versel de la société, ce point immobile choque ses regards, et il veut voir s’il ne parviendra pas à le mettre en branle comme le reste.
Il arrive quelquefois, chez un peuple divisé d’opinions, que l’équilibre entre les partis venant à se rompre, l’un d’eux acquiert une prépondérance irrésistible. Il brise tous les obstacles, accable son adversaire et exploite la société entière à son profit. Les vaincus, désespérant alors du succès, se cachent ou se taisent. Il se fait une immobilité et un silence universels. La nation semble réunie dans une même pensée. Le parti vainqueur se lève et dit : « J’ai rendu la paix au pays, on me doit des actions de grâces. »
Mais sous cette unanimité apparente se cachent encore des divisions profondes et une opposition réelle.
C’est ce qui arriva en Amérique : quand le parti démocratique eut obtenu la prépondérance, on le vit s’emparer de la direction exclusive des affaires. Depuis, il n’a cessé de modeler les mœurs et les lois sur ses désirs.
De nos jours, on peut dire qu’aux États-Unis les classes riches de la société sont presque entièrement hors des affaires politiques, et que la richesse, loin