : car, il a toujours le Verbe et la Sagesse, le Fils et l’Esprit par lesquels et dans lesquels il a fait librement et spontanément toutes choses. » [renée, I.. c. xxxvi, n._ 2. Cf. Franzelin, op. cit., p. 221, note 2 ; Marucchi, Éléments d’archéologie chrétienne, 1. IV, c. VIH, § 1, Rome, 1900, t. i. p. 327. Voir une explication un peu différente dans Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, v° Trinité, Paris, 1877. — Dans la lia, na sotterranea, de Bosio, Rome, 1632, p. 148, une inscription postérieure à l’époque des Catacombes porte : in nomine Patris omnipotentis et Domini nostri Jfsu ^ Fil. et sancti Paracleti. On lit la même inscription sur un marbre fruste trouvé à Saint-Taurin d’Évreux. Le Blant, Inscriptions chrétiennes de la Gaule, Paris. 1856, t. I, p. 222. ;

3- Les Pères grecs esquissent déjà la théorie de l’appropriation dans ses lignes principales par les règles qu’ils établissent pour l’emploi des’noms, xMj<rei « , divins. — 1. Ils distinguent en premier lieu les choses qui sont autour de Dieu, qui le concernent, ri -iy. 0eôv, et les choses qui sont en Dieu, qui constituent son essence, ta xavà (-HoI. Les premières sont connaissahles, les secondes sont inconnaissables en elles-mêmes et ne peuvent être connues que par les premières ; en d’autres termes, Dieu ne peut être connu que par nos relations avec Lui. — 2. Puis, dans les choses y.arix 8eôv, les Pères distinguent les noms communs à la divinité et les noms propres aux personnes divines. Celles-ci n’ont chacune qu’un nom propre, ?310v Svou.ct, les autres dénominations ne sont que des appellations. kXt, <7*i ;. — 3. Les v.’/r^v. ; se tirent de la Sainte Écriture. Grâce à elles, on découvre le caractère propre de chaque personne. Grégoire de Nazianze, Oral., xxx, 10, 17, 19, 20, ! ’.< :., t. xxxvi, col. 124-129 ; Origène, in Joa., tom. i, 10, 11, 23, /’. G., t. xiv. col. 38, 39, 59 ; s. Atha. DedecretisNicœnsesynodi, 17, /’.(.’., t. xxv, col. iôl : s. Basile, De Spiritu Sancto, 17, P. G., t. xxxii, c. Grégoire de Nsse. Contra Eunomium, l. 111. /’. Cf., t.XLV, eol. 612 ; Jean Damascène, De ftdeorthodoxa, . I, c.xii, /’. G., t. xav, eol. M’. » . - Ces -/.-/t.te’. ; qui ne sont pas le nom propre des personnes divines, mais qui sont cependant attribuées a celles-ci et les fonl mieux connaître. m sonl i lies pas quelque chose de Lien voisin des termes appropriés ? Le I’. de Régnon, op. cit., étude XVII, e. ii, t. i. p. 305 ; étude XXV, c i. t. m. p. 386, y voit n, l. mi cette différence que l’appropriation n’apprend rien de nouveau sur la personne divine et ne sert qu’à rappeler des notions acquises » ; au contrain appellations (xVrjmic) scripturales précèdent dans l’esprit

des (fui, ans loiil travail de la raison. On les accepte

d’abord comme contenant une vérité relative aux par


év idem <t, ’- >.

L* Les J /

d uiemanière j définitive les I

priation. Saint Hilaii, 1. H, n. 1, P. L.,

t x. col. 50, 1 1 saint Augustin, De Trinitate, I. VI. c. x, /’. L., t. xi. n. col. 931 ; £ 11,

e. v. /’. L., t. xxxiv. col. 21, emploient |e> ; appropriations rapportées plus haut comme les premiers auteurs de la théorie dont s Léon le (.rand donna ensuite les raisons : « L. est inséparable, écrit celui-ci, mais si nous vou ! comprendre qu’elle est une trinité, nous ne pouvoir parler sans séparer et distinguer les termes : quucum iseparabilù, nunquam intelligeretur esse trinxlas, si semper inseparabililer diceretur. Donc, bien dans la Trinité existe la divinité immuable, uniqu, substance, indivise dans ses opérations, unanime dans ses volontés, pareille en pui~

hujus beatse Trinitatit incomniulabili » divinilaa una est in substantia, indivisa in opère, lun tate, par m omnipotentia, œqualis ingloria, cependant la sainte Écriture attribue spécialement aux personnes ins noms et certains faits, de qua sanctaScriptura sic loquitur ut aut pi factis aul in verbi » aliquid assignel quod singulis videatur convenire personi* ; el en cela elle ne trouble pas la foi, mais elle l’instruit, non perturbatur fides calhulica, sed docetur, parce que l’innée ne sépare pas ce que l’oreille discern non dividat mtelleclus quod distinguai audit us. Au contraire, les fidèles sont empêchés ainsi d’errer sur la Trinité, ut confessio fidelium de Trinitate non cri Sermo de Pentecoste, lxxvi, c. ni, P. L.. t. nv, col. 405. — La scolastique donna à la théorie sa forme actuelle. Même quelques docteurs comme Alexandre de Halès, I » , q. lxxii, membr. iii, a. 1. Venise. 1576, t. i. fol. 161 ; Albert le Grand, I » , q. I, membr. I, Lyon. 1651, t. xyii, p. 289 ; saint Iiuriavenlure. In 1 V S< nt., 1. I, dis*. X XXIV. q. iii, Opéra, Quaracchi. 1883, t.i 6, p. 592 ; saint Thomas, loc. cit., la complétèrent Jusque-là on avait attribué les noms essentiels aux personnes divines à cause d’une certaine ressemblance entre le contenu de ces noms essentiels et le t

Ces auteurs ajoutèrent à l’appropriation par ressemblance l’appropriation par dissemblance, et ainsi ils affirmèrent qu’on attribuait au Père la puissance pour éviter lidée de vieillesse et d’impuissance qu’éveille Souvent le nom de père chez les huinains.au Fils le nom de sas pour repousser l’idée d’inexpérience et d’ignorance qui vient souvent à propos des fils des hommes, etc.

., Les i - mis de l’appropriation furent, d’une façon pale, tous les hérétiques qui, ou, Dt, OU

diminuèrent la distinction des personi qui

l’exagérèrent jusqu’à en faire d

voire même inégales, ne devaient plus considérer comme appropriés, mais employer comme propres aux sonn, s divines, les noms essentiels qui leur sont appliqués, ("eux qui le diminuèrent, à la f.uon des Babel] devaient regarder l’appropriation comme inutile puisque les trois personnes divines n’étant plus distinctes que de nom, il est oiseux de chercher des formules qui fissent ressortir leur caractère propi anel.

Le principal et plus direct adversaire des appropriations fut Ahél.ird qui prétendait qu’on ne doit attribuer de préférence et approprier la pu Père, mais la lui rapporter exclusivement et en pr que la puissance est la propriété 1 personnelle du Père. que le Fils n’a qu’une certaine puissance, et qi. Saint-Esprit n’est nullement une puissance. De même qu’il identifiait la personne du Père avec 1.. puisa il identifiait celle du Fils avec la celle du

Saint-Esprit avec la bonté : ces attributs n’étaient donc plus appropriés aux personnes divines,