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nies sur la tête d’un seul, mais jamais elles n’ont manqué de se prêter des secours mutuels.

La religion payenne, en multipliant sans fin le nombre des Dieux, en faisant de l’Olympe une espèce de république, en soumettant Jupiter lui-même aux lois du destin, en lui faisant respecter les usages et les privilèges de la cour céleste, devait être, et fut en effet très-favorable à la liberté. La religion Judaïque, ensuite les religions Chrétienne, Mahométane, qui admettent un Dieu seul, maître terrible et absolu de toutes choses, devaient être, ont été, et sont toujours beaucoup plus favorables à la tyrannie.

Je passe légèrement sur ces choses qui ne m’appartiennent pas, et que d’autres ont dites avant moi. Je reviens à mon sujet, et je n’examinerai entre les diverses religions que la nôtre, et seulement par rapport à son influence sur les tyrannies européennes.

La religion chrétienne, qui est celle de presque toute l’Europe, n’est pas, par sa nature, favorable à la liberté ; mais la religion catholique se montre tout-à-fait incompatible avec la liberté : il suffira, je crois, pour prouver la vérité de la première de