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LE COLLAGE



I


Deux heures du matin.

Je sors de citez les Germondy, un ménage des Batignolles, où, en ma qualité de célibataire, je vais m’inviter à dîner, quand ça me prend. Eh bien, c’est absolument comme les autres lundis. Je ne sais pas ce que j’ai ! Je me sens tout chose. Au lieu de me coucher tranquillement, pour être demain de bonne heure à mes affaires, si je m’écoutais, je crois que je ressortirais, pour faire je ne sais quoi, des bêtises.

Ce n’est certainement pas la nourriture, ni les vins fins. Germondy, un ami très sûr et qui ne ferait aucune cérémonie à cause de moi, ne jouit pas d’un bon estomac. Après avoir longtemps abusé de la table, aujourd’hui, par ordre du médecin, il est obligé d’enrayer. Plus d’huîtres ni le truffes ! Plus de mets exotiques, aux saveurs perverses, relevés par des épices incendiaires ! Mais la soupe et le bœuf, un plat maigre, un rôti