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empêche d’y mener paître leurs troupeaux, et le plus brave n’oserait s’y aventurer la nuit. Ils racontent que, certains soirs d’orage, la vie semble se réveiller dans ces abîmes. Des myriades de lueurs phosphorescentes rasent le sol, et des bruits confus retentissent dans les entrailles de la terre. Les marteaux retombent sur l’enclume, les machines sifflent, les métiers crient, les chevaux hennissent, les chariots roulent lourdement sur le pavé. Les éclats de rire se mêlent aux sanglots étouffés, les plaintes douloureuses aux ricanements moqueurs, les blasphèmes aux chastes prières. On entend les clameurs de l’orgie et les soupirs des vierges, les imprécations et les cantiques sacrés, les grincements de dents et les chants joyeux, les gémissements sourds, les cris désespérés