Moi, je n’y prends garde, mais Célina s’arrête. Célina aime au moins les animaux. Un tout petit chat, quelque orphelin abandonné, errait parmi les pierres de taille du chantier, la queue en l’air, au clair de lune.
Célina, remuée, passe son bras entre les planches.
— Mon minet, mon mignon chéri !
Le minet se laisse saisir. Célina saute de joie.
— Le voilà, mon amour d’amour !… Tout noir, avec des taches blanches ! Vois, comme il est mignon et doux… Il me prend peut-être pour sa mère…
Et de lui embrasser le museau, les oreilles, les pattes ; puis de me dire, sur son ton de supplication caressante :
— Si tu voulais !… Laisse-moi l’emporter…
Parbleu, je veux toujours, moi, lorsqu’on me demande une chose ainsi ! Surpris et charmé, j’embrasse même Célina en pleine rue.
— Embrasse-le aussi, lui !
Une fois chez nous, après lui avoir donné à manger et à boire, Célina frotte de beurre ses pattes. Le petit chat se lèche avec ardeur. Je ris.
— Tu ne sais pas ? me dit gravement Célina, c’est pour qu’il ne s’en aille plus ?… Ça se pratiquait chez mes parents, à la ferme… Va maintenant, on pourrait tenir la porte grande ouverte…
Depuis que « Momiche » est installé chez nous,