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LES FEMMES DU PÈRE LEFÈVRE.

saient du coude. Et maint bout du nez rouge, piqué par la bise, se mettait à remuer.

— On n’entend rien !… Ces dames seraient-elles couchées ?

Ces dames !… couchées !… Et leurs yeux luisaient, leurs lèvres s’humectaient. Tout à coup, au moment où François vint enfin leur ouvrir, un vacarme de tonnerre au-dessus de leurs têtes ! Ces dames n’étaient pas couchées. Tous à la fois, Coqs et Poussins, les emportaient dans un vertigineux galop final.

Deux heures après, madame Brun, descendue en cornette de nuit, s’installait au comptoir comme à l’ordinaire.

— François, avez-vous nettoyé là-haut ?… Mon premier étage est dans un état !…

— Madame, je suis en train… C’est qu’il y a un fameux travail, allez !

Et François levait les bras au ciel.

— Aussi, ajouta-t-il en désignant le Divan, c’est que j’ai été dérangé ; j’ai eu beaucoup de déjeuners à servir…

— Montez dès que vous le pourrez… Ouvrez tout, portes et fenêtres, pour établir un courant d’air.

Un rayon du soleil levant, par les hautes glaces de la devanture, tombait dans la salle des Momies, se brisant contre une table de marbre, rebondissant en gerbes de paillettes lumineuses dont quelques-unes volaient jusqu’au comptoir, tandis que d’autres, çà et là, offusquaient les yeux des joueurs de domino. Et