QUELLES SONT LEURS CHANCES DE DURÉE.
Le démembrement de l’Union, en introduisant la guerre au sein des États aujourd’hui confédérés, et avec elle les armées permanentes, la dictature et les impôts, pourrait à la longue y compromettre le sort des institutions républicaines.
Il ne faut pas confondre cependant l’avenir de la république et celui de l’Union.
L’Union est un accident qui ne durera qu’autant que les circonstances le favoriseront, mais la république me semble l’état naturel des Américains ; et il n’y a que l’action continue de causes contraires et agissant toujours dans le même sens qui pût lui substituer la monarchie.
L’Union existe principalement dans la loi qui l’a créée. Une seule révolution, un changement dans l’opinion publique peut la briser pour jamais. La république a des racines plus profondes.
Ce qu’on entend par république aux États-Unis, c’est l’action lente et tranquille de la société sur elle-même. C’est un état régulier fondé réellement sur la volonté éclairée du peuple. C’est un gouvernement conciliateur, où les résolutions se mûrissent longuement, se discutent avec lenteur et s’exécutent avec maturité.