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peut naître difficilement, et exercer sa tyrannie ; mais que plus difficilement encore, il peut naître un Brutus pour servir le bien public de sa tête et de son bras.




CHAPITRE DIXIÈME.

Du faux honneur.


Si les tyrannies anciennes ressemblent aux modernes en ce qu’elles ont également la peur pour base, la milice et la religion pour moyens, les modernes diffèrent en quelque chose des anciennes, en ce qu’elles ont dans le faux honneur et dans la noblesse héréditaire un soutien qui peut les faire durer éternellement. Je vais donc parler de ce faux honneur. — Je réserverai un chapitre à part pour la noblesse qui le mérite bien à tous égards.

L’honneur, ce nom déjà tant de fois défini par tous les peuples, et dans tous les temps si diversement interprêté, et à mon avis indéfinissable, je l’établirai simplement par ces mots : le désir et le droit d’être