avoir de placards : « Et, à propos, qui donc aurai-je pour voisins ? — Oh ! monsieur, une personne bien tranquille… » Et le voilà me parlant d’elle, me donnant toutes sortes de détails sur « Madame Hélène » et son existence retirée. Pas le moindre bruit, on ne s’aperçoit seulement pas qu’elle est dans l’hôtel, elle ne reçoit personne, se faisant monter ses repas deux fois par jour, et ne sortant presque jamais. « Alors, c’est bien, j’arrête la chambre et vais vous payer d’avance la première quinzaine. » Nous descendons au bureau. On me passe le registre. Et je reconnais une ligne de l’écriture d’Hélène : Madame Hélène, veuve, née… Au lieu de Derval, elle avait écrit : Valder. Je m’inscris à la suite. Et je pars pour aller chercher mes malles. Une heure après, j’étais de retour. Et me voici installé chambre 7, à côté d’Hélène.
Je me sens à la fois bien triste et bien heureux. Depuis vingt-quatre heures, c’est une grande douceur de vivre ainsi dans l’atmosphère d’Hélène. Elle est là, à deux pas de moi, sous ma protection. La cloison est mince. Si elle ouvre sa fenêtre, si elle marche, si elle tousse, je l’entends. Hier soir, vers minuit, quand elle s’est mise au lit, le sommier a gémi. Et ce matin, Philippe, le garçon, que j’avais sonné, n’arrivant pas, j’entr’ouvre ma porte : devant la sienne, j’aper-