Page:Alexis de Tocqueville - Souvenirs, Calmann Levy 1893.djvu/163

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

V

Première réunion de l’Assemblée constituante. — Aspect de cette Assemblée.

Je ne m’arrêtai à Valognes que pour dire adieu à quelques-uns de mes amis ; plusieurs ne me quittèrent que les larmes aux yeux, car c’était une croyance répandue en province, que les représentants allaient être exposés à de grands dangers dans Paris ; plusieurs de ces braves gens me dirent : « Si on attaque l’Assemblée nationale, nous viendrons vous défendre. » Je me reproche de n’avoir vu alors dans ces paroles que de vains mots, car ils vinrent tous, en effet, eux et beaucoup d’autres, comme on le verra plus loin.

Ce ne fut qu’à Paris, que j’appris que j’avais eu cent