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APOLOGÉTIQUE NOl <>^ ET BUT)

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devra se placer, de déterminer ici qu’elle

devra remplir, el lurtoul de la séparer un même de la distinguer de telle ou telle science théologique dont elle (ail partie.

Y a-t-il an Jésus-Christ deux votant i ! La noi elle vraiment un sacrifice ? Questions d’apologétique contre les monothélitea, les protestants, mais aussi thèses de dogmatique. — La virginité a-t-elle fait tort

m mariage ? L’Église condamne-t-elle le prêt à iatén i

Questions de controverse entre tes théologiens d’une part, les économistes et les historiens d’autre part, mais auS81 thë8es de morale. — (.’histoire de.louas, les sources du Pentateuque appartiennent au cours d’Écriture sainte, mais elles sont un terrain de combat où se rencontrent avec les catholiques les rationalistes ou les hpei critiques. — L’Église a-t-clle aboli l’esclavage ; a-t-elle entretenu et produit peut-être les ténèbres qui environnaient certaines questions au moyen âge ? Le pape Honorius s’est-il trompe’? — A l’historien de l’Eglise qui traite directement ces questions, l’apologiste emprunte les résultats définitifs de ses recherches pour les opposer à ceux qui diraient avec Leconte de Lisle : « Le christianisme n’a jamais exercé qu’une influence déplorable sur les intelligences et sur les mœurs. » Histoire populaire du christianisme, Paris, 1871, p. 140. Ces exemples suffisent pour montrer que les limites sont imprécises qui séparent le domaine apologétique de celui où se meuvent les sciences dont la théologie est la reine.

Quelques auteurs, parmi lesquels M. Duilhé de Saint-Projet, Apologie scientifique de la foi chrétienne, 4e édit., Paris, 1897, p. 78, distinguent l’apologie, la controverse et la polémique. La première est dirigée contre les infidèles ; telles les principales œuvres des Pères des premiers siècles ; on peut rappeler comme un modèle la Cité de Dieu de saint Augustin, cette démonstration de la providence qui agit visiblement par les invasions barbares contre le monde romain oppresseur et corrompu, vainement protégé 1 par ses faux dieux ensevelis dans les ruines de la patrie. — La controverse défend contre les dissidents et les hérétiques l’unité et l’intégrité de la foi ; telle cette merveilleuse Histoire des variations, où Bossuet dénonce l’inévitable morcellement et la nécessaire confusion des doctrines protestantes. — Enfin, au sein de l’Église, exerçant un droit très légitime et contribuant aux richesses et aux progrès de la théologie, des écoles se sont constituées autour des systèmes élaborés par des hommes de génie pour élucider ou expliquer des problèmes obscurs : telles les discussions sur la manière d’entendre l’efficacité de la grâce entre le dominicain Thomas de Lemos et le jésuite Grégoire de Valentia, pendant les séances des congrégations de auxiliis.

VI. Définition. —

Ces considérations suffisent pour nous permettre une définition. L’apologétique est cette partie de la théologie qui traite scientifiquement de la justification et de la défense de la foi chrétienne.

VII. BUT DE L’APOLOGÉTIQUE. —

Kn résumant le dessein de son poème de La religion par ces paroles bien connues :

La raison dans mes vers conduit l’homme a la fol,

Louis Racine exprimait la fin principale de l’apologétique. Elle doit conduire l’homme à l’acte de foi. Nous étudierons au mot loi la nature de la foi surnaturelle et les rapports des motifs de crédibilité, fournis par l’apologétique, avec l’acte de foi surnaturelle. Cependant ceui

qui, ne tenant point Compte du Caractère surnaturel delà

loi divine, considèrent seulement le caractère générique

qui est commun à la foi divine et aux autres croyances,

nous demandent aussi comment I apologétique produit

la toi. il convient de répondre ici à leur question. Mais « toute action générique ou générale de foi ou de croyance,

pouvant s appliqui r en même temps a la foi catholique, a la loi surnaturelle, i la foi humaine, a la croyance en Dieu, a la loi historique, a la foi de la raison en i Ile-même, etc., toute notion de ce genre est htalen un nid d’équivoques » . P. Gaudeau, / et le besoin de - note I. D

les anciens traité- de logique, la f..i était ladle

à une vérité ou à un l’ait sur l’autorité d’un témoin. Aujourd’hui on dirait plus volontiers avec M. Paul Janet : i J’entends par crovance toute forme de conviction qui ne dépend pas exclusivement de la raison et de l’examen, et qui est l’œuvre commune du sentiment, de la raison et de la volonté que et de psy chologie, Paris, 1887, p. 7-2. C’est a peu près en sens qu’il faut entendre le mot Glauben dans la philosophie kantienne. La foi est opposée à la sce comme la raison pratique a la raison pure, et M. Ch I nouvier cite en l’approuvant, en l’admirant, la définition de ce philosophe : La foi est un état moral de la raison, dans l’adhésion qu’elle donne aux ch inaccessibles à la connaissance, i Phil. analytique de l’histoire, Paris, 1897, t. m. p. il7. D’où la tendance d’un grand nombre de nos contemporains à soustraire les motifs de la foi au jugement intellectuel. « La foi D allaire ni de raisonnement, ni d’expérience. On ni montre pas la divinité du Christ, on l’affirme ou on la nie : on y croit ou on n’y croit pas, comme à l’immortalité de l’âme, comme à l’existence de Dieu… On croit parce que l’on veut croire, pour des raisons de l’ordre moral, parce que l’on sent le besoin d’une règle et que ni la nature ni l’homme n’en sauraient trouver une en eux. » F. Rrunetiere, La science et la réligû 1893, p. 59, et note de la p. 62. A son tour, M. E. Faguet dit : « L’idéal ne se prouve en aucune façon ; on ne l’aime qu’en y croyant, sans aucune raison d’y croire, ce qui est proprement un acte de foi. L’acte de foi consiste à dire : Je crois parce que j’aime. » La religion de nos contemporains, dans la Reçue bleue, Il janvier 1896. Avant lui, M. J. Lemaitre : « La vérité de la religion catholique ne se démontre pas. Car s’il des dogmes et des m ; stères, on ne saurait croire au surnaturel pour des motifs rationnels : cela implique contradiction. Et s’il s’agit de la révélation considérée comme un fait historique, j’ai rencontré des ecclésiastiques qui reconnaissaient que, pour un esprit muni de critique et non prévenu par la grâce, il peut y avoir, à la rigueur, autant de raisons de rejeter ce fait que de l’admettre. » Les contemporains, Il « série : /--’P. M sabré, Paris, 1891, p. 128. On reconnaît la doctrine tideiste de Lamennais : « Quand la vérité se donne, l’homme la reçoit : voilà tout ce qu’il peut, encore faut-il qu’il la reçoive de confiance et sans exiger qu’elle montre ses titres, car il n’est pas même en état de les vérifier. « Pensées diverses. Paris, 1841, p. 488. A ces affirmations, il faut répondre avec le cardinal Pie : < Qu’une chose doive être crue, ce n’est pas la foi qui le voit, c’est la raison. Seconde instruction synodale sur les erreurs du temps présent. Discours et instructions aies. Poitiers. 1860. t. iii, p. 209, note, et avec M " d’Hulst : « La foi est… un assentiment donné a la parole de Dieu… mais avant de se donner, le rrov.int a besoin de s’assurer que Dieu a vraiment parle que Dieu enseigne, je dois le croire ; mais la question de savoir si Pieu a enseigné est une question de fait, et l’enquête que j’institue pour la résoudre est d’ordre rationnel. » lier. <lu cierge français, l, r fév. 1805, p

la traduction des paroles si souvent r : décisives du docteur angéliqne : ///< qui crédit… non crederet msi viderai ea [que crédit denda, te/

propter evidentiam signorum, vel propter alùjuid ejut modi. Surn. theol.. Il » II*, q. I. a. i. ad 8° ". Mais il importe de fixer le sens du mol : videret. De quelle vision est-il question ici ? L’apologétique produit-elle l’évi-