Page:Alexis de Tocqueville - Souvenirs, Calmann Levy 1893.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

logne ; là, nous eûmes le bonheur de trouver un cabriolet qui consentit à nous conduire par les boulevards extérieurs, jusqu’aux environs de la barrière de Clichy, par où nous regagnâmes sa maison. Pendant tout ce trajet, ajoutait M. Talabot, et surtout au début, M. Thiers me parut presque hors de son bon sens ; il gesticulait, il sanglotait, il prononçait des paroles incohérentes ; la catastrophe dont il venait d’être témoin, l’avenir du pays, ses propres périls, formaient un chaos au milieu duquel sa pensée s’agitait et s’égarait à tous moments. »