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LE RETOUR DE JACQUES CLOUARD

devant l’autre, avait besoin de grands ménagements. On ne le lui avait pas bien soigné en nourrice.

— Tu ne sais pas, toi, qu’il est ici… tout près… dans le square.

Elle tourna la tête. Tantôt, en regardant à travers la grille, elle l’avait aperçu. Une voisine le gardait pendant le jour ; puis, le soir, quand il faisait beau, cette femme le lui amenait là. C’était là qu’elle le reprenait, sa journée finie. Même, elle n’avait plus beaucoup de temps à rester : le square fermait à onze heures.

Jacques sanglotait. Et Clara ! Et, leur petit Pascal ! Elle ne lui en parlait pas ; avait-elle donc cessé de les aimer ? Peut-être parce qu’ils étaient de lui, ceux-là ! Ses larmes tarirent. Brûlé d’une jalousie tardive, indirecte, mais atroce, il poussa un cri rauque :

— Et les nôtres, dis ?… Moi aussi, j’en ai eu avec toi, des enfants !

Adèle hocha douloureusement la tête.

— Non ! fit-elle d’une voix navrée ; nous n’en avons plus.

— Comment ! Pascal ?… Mon petit Pascal !…

— Mort !… Tu sais que je le nourrissais… Tout le monde m’a tourné le dos, après ton arrestation. Plus de travail ! On m’a donné congé. Je suis tombée malade et je manquais de tout… Il est mort !

— Et Clara alors ? Ma gentille Clara ?