Page:Alfieri - De la Tyrannie.djvu/173

Cette page a été validée par deux contributeurs.

lâcheté et la prudence, ne peuvent vivre en sûreté dans leurs obscures et paisibles demeures, lorsqu’ils y seront troublés par l’autorité toujours inquiète du tyran, osent se montrer hardiment tels qu’ils sont ; qu’il leur suffise pour se défendre de pouvoir dire qu’ils n’ont pas cherché les dangers, mais qu’ils ne doivent, ne peuvent, ne veulent, ni ne savent les fuir quand ils les ont trouvés.



CHAPITRE QUATRIÈME.

Comment on doit mourir sous la tyrannie.


Quoique la véritable gloire, c’est-à-dire, celle de se rendre par de grandes entreprises utile à sa patrie et à ses concitoyens, ne puisse être acquise par celui qui est né et condamné à vivre sous une tyrannie qui le réduit à une vie inactive, personne néanmoins ne pourrait empêcher à celui qui en aurait le brûlant désir, la gloire de mourir en homme libre, quoique né sous l’esclavage.