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grande cité, et elle doit se retrouver telle aujourd’hui qu’elle était il y a trois mille ans, à l’heure où s’est précipitée la gigantesque avalanche de terre, de cendres et de sable sous laquelle elle est ensevelie.

Nous restâmes longtemps pensifs, absorbés dans une contemplation muette. Le silence s’était fait autour de nous, comme si quelque habitués que nos hôtes fussent à cette vue, sa grandeur produisait toujours sur eux un indéfinissable effet de terreur et de vertige. Ils ignoraient, pourtant, que de richesses, que de merveilles, que de souvenirs gisaient sous ces monceaux de sable, sous cette plaine aride, où ne croît qu’une herbe chétive et jaunie. Ils disent qu’il n’y pleut jamais et que le ciel y reste toujours voilé ; une crainte superstitieuse les