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CHAPITRE CINQUIÈME.

De l’ambition.


Ce desir impérieux, ce puissant aiguillon qui porte les hommes, plus ou moins, à chercher les moyens de s’élever au-dessus des autres et d’eux mêmes ; cette passion bouillante qui produit tout ensemble, et les desseins les plus glorieux et les entreprises les plus abominables, l’ambition, enfin, sous la tyrannie, ne perd rien, de son activité ; elle ne reste pas endormie ou étouffée, comme tant d’autres nobles passions de l’homme, sous un tel gouvernement. L’ambition, sous la tyrannie, trouvant tous les chemins et tous les moyens pour arriver à des fins vertueuses et sublimes, fermés ou détruits, devient d’autant plus vile et d’autant plus funeste, que sa force était plus grande et plus soutenue.

Le but le plus élevé de l’ambition de celui qui n’est pas né libre, est d’obtenir une part quelconque de la souveraine