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LES RUINES DE PARIS

À ces époques primitives, les habitants de Saba, de Tyr, d’Argos, d’Ur, de Sidon se disputaient, se passionnaient, se persécutaient, se massacraient pour des idées, pour des doctrines d’où semblait alors dépendre l’avenir du monde, et que le siècle suivant abandonnait avec insouciance, en se demandant comment on avait pu leur consacrer tant de paroles, tant d’encre, tant de sang. Ils ne recommençaient pas moins la lutte en faveur d’autres conceptions, jugées irréfutables aussi celles-là, et dont le siècle suivant devait sourire à son tour, semblant ignorer ce qu’il en avait conservé, et oubliant que le progrès est fait de ces déceptions qui bordent la route suivie par l’humanité.