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que celui de la liberté n’est que dans celles d’un petit nombre, et presque dans le cœur de personne.

Le plus sublime et le plus utile de tous les fanatismes, celui qui produirait des hommes plus grands que tous ceux qui ont existé, serait le fanatisme qui créerait et propagerait une religion dont le Dieu ordonnerait, sous les peines futures et présentes, les plus graves, à tous les hommes d’être libres. Mais les hommes qui soufflaient le feu du fanatisme dans le cœur des autres, n’étaient presque jamais fanatiques eux-mêmes, et ils avaient trop d’intérêt à leur annoncer une religion et un Dieu qui commandassent sévèrement aux hommes d’être esclaves.




CHAPITRE NEUVIÈME.

Des tyrannies anciennes, comparées aux tyrannies modernes.


Les mêmes causes ont certainement, en tout temps et en tous lieux, avec très-peu de différence, produit les mêmes effets. Tous les peuples très-corrompus ont toujours été