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cruels toutes les fois qu’ils viennent à s’élever au-dessus des autres par d’autres voies que celle de la vertu ? Et comment est-il possible que la vertu puisse être l’échelle des honneurs et de l’autorité sous une tyrannie quelconque ?

L’effet est donc le même en Orient et en Occident, puisque entre le peuple et le tyran il y a toujours des nobles ou héréditaires ou factices, et la milice permanente ; deux classes sans lesquelles il n’y a et ne peut y avoir de tyrannie, et avec lesquelles la liberté ne peut exister long-temps.

On me dira peut-être que dans toute espèce de démocratie ou de république mixte les prêtres, les magistrats et les chefs de la milice, sont également et toujours supérieurs au peuple. À cela je réponds, en distinguant : ceux-ci, dans la république, sont bien, pris séparément, au-dessus de chaque individu, mais beaucoup au-dessous de l’universalité ; ils sont choisis par tous ou par le plus grand nombre pour un temps limité, et non à vie ; ils sont soumis aux lois, et contraints à donner, quand on l’exige, un compte scrupuleux de leur conduite.

Mais ces prêtres, ces magistrats, ces chefs de la milice sont, dans la tyrannie, au-des-