Aux États-Unis, les questions politiques ne peuvent se poser d’une manière aussi générale et aussi absolue, et tous les partis sont prêts à reconnaître les droits de la majorité, parce que tous ils espèrent pouvoir un jour les exercer à leur profit.
La majorité a donc aux États-Unis une immense puissance de fait et une puissance d’opinion presque aussi grande ; et lorsqu’elle est une fois formée sur une question, il n’y a pour ainsi dire point d’obstacles qui puissent, je ne dirai pas arrêter, mais même retarder sa marche, et lui laisser le temps d’écouter les plaintes de ceux qu’elle écrase en passant.
Les conséquences de cet état de choses sont funestes et dangereuses pour l’avenir.
J’ai parlé précédemment des vices qui sont naturels au gouvernement de la démocratie ; il n’en est pas un qui ne croisse en même temps que le pouvoir de la majorité.