seul, monarchie alors est synonime de tyrannie ; si, au contraire, monarchie veut dire l’autorité d’un seul, restreinte par les lois, ces lois, pour pouvoir arrêter l’autorité et la force, doivent avoir nécessairement aussi une force et une autorité effectives égales au moins à celles du monarque ; et aussitôt qu’il y a dans un gouvernement deux forces et deux autorités qui se balancent mutuellement, il est clair que ce gouvernement cesse à l’instant d’être une monarchie. Ce mot grec ne signifie autre chose enfin que gouvernement et autorité d’un seul avec des lois, et avec des lois, parce qu’aucune société n’existe sans lois, telles qu’elles ; mais on entend alors aussi autorité d’un seul, au-dessus de ces lois, parce qu’il n’y a pas de monarque, où il existe une autorité plus grande ou égale à la sienne.
À présent je demande en quoi diffèrent le gouvernement et l’autorité d’un seul dans la tyrannie du gouvernement, et de l’autorité d’un seul dans la monarchie ? On me répond, dans l’abus : je réplique ; et qui peut empêcher cet abus ? On ajoute les lois ; je reprends : ces lois ont-elles une force et une autorité par elles-mêmes, tout-à-fait indépendantes de celle du prince ? Tout le monde