d’inexorable destruction qui m’étaient naturellement si étrangères. En repassant devant les petites rues à l’entrée desquelles j’avais vu, l’avant-veille, construire des barricades, si solides et si propres, je m’aperçus que le canon avait fort dérangé ces beaux ouvrages, mais on en voyait la trace.
Ce fut Marrast, maire de Paris, qui me reçut, il me dit qu’en effet l’Hôtel de Ville était dégagé ; mais que peut-être, durant la nuit, les insurgés essayeraient de reprendre les rues qu’on venait de leur enlever. Je le trouvai moins rassuré que ses bulletins. Il me conduisit à une chambre où on avait déposé Bedeau dangereusement blessé dès le premier jour. Ce poste de l’Hôtel de Ville était bien fatal aux généraux qui y commandaient. Bedeau manqua y périr. Duvivier et Négrier, qui lui succédèrent, y furent tués. Bedeau se croyait légèrement atteint, et il n’était préoccupé que de la situation des affaires ; l’activité de son esprit me parut toutefois de mauvais augure et m’inquiéta.
La nuit était venue depuis assez longtemps lorsque je quittai l’Hôtel de Ville pour revenir à l’Assemblée. On voulut me donner une escorte que je refusai, ne croyant pas en avoir besoin ; mais je le regrettai plus d’une fois dans le chemin. Pour empêcher que les quartiers insurgés ne reçussent des renforts, des munitions ou des avis des autres parties de la ville, où