À ces difficultés qui étaient comme inhérentes à la situation et, par conséquent, permanentes, s’en joignaient de passagères, qu’il n’était guère facile de surmonter : l’agitation révolutionnaire ranimée dans une partie du pays, l’esprit et les habitudes d’exclusion répandus et déjà enracinés dans l’administration publique ; l’expédition de Rome si mal conçue et si mal conduite qu’il était désormais aussi difficile de la pousser à bout que d’en sortir ; tout l’héritage enfin des fautes commises par ceux qui nous avaient précédés.
Voilà bien des raisons d’hésiter, et, au fond, je n’hésitais point.
L’idée de prendre un poste dont la crainte écartait tant de gens et de tirer la société du mauvais pas dans lequel on l’avait engagée, flattait tout à la fois mon honnêteté et mon orgueil. Je sentais bien que je ne devais faire que passer dans le gouvernement sans m’y arrêter ; mais j’espérais y rester assez de temps pour pouvoir y rendre quelque service signalé à mon pays, et pour m’y grandir moi-même. Cela suffisait à m’entraîner.
Je pris sur-le-champ trois résolutions :
La première était de ne point refuser le ministère si une bonne occasion s’offrait ;
La seconde, de n’entrer dans le gouvernement qu’avec