Thiers et je vous enverrai ce soir un billet qui vous fera connaître notre dernier mot.
Ce billet arriva, en effet, comme nous étions réunis ; il portait en quelques mots que l’opinion exprimée avant dîner par Duvergier était celle de Thiers, et qu’il fallait renoncer à l’affaire dont on avait parlé. Nous nous séparâmes immédiatement : le sort était jeté !
Je ne doute pas que parmi les motifs du refus de Duvergier et de Thiers ne se soit trouvé en première ligne celui-ci, qui ne fut pas exprimé : le ministère tombant sans bruit, par l’effet commun d’une partie des conservateurs et par les nôtres et sur un ordre du jour présenté par nous, le pouvoir nous arrivait et n’allait point jusqu’à ceux qui avaient monté toute cette grande machine des banquets pour le conquérir.
Rivet me disait aujourd’hui (19 octobre 1850) qu’il n’avait jamais causé avec Dufaure de ce qui était arrivé à celui-ci le 24 février ; mais que, par la conversation de personnes de sa famille ou de son intimité, il avait conclu ceci :
Vers six heures un quart, le 23 février, M. Molé, après s’être concerté avec M. de Montalivet, envoya prier Dufaure de passer chez lui. Celui-ci, en se rendant chez M. Molé, entra chez Rivet et le pria de l’attendre, parce que son intention était de revenir chez Rivet en sortant de chez M. Molé. Dufaure ne revint pas et Rivet ne le revit qu’assez longtemps après, mais il croit savoir qu’arrivé chez Molé, et après une assez longue conversation, Dufaure se retira, déclarant qu’il ne voulait pas faire partie du nouveau cabinet, et qu’à son avis, les circonstances demandaient les hommes qui avaient amené le mouvement, c’est-à-dire Thiers et Barrot.
Il revint chez lui fort effrayé de l’aspect de Paris, trouva sa