nation de l’oppression des ouvriers de Paris et la remirent en possession d’elle-même.
Les théories socialistes continuèrent à pénétrer dans l’esprit du peuple sous la forme de passions cupides et envieuses et à y déposer la semence de révolutions futures ; mais le parti socialiste lui-même demeura vaincu et impuissant. Les montagnards, qui ne lui appartenaient pas, sentirent bientôt qu’ils étaient irrévocablement atteints par le même coup qui l’avait frappé. Les républicains modérés ne tardèrent pas à craindre eux-mêmes que cette victoire ne les eût placés sur une pente qui pouvait les conduire hors de la république, et ils firent aussitôt effort pour se retenir, mais en vain. Moi, qui détestais les montagnards et ne tenais guère à la république, mais qui adorais la liberté, je conçus, dès le lendemain de ces journées, de grandes appréhensions pour elle. Je considérai sur-le-champ le combat de Juin comme une crise nécessaire mais après laquelle le tempérament de la nation se trouverait en quelque sorte changé. À l’amour de l’indépendance allait succéder la crainte et peut-être le dégoût des institutions libres ; après un tel abus de la liberté, un tel retour était inévitable. Ce mouvement de retraite commença, en effet, dès le 27 juin ; d’abord très lent et comme invisible à l’œil nu, puis rapide, puis impétueux et irrésistible. Où s’arrêtera-t-il ? Je