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LE COLLAGE

dont je ferais une bonbonnière, ou je louerais à son intention quelque petite maison aux environs de Paris. Une fois installée là, ayant un chez soi, Célina s’accoutumerait à me voir de loin en loin seulement ; puis, nous nous séparerions un jour, sans secousse, à l’amiable. Peut-être resterais-je son ami ! Au lieu de cela, je redoute des abominations prochaines. Pauvre, j’en arrive à rêver des choses folles, oui ! des moyens de théâtre, des lâchetés et des traîtrises. Un ami, par exemple, qui la séduirait, par dévouement pour moi, afin qu’ensuite je les surprisse tous deux en flagrant délit.


XII


Encore un lundi.

Comme il y a quinze mois, je sors de chez les Germondy, ou je recommence à m’inviter à dîner. Mon meilleur ami ne se porte pas mal. Nous avons mangé du bar exquis, très frais, expédié directement de l’Océan, avec des riz de veau au jus et du faisan truffé. Pendant le repas, madame Germondy m’a semblé une femme nouvelle, heureuse de quelque grande joie, rajeunie. Enfin, au salon, lui, m’a donné l’explication : « Une nouvelle, mon brave ! Préparez-vous à être parrain avant six mois. » Et madame Germondy est devenue toute rouge. Autant que j’ai pu, je me